Le Civisme de
Jésus
vus du point de vue
biblique
CIVISME PRATIQUE PAR JÉSUS. 1010 Définitions
et remarques. 1020 Une
"politique tirée de l'écriture sainte"
? 1030
Politique tirée de l'écriture
sainte. 1050
Double citoyenneté de Jésus. 1070
Soumission et obéissance. REFUS DU POUVOIR PAR JÉSUS. 1090
Le refus du pouvoir par Jésus. 1110
Remets ton épée à sa
place. 1120
Rendez à Dieu ce qui est à
Dieu. L'APPROBATION DIVINE
Le Refus du Pouvoir par
Jésus. On remet sans cesse en avant
l'épisode de la purification du Temple pour faire
objection à ce fait incontestable que le civisme
et le patriotisme de Jésus ont été
une radicale non-violence fondée sur l'amour.
Mieux vaudrait regarder de plus prés une autre
donnée des quatre Évangiles, une position
de Jésus aussi importante et même,
peut-être, encore plus importante. Il s'agit du
refus du Pouvoir par Jésus, refus que l'on ne doit
pas séparer de son refus de la violence
armée. Mais, ici encore, entendons nous
bien, et évitons les confusions. Il ne faut pas
confondre " Pouvoir "et "Autorité".
l'autorité, le prophète Galiléen l'a
eue et l'a exercée puissamment. "
Il parlait avec
autorité et non pas comme les
scribes" ( Marc 1. 22 à
28 ). Et c'est grâce a cette surprenante
autorité que Jésus chassait les
démons et guérissait les malades. A
cet égard, bien sûr, sa parole était
un " pouvoir", mettait en action un " pouvoir", une
force, un dynamisme ( du grec " dunamis" qui veut dire "
pouvoir" ) transformant les
réalités. Mais ici, nous voulons parler du
Pouvoir politique détenant une force armée
pour la coercition et la dissuasion, en face de tout
ennemi éventuel et pour faire régner
l'ordre dans la cité. Aussi utilisons nous un
P majuscule. Au plus haut niveau peu importe que le
détenteur de ce pouvoir-là soit
nommé roi, président, chef d'État,
guide suprême ou führer: il s'agit toujours du
chef politique investi de la politique d'une
collectivité humaine. Tel est le Pouvoir que
Jésus a absolument refusé d'exercer,
dés le début de sa mission. Les raisons sont faciles à
comprendre: l'amour des ennemis est incompatible avec le
Pouvoir et la non-violence radicale ( avec son refus de
la légitime défense) est le contraire
même du principe de tout "État", lequel
n'existe que pour la défense à tout prix
des intérêts de la
collectivité. Résumons-nous donc, à
la clarté de l'Évangile. Pour
comprendre le civisme propre à Jésus, il
faut parler non seulement de sa non-violence mais aussi
de ce que j'appellerai son non-Pou voir. Celui-ci
est inséparable de celle-là.
" Jésus,
sachant qu'on allait venir l'enlever pour le faire roi,
se retira à nouveau, seul, dans la
montagne" ( Évangile de
Jean 6. 15 ) Il n'y a pas de doute: Jésus
a refusé catégoriquement le pouvoir
politique que ses concitoyens lui offraient. Quand on a
voulu le proclamer roi, il s'est dérobé et
a pris la fuite. dés le début de son
activité publique il avait bien senti que,
derrière tout Pouvoir fondé sur la force
militaire, se cachait quelque chose de
diabolique: Je te
donnerai toute cette puissance, et la
gloire de ces royaumes;
car
elle m'a été donnée, et
je la donne à qui je
veux.
Si
donc tu te prosternes devant moi, elle sera
toute à
toi.
Jésus
lui répondit: Il est écrit: Tu
adoreras le Seigneur, ton Dieu, et tu
le serviras lui seul." Pourtant aucun grand homme
n'était plus qualifié que lui pour exercer
le Pouvoir suprême: ne venait-il pas de nourrir une
foule immense avec cinq pains d'orge et deux petits
poissons ? celui-ci
est vraiment le prophète, celui qui
doit venir dans le
monde!" Quel merveilleux "
Etat-Providence" le grand prophète n'aurait-il pas
créé pour Israël après avoir
pris la tête d'un invincible mouvement de
libération nationale! Mais non, Jésus se
tient loin de tout pouvoir politico-militaire. D'une part il sait que le Seigneur,
le Dieu d'Israël, est le seul véritable Roi
d'Israël. Il n'ignore pas le refus qu'autrefois
Dieu avait opposé à la demande populaire
d'une royauté au temps du prophète Samuel (
1 Samuel 8. 7 ). D'autre part Il sait que l'exercice
du Pouvoir et de ses droits "régaliens" implique
nécessairement l'emploi de la force armée (
"l'épée ") et se trouve donc en totale
contradiction avec la "charte" du Règne de Dieu,
ce Royaume d'amour des ennemis et de la
non-violence. Or Jésus sait que la mission
politique mondiale du " Fils de l'Homme " ( Daniel 7 ),
et " Serviteur souffrant et méconnu ( Esaïe
53 ), est la réalisation du Royaume de Dieu sur la
terre. Non par la force mais par Le Saint
Esprit. Non par les méthodes habituelles
des Grands et des Riches de ce monde mais par la
méthode de la faiblesse, de la pauvreté, de
l'humilité, du dépouillement, de la
non-violence culminant dans l'événement du
Golgotha. Car "
la faiblesse de Dieu est plus forte que les
hommes" ( 1
Corinthiens 1. 25 )
11
accélération
de l'histoire
"Le
diable, l'ayant élevé, lui
montra en un instant tous les royaumes de la
terre,
et
lui dit:
(Pasteur, Église réformée de France)