CIVISME ET POLITIQUE

Le Civisme de Jésus

 
 Civisme et politique 

vus du point de vue biblique

 à la lumière de Jésus

et de son évangile.


11 accélération de l'histoire

13 Voici l'homme

15-devoir de désobeissance

16 Jesus notre seul avenir

17-BABEL orgueil des hommes

18-92ans evolution

19 Dieu-la religion-l'Eglise

21-accueil-l'imminence de la fin

22-conduite-a-adopter

23accueil-harmaguedon.

24000-accueil-jerusalem.


 

CIVISME PRATIQUE PAR JÉSUS.

 1010 Définitions et remarques.

1020 Une "politique tirée de l'écriture sainte" ?

1030 Politique tirée de l'écriture sainte.

1040 Dieu ou César.

1050 Double citoyenneté de Jésus.

1060 Liberté et résistance.

1070 Soumission et obéissance.

1080 Morale d'anticipation.

REFUS DU POUVOIR PAR JÉSUS.

 1090 Le refus du pouvoir par Jésus.

1100 Voici deux épées.

1110 Remets ton épée à sa place.

1120 Rendez à Dieu ce qui est à Dieu.

L'APPROBATION DIVINE

1130 Impatience et endurance.

1140 Approbation divine.

1150 Conclusion.


 
 

 Le Refus du Pouvoir par Jésus.

On remet sans cesse en avant l'épisode de la purification du Temple pour faire objection à ce fait incontestable que le civisme et le patriotisme de Jésus ont été une radicale non-violence fondée sur l'amour. Mieux vaudrait regarder de plus prés une autre donnée des quatre Évangiles, une position de Jésus aussi importante et même, peut-être, encore plus importante. Il s'agit du refus du Pouvoir par Jésus, refus que l'on ne doit pas séparer de son refus de la violence armée.

Mais, ici encore, entendons nous bien, et évitons les confusions. Il ne faut pas confondre " Pouvoir "et "Autorité". l'autorité, le prophète Galiléen l'a eue et l'a exercée puissamment. " Il parlait avec autorité et non pas comme les scribes" ( Marc 1. 22 à 28 ). Et c'est grâce a cette surprenante autorité que Jésus chassait les démons et guérissait les malades. A cet égard, bien sûr, sa parole était un " pouvoir", mettait en action un " pouvoir", une force, un dynamisme ( du grec " dunamis" qui veut dire " pouvoir" ) transformant les réalités.

Mais ici, nous voulons parler du Pouvoir politique détenant une force armée pour la coercition et la dissuasion, en face de tout ennemi éventuel et pour faire régner l'ordre dans la cité. Aussi utilisons nous un P majuscule. Au plus haut niveau peu importe que le détenteur de ce pouvoir-là soit nommé roi, président, chef d'État, guide suprême ou führer: il s'agit toujours du chef politique investi de la politique d'une collectivité humaine. Tel est le Pouvoir que Jésus a absolument refusé d'exercer, dés le début de sa mission.

Les raisons sont faciles à comprendre: l'amour des ennemis est incompatible avec le Pouvoir et la non-violence radicale ( avec son refus de la légitime défense) est le contraire même du principe de tout "État", lequel n'existe que pour la défense à tout prix des intérêts de la collectivité.

Résumons-nous donc, à la clarté de l'Évangile. Pour comprendre le civisme propre à Jésus, il faut parler non seulement de sa non-violence mais aussi de ce que j'appellerai son non-Pou voir. Celui-ci est inséparable de celle-là. " Jésus, sachant qu'on allait venir l'enlever pour le faire roi, se retira à nouveau, seul, dans la montagne" ( Évangile de Jean 6. 15 )

Il n'y a pas de doute: Jésus a refusé catégoriquement le pouvoir politique que ses concitoyens lui offraient. Quand on a voulu le proclamer roi, il s'est dérobé et a pris la fuite. dés le début de son activité publique il avait bien senti que, derrière tout Pouvoir fondé sur la force militaire, se cachait quelque chose de diabolique:

"Le diable, l'ayant élevé, lui montra en un instant tous les royaumes de la terre, et lui dit:

Je te donnerai toute cette puissance, et la gloire de ces royaumes;

car elle m'a été donnée, et je la donne à qui je veux. Si donc tu te prosternes devant moi, elle sera toute à toi. Jésus lui répondit: Il est écrit: Tu adoreras le Seigneur, ton Dieu, et tu le serviras lui seul."

( Luc 4. 5 à8 )

Pourtant aucun grand homme n'était plus qualifié que lui pour exercer le Pouvoir suprême: ne venait-il pas de nourrir une foule immense avec cinq pains d'orge et deux petits poissons ?

"A la vue du signe qu'il venait d'opérer, ces hommes dirent: "

celui-ci est vraiment le prophète, celui qui doit venir dans le monde!"

( Jean 6. 14 )

 Quel merveilleux " Etat-Providence" le grand prophète n'aurait-il pas créé pour Israël après avoir pris la tête d'un invincible mouvement de libération nationale! Mais non, Jésus se tient loin de tout pouvoir politico-militaire.

D'une part il sait que le Seigneur, le Dieu d'Israël, est le seul véritable Roi d'Israël. Il n'ignore pas le refus qu'autrefois Dieu avait opposé à la demande populaire d'une royauté au temps du prophète Samuel ( 1 Samuel 8. 7 ).

D'autre part Il sait que l'exercice du Pouvoir et de ses droits "régaliens" implique nécessairement l'emploi de la force armée ( "l'épée ") et se trouve donc en totale contradiction avec la "charte" du Règne de Dieu, ce Royaume d'amour des ennemis et de la non-violence.

Or Jésus sait que la mission politique mondiale du " Fils de l'Homme " ( Daniel 7 ), et " Serviteur souffrant et méconnu ( Esaïe 53 ), est la réalisation du Royaume de Dieu sur la terre. Non par la force mais par Le Saint Esprit. Non par les méthodes habituelles des Grands et des Riches de ce monde mais par la méthode de la faiblesse, de la pauvreté, de l'humilité, du dépouillement, de la non-violence culminant dans l'événement du Golgotha.

Car " la faiblesse de Dieu est plus forte que les hommes" ( 1 Corinthiens 1. 25 )

Suite

  

Georges SIGUIER  1920--2016
 (Pasteur, Église réformée de France)  


 

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