CIVISME ET POLITIQUE

Le Civisme de Jésus

"Il allait de lieu en lieu, faisant du bien à tous."

 
 Civisme et politique 

vus du point de vue biblique

 à la lumière de Jésus

et de son évangile.


11 accélération de l'histoire

13 Voici l'homme

15-devoir de désobeissance

16 Jesus notre seul avenir

17-BABEL orgueil des hommes

18-92ans evolution

19 Dieu-la religion-l'Eglise


 

CIVISME PRATIQUE PAR JÉSUS.

REFUS DU POUVOIR PAR JÉSUS.

 1090 Le refus du pouvoir par Jésus.

1100 Voici deux épées.

1110 Remets ton épée à sa place.

1120 Rendez à Dieu ce qui est à Dieu.

L'APPROBATION DIVINE

1130 Impatience et endurance.

1140 Approbation divine.

1150 Conclusion.


 

 

 

 

 

 

 

 Impatience et endurance.

Les Évangiles témoignent de l'impatience de Jésus et de sa hâte à à mener rapidement à son terme l'oeuvre que son Père lui a confiée. Il sait qu'il n'a pas le temps de ralentir sa marche vers le Règne, puisqu'il est chargé de proclamer à tout son peuple que ce Règne est proche. Tout comme Jean, son précurseur, avait déjà annoncé cette arrivée imminente du grand Jour du Seigneur. Quand , par exemple, on lit les premières pages de l'évangile de Marc, on est frappé par cette hâte qui pousse Jésus vers la réalisation de sa mission messianique.

Ce n'est pas de la précipitation, ni de la fébrilité, ni une fuite en avant les yeux fermés ! C'est une sorte d'accélération méthodique et raisonnée, nourrie de prière quotidienne. La motivation de cette impatience n'a rien à voir avec l'ambition de nos hommes politiques ni avec la convoitise de l'esclave de notre société de consommation qui veut avoir tout et tout de suite.

Voyez, au contraire, ce qu'est la hâte du prophète dés qu'il quitte Nazareth pour se " lancer", s'élancer vers le Règne et vers....sa propre royauté:

 

"Les foules se mirent à sa recherche, et arrivèrent jusqu'à lui; ils voulaient le retenir, afin qu'il ne les quittât point. Mais il leur dit: Il faut aussi que j'annonce aux autres villes la bonne nouvelle du royaume de Dieu; car c'est pour cela que j'ai été envoyé. Et il prêchait dans les synagogues de la Galilée.

( Luc 4. 42 à 44 )

Jésus ne se laisse pas enfermer dans une localité de Galilée, il faut qu'il aille vite dans toute la Galilée. Et il ne se laisse pas enfermer en Galilée, il faut qu'il aille aussi dans la judée et il y va sans tarder. Et, pour accélérer sa marche en avant, il s'associe les douze et les envoie en mission devant lui. Puis il recrute soixante dix missionnaires parmi ses disciples et les envoie dans tout le pays. En envoyant les douze apôtres il leur disait:

" Quand on vous persécutera dans cette ville-ci, fuyez dans une autre. Amen, je vous le dis, en effet, vous n'aurez pas achevé de parcourir les villes d'Israël avant que vienne le Fils de l'Homme."
( Matthieu 10. 23 )
 

Avant qu'arrive l'heure où, devant tous les chefs d'Israël, Jésus ligoté proclame:

" Désormais vous verrez le Fils de l'Homme assis à la droite de la Puissance et venant sur les nuées du ciel."

( Matthieu 26. 64 ).

Jésus se hâte et presse sa marche vers Jérusalem, ne se laissant pas freiner par ses disciples saisis de crainte. Avec une persévérance et une endurance sans faille devant l'hostilité croissante, il avance, brûlant d'impatience et de zèle pour la politique de Dieu:

" Je suis venu jeter un feu sur la terre; comme je voudrais qu'il soit déjà allumé ! J'ai un baptême à recevoir; comme cela me pèse d'ici qu'il soit accompli ! " ( Luc 12. 49-50 )

 Et , dans la chambre haute où se déroule le repas qui précède son arrestation, Jésus, s'adressant à Judas qui va sortir pour le livrer lui dit:

" Ce que tu fais, fais le vite !" ( Jean 13. 27 )

Vite ! Impatience ! Hâte et rapidité ! C'est en état d'urgence que Jésus vit son civisme et poursuit son oeuvre. Il ne remet pas à demain son service du Père. Il ne prend pas son temps ... sauf pour s'arrêter lorsque sur sa route, un malheureux aveugle cri et l'appelle à son secours. C'est la perspective du Royaume à établir sur la terre qui le mobilise et lui donne de surmonter la peur et de vaincre toute tentation de lâcheté et de retour en arrière. Il faut que, vite, toute justice soit faite par le Serviteur!

Et pourtant, Jésus a été patient.

Il a voulu partager la patience de son Père, ce Dieu " lent à la colère et riche en bonté" !! Il n'a jamais fait violence à la liberté humaine et n'a jamais cessé de respecter cette liberté, semblable à ce père de famille qui n'empêche pas son jeune fils de partir et de courir à la catastrophe ( parabole de Luc 15. 11à 32 ). Il laisse à Dieu le rôle de justicier ( sa "colère") et ne veut pour lui-même que le rôle d'intercesseur:

"Il dit aussi cette parabole: Un homme avait un figuier planté dans sa vigne. Il vint pour y chercher du fruit, et il n'en trouva point. Alors il dit au vigneron: Voilà trois ans que je viens chercher du fruit à ce figuier, et je n'en trouve point. Coupe-le: pourquoi occupe-t-il la terre inutilement?Le vigneron lui répondit: Seigneur, laisse-le encore cette année; je creuserai tout autour, et j'y mettrai du fumier. Peut-être à l'avenir donnera-t-il du fruit; sinon, tu le couperas."

( Luc 13. 6 à 9 )

Jésus a foi en Dieu et il a confiance dans la souveraineté de Dieu; il sait que l'heure de sa totale justice viendra:

" Jésus leur dit : Il y avait dans une ville un juge qui ne craignait point Dieu et qui n'avait d'égard pour personne. .Il y avait aussi dans cette ville une veuve qui venait lui dire: Fais-moi justice de ma partie adverse. Pendant longtemps il refusa. Mais ensuite il dit en lui-même: Quoique je ne craigne point Dieu et que je n'aie d'égard pour personne,néanmoins, parce que cette veuve m'importune, je lui ferai justice, afin qu'elle ne vienne pas sans cesse me rompre la tête."

Mais Jésus ajoute:

" Le Seigneur ajouta: Entendez ce que dit le juge inique. Et Dieu ne fera-t-il pas justice à ses élus, qui crient à lui jour et nuit, et tardera-t-il à leur égard? Je vous le dis, il leur fera promptement justice.

Mais, quand le Fils de l'homme viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre?"

( Luc 18 18. 2 à 7 ).

Le civisme de Jésus de Nazareth est celui d'un citoyen du Royaume de Dieu qui vient. Cet ardent civisme pousse Jésus à se consacrer entièrement à la proclamation de ce Royaume et à l'annonce de sa proximité, dans l'espace et dans le temps. Cette activité publique et politique ouvre la crise finale de l'histoire humaine, en provoquant la crise finale de l'histoire d'Israël. Elle s'exerce avant tout en faveur des pauvres, des petits, des opprimés, et au service de tout ce peuple juif écrasé par le joug de fer de l'Empire romain. Israël n'est-il pas, en ce temps-là, semblable à cette veuve qui réclame à grands cris justice, jour et nuit ?

Or la réponse de Dieu ( juste juge, lui ! ) n'a pas tardé: quelques mois plus tard, en ressuscitant et en glorifiant le Fils de l'Homme crucifié et mis au tombeau, Dieu a donné à tout Israël et à tous les opprimés du monde le libérateur qui les sauve, leur rend justice et les délivre de leurs chaînes. Dieu a fait vite !

Oui mais Jésus parle aussi d'une autre délivrance pour laquelle Dieu ne semble pas pressé d'exaucer les cris déchirants des persécutés:

Mais quand le Fils de l'Homme viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre? "

Il s'agit là de la "seconde venue" du Fils de l'Homme, de son ultime avènement comme Seigneur du monde, au Jour final. Viola vingt siècles que des chrétiens l'attendent, et ils se sont lassés d'attendre ce dénouement de l'Histoire. Comment pourraient-ils encore croire facilement que " Dieu fera promptement justice" ? Jamais l'injustice des hommes ( et de leurs chefs) n'avait été aussi criante ! Dieu a pourtant laissé la Choah s'accomplir, et Jésus n'est pas encore revenu " dans la puissance et la gloire du Père!

Alors ? Le civisme non-violent et sans armes du Galiléen n'a-t-il été qu'illusion et utopie vouées à l'échec ? Non ! de même que la foi de Jésus contenait son ignorance " du jour et de l'heure" exacts de sa venue triomphale, de même la vision prophétique de Jésus contenait cette sorte d'intuition, de pressentiment douloureux que l'on peut discerner derrière sa question:

Mais quand le Fils de l'Homme viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre? "

Si je comprends bien bien, Jésus a peur qu'au jour de son apocalypse ( = dévoilement ), lors de son ultime arrivée triomphale aux yeux de tous les hommes, il ne trouve pas la foi sur la terre. Sans doute veut-il parler de cette attente de son Retour, de cette ardente prière pour qu'il arrive vite, de cette vigilance à hâter sa "parousie" ( = arrivée visible et glorieuse ), en somme de la foi semblable à celle de la veuve de la parabole.

Jésus redoute que ce Jour-là, sa justice ne soit guère attendue avec amour, ni sur sa terre ( en Israël même et parmi tous les juifs dispersé ) et pas davantage dans les églises pagano-chrétiennes. Là, la multitude plus ou moins " religieuse" ou supersticieuse, d'un civisme à la botte de "César" , parait sur le point de donner une réponse négative à la douloureuse interrogation du Maître ! La " chrétienté" reste plus que jamais liée à ses divisions séculaires et enfermée dans son apostasie politique et civique.

Nota Bene. Après avoir parlé d'impatience et d'endurance, de patience et de persévérance, de foi et de vision prophétique, pour décrire le civisme de Jésus, je me rends compte maintenant qu'il faudrait aussi parler de "résistance" et montrer en Jésus le vrai et le grand "Résistant" qui ne collabore pas avec le diable.....Mais, au fond, il faut relire chacun des quatre évangiles: là, en détail, est décrite toute l'activité civique du Maître, activité pure de tout nationalisme, de tout patriotisme guerrier, de toute xénophobie, de toute intolérance, de toute volonté de domination ou de profit, de tout cléricalisme, que sais-je encore ? Il faudrait examiner ses " métiers" ( charpentier et.), sa relation avec sa famille, sa mère, ses frères, et c....

Chacun peut y réfléchir......

Suite

 

Georges SIGUIER  1920--2016
 (Pasteur, Église réformée de France)  


 

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