Sur l'arc de triomphe de Titus, à
Rome, le chandelier à 7 branches ( mémorah)
volé à Jérusalem.
C'est une souffrance millénaire.
que la souffrance de ce peuple,
décidément pas comme les autres.
Aussi loin, dans le temps, que nous fasse
remonter l'histoire biblique, nous entendons parler de
cette souffrance collective:
La dure servitude des hébreux en
Égypte; la menace d'extermination que fait peser
sur eux le décret du Pharaon ordonnant de laisser
mourir tous les nouveaux-nés de sexe masculin; la
précarité extrême du séjour au
désert puis de l'existence toujours menacée
au pays de Canaan; le dénouement catastrophique de
la période royale, d'abord par la destruction du
royaume d'Israël ( au Nord ) par l'Assyrien Sargon (
-722 ) puis la destruction du royaume de Juda ( au Sud)
par le chaldéen Nabuchodonosor ( -586 ) et enfin
la grande extension de la dispersion d'Israël
après les conquêtes d'Alexandre le Grand et
l'hellénisation de l'Orient ( 4° -2°
siècle avant Jésus Christ ). La Palestine
servit alors, très souvent, de champ de bataille
aux grandes puissances voisines et Israël passa
d'une domination à l'autre: de là des
dévastations, des razzias, et la vente, sur les
marchés d'esclaves, de milliers de captifs
judéens..
Puis ce fut l'arrivée des Romains et
de leur joug impitoyable provoquant une série de
révoltes juives et de guerres répressives
jusqu'à ces deux dates capitales de l'an 70 et de
l'an 135 : En 70 la destruction du temple de
Jérusalem par Titus et, en 135, celle de la ville
elle-même avec l'expulsion des Judéens.
Instruit par l'historien juif Jules Isaac (
"L'enseignement du mépris "chez éditions
Grasset ), je dois préciser deux choses: d'une
part la Dispersion du peuple d'Israël n'a pas
commencé en 70, comme grande punition divine du
crime de " déicide" !!!; d'autre part, loin
d'être totale, cette " diaspora" a très
souvent été volontaire ( de nombreux juifs
sont restés à Babylone lors de
l'édit de Cyrus et du retour à Sion). Les
juifs disséminés dans le monde ont en
même temps mené leur existence sociale,
culturelle, religieuse et c... en étant une grande
bénédiction pour les peuples qui les
abritaient.
Du 4° siècle au 20°
siècle, hélas, c'est la
Chrétienté qui a infligé à
Israël et qui a fait subir aux juifs les plus grands
malheurs et les pires souffrances que l'on puisse
imaginer. Le point culminant de cette infamie a
été, au siècle dernier, la Shoah
perpétrée par le nazisme allemand. Nous
avons vécu cela!
De la souffrance actuelle
des juifs, ce qui se passe en ce mois
d'août 2006 nous force à y penser de
façon très concrète. C'est, depuis
un mois, une phase très "chaude" de la guerre
chronique au Proche Orient qui vient
d'éclater. Les roquettes tirées du
Liban par le Hesbollah pleuvent par centaine sur les
villes d'Israël, terrible riposte à
l'opération " Pluie d'été"
lancée par Tsahal l'armée
israélienne. La population israélienne se
terre dans les abris, au hurlement des
sirènes. Les jeunes militaires juifs
explosent dans leurs blindés sous les coups d'une
résistance dont leurs chefs n'avaient pas
prévu la force. Pendant ce temps l'aviation
de l'État juif détruit le Liban et tue la
population civile, infligeant un poids de souffrances
bien plus lourd que les souffrances subies par
Israël en ce moment.
Mais n'est-ce pas lamentable, de ma part,
d'oser comparer entre elles des victimes et leur
détresse ? Comme si ces douleurs affreuses
pouvaient être qualifiées et faire l'objet
de statistiques ! Alors que le petit enfant palestinien
et le petit enfant juif sont à
égalité, victimes innocentes de la
même logique de guerre.
Car, cessons de nier l'évidence:
comme c'est toujours le cas depuis la préhistoire,
la même logique unit les deux camps ennemis. Non
seulement parce que chacun des deux camps est convaincu
d'avoir raison mais surtout parce que juridiquement,
chacun a le droit pour lui. En effet, quel est
ce " droit", inscrit dans la loi de toute
collectivité humaine ? C'est le droit à
l'autodéfense, à la légitime
défense, lorsque l'existence ou la patrie ou les
valeurs suprêmes de la communauté sont mise
en péril. Telle est, constamment,
l'idéologie politico-religieuse commune à
tous, y compris des chrétiens. Il faut être
fou pour dire "non" à ce "Droit sacré " et
s'y refuser personnellement au nom du double commandement
divin de l'amour, incluant l'amour pour l' ennemi. " La
propriété c'est la guerre" a dit
récemment un philosophe. Si l'État
juif ( qui porte le nom divin: "
Israël"! ) persiste à
considérer la terre sainte comme sa
propriété, alors, c'est la guerre, à
perpétuité.
Aussi, ce matin, en écoutant
à la radio Boutros Boutros Gali , l'ancien
secrétaire général de l'O.N.U.,
exprimer un grand pessimisme, je n'étais pas
surpris: " Nous voici revenus 30 ans en arrière
pour l'instauration de la paix. Le poids de la haine
réciproque est devenu tel qu'il faudra 20 ans pour
l'apaiser".
Mais c'est la tragédie spirituelle
d'Israël lui-même qui est
aujourd'hui pour les juifs, la plus grande
souffrance. Car c'est leur sionisme même, leur
rêve le plus cher, qui est devenu un rêve
brisé.
Il avait été brisé
radicalement, il y a vingt siècle, lors de la mise
à mort du " Roi des Juifs", Jésus, leur
Messie.
Il est maintenant historiquement
brisé, à la fin de ces " derniers
temps" dont le début, selon
l'Évangile, a eu lieu lors de la
résurrection et de la glorification du
Crucifié de Golgotha, à
Jérusalem.
L'événement de la crucifixion
du Messie Jésus est d'une extrême importance
pour quiconque croit en lui. Il est très
riche de sens. Mais c'est sa signification politique
qui a besoin d'être approfondie. Si
l'écriteau placé par Pilate en haut de la
croix ( I.N.R.I. = "Jésus de Nazareth roi des
juifs" ) dit la vérité ( ce que je crois ),
il est clair que le motif politique est
prépondérant pour expliquer cette
exécution capitale. Qu'est-ce qu'un roi, en effet,
sinon le grand Chef détenteur du Pouvoir politique
? Malgré lui le Romain dit vrai, tout en croyant
ridiculiser Jésus ... et les Juifs.
"Voilà", pense le
légat de César, "voilà le seul
Roi que vous méritez, vous les juifs: un roi de
comédie, un roi pour rire ! "
Croire l'inverse n'est pas
évident. Croire que ce
crucifié-là, un parmi des milliers, est
réellement et effectivement le vrai
Souverain politique des juifs, d d'hier et
d'aujourd'hui, croire cela est impossible sans le
témoignage intérieur du Saint Esprit. Oui,
comme l'a écrit l'apôtre Paul,
" le message de la croix est un
scandale pour les juifs et une folie pour les non-juifs
( les païens ") C'est tellement vrai que
même les pagano-chrétiens de la "
chrétienté " historique et actuelle
persistent, dans leur civisme et leur politique, à
suivre d'autres Chefs que leur propre chef souverain:
Le" roi des juifs"
crucifié mais
ressuscité et intronisé
" à la droite de
Dieu" comme unique "
Seigneur" pour le
présent et pour l'avenir.!
Nous pouvons donc comprendre la
tragédie spirituelle du peuple d'Israël: Il y
a vingt siècles, alors qu'un grand nombre d'entre
eux croyaient en Jésus-Messie, la majorité
a misé sur les "zélotes" et leur politique
de résistance armée contre Rome: Rome les a
écrasés, pour des
siècles. Mais, au 19° siècle ils
ont cru trouver leur salut politique dans le "sionisme" :
C'est leur tragédie.
L'État juif est dans l'impasse.
A vues humaines il n'y est peut-être
pas. Selon le regard divin, n'y est-il pas? Je veux dire:
à en juger d'après la vision ,
prophétique de l'Histoire, des apôtres
fondateurs, notamment de Paul affirmant :
" Nous, nous avons la pensée
du Christ", ne devons-nous pas reconnaître
que l'esprit de l'État sioniste vient buter contre
un mur et qu'en particulier le rêve du "grand
Israël" s'est effondré.?
C'est Ariel Sharon lui-même qui
avouait publiquement que " le Grand Israël n'est
qu'une chimère à laquelle il faut
renoncer". Par la force des choses, aurait-il pu
ajouter, ou: étant donné le rapport des
forces en présence et en conflit permanent. Nous
chrétiens ( et j'en suis! ) aurions pu
prévoir cet échec dés 1948 si nous
avions mieux compris le sens politique de la croix: Ce "
non " radical que
Jésus a opposé à la la tentation de
prendre et d'exercer le Pouvoir politique à la
façon de David, de Salomon, des Macchabées
ou des zélotes. Jésus fuit le Pouvoir Royal
( Jean 6. 15 ) . Mais, au lendemain de la Choah, la honte
et la culpabilité pesaient lourd sur nos
consciences ! Nous aurions dû dépister le
mensonge véhiculé par le slogan sioniste:
" Cette terre sans peuple revient de droit à ce
peuple sans terre". Nous aurions du aussi nous
souvenir du " Non" que Dieu
oppose à la requête des israélites
disant au juge-prophète Samuel:
" Nous voulons un Roi qui marche
devant nous à la guerre" ( Samuel 8. 19
)
Être comme les autres nations, faire
comme elles, pratiquer la même politique,
être un État comme les autres, n'est-ce pas
là le péché du sionisme posé
comme base d'un " État d'Israël" dès
Théodore Herzl ( juif hongrois
1860-1904 promoteur du sionisme ).
On me dira: " Mais Herzl n'était pas
croyant, ni les principaux fondateurs de l'État
d'Israël, pas plus que ne sont croyants beaucoup de
juifs actuels". Je répondrai ceci: c'est
précisément ce qui contrarie terriblement
Adonaï, le Seigneur ! Car, qu'ils le sachent ou non,
qu'ils brisent l'alliance ou non,qu'ils se fassent
oublier comme juif en se laissant " assimiler" ou "
intégrer" par les goîm, le Seigneur, lui,
reste fidèle à l'alliance et à la
vocation d'Israël:
"
C'est Moi qui
suis Dieu, et hors moi il n'y a pas
de Dieu. Et vous, mon peuple, vous êtes
mes témoins en faveur de
tous les peuples".
( Esaïe )
|
La souffrance d'être le peuple
élu
est immense. La lourde charge de cette "
élection", de cette vocation divine à
être, pour toute l'humanité, le petit peuple
chargé d'apporter le salut et la
bénédiction, cette lourde charge est
difficile à comprendre pour les non-juifs:
l'agnostique tiendra cela pour de la superstition et le
chrétien verra là une prétention
inacceptable. Car l'"Eglise" n'a pas cessé de se
considérer elle-même comme le
véritable élu, Israël étant
à ses yeux disqualifié pour toujours et
rejeté par Dieu depuis l'assassinat du Fils de
Dieu.
Or, nous le savons, cette "
théologie de la substitution" est un mensonge et,
que l'Église le veuille ou non, la pensée
de Dieu est clairement dite par le juif Saul de Tarse
dans sa lettre aux Romains:
" Dieu aurait-il
rejeté son peuple ? Non ! Bien
sûr ! Dieu n'a pas rejeté son
peuple ! Leur chute,
leur faux pas (
= l'aveuglement de la plupart d'entre eux
quand à la messianité de
Jésus ) ne sont pas définitifs
"....
Car c'est à
eux, les Israélites, qu'appartiennent
(
toujours)
l'adoption, la gloire, les alliances, la
thora, le culte, les promesses et les
pères... et le Christ !
Texte exact en Romains 11 et 9 . 1
à 5 )
|
Les juifs, en vérité restent
donc le peuple élu et le peuple " témoin de
Dieu".
La raison en est simple,
d'après le témoignage de la Loi et les
Prophètes ( leur Bible et notre Bible ):
Adonaï, le Seigneur, est fidèle coûte
que coûte à l'Alliance conclue avec
Israël. Même lorsqu'il voit Israël
trahir cette alliance, se détourner de son Amour
pour adorer et servir les dieux des cités
humaines, mettre sa confiance dans sa propre force,
même alors l'Époux de Sion lui reste
fidèle. Et pourtant il ne dispensera jamais
l'Épouse infidèle d'assumer et de vivre les
conséquences de sa mauvaise conduite.
Et la plus grande souffrance des juifs est
actuellement une profonde souffrance spirituelle: d'une
part, croyants ou non, ils ne peuvent pas empêcher
Dieu de les aimer et de les garder comme "
témoins"; d'autre part ils se voient sans
vocation, sans mission universaliste, religieusement
déchirés entre " orthodoxes"
révoltés et " agnostiques"
désabusés, devenus une
société de consommation sans âme,
n'ayant pas d'autre souci que leur sécurité
derrière d'illusoires murailles de
béton.
Et pourtant, par grâce,
ils ont devant eux un avenir de gloire
universelle,d'incroyable victoire et d'éternelle
bénédiction pour le monde entier:
grâce à l'un d'eux,
Jésus.
Jésus pleure sur
Jérusalem.
Dans les années 30 de l'ère
qui porte son nom, un certain Jésus, jeune juif de
Nazareth, prophétisait le Royaume de Dieu à
travers le pays d'Israël.
Quelques jours avant sa mort, au moment
même où il se préparait à
rentrer à Jérusalem en Roi-Messie, il se
mit à pleurer, brisé par
l'émotion:
"
Quand Jésus approcha de la ville, en
l'apercevant, il pleura sur elle. Il
disait: " Ah! si tu avais su, en ce jour,
comment trouver la paix...! Mais hélas
! cela a été caché
à tes yeux ! En effet, pour toi vont
venir des jours où tes ennemis
t"encercleront et te serreront de toutes
parts, parce que tu n'as pas reconnu le temps
où tu as été
visitée ( par ton Dieu )"
(évangile de Luc chapitre 19 . 41
à 44 )
|
On peut dire que ces larmes de
Jésus reprennent, récapitulent et
résument les cris de douleur de tant de
prophètes ! Amos, Osée, Esaïe,
Jérémie, Ezéchiel et que tant
d'autres avaient exprimé de la même
façon, non seulement leur propre souffrance devant
l'aveuglement de leurs frères , mais aussi la
souffrance de leur Dieu lui-même. D'avance ils
éprouvaient dans leur chair les
inéluctables détresses collectives
d'Israël, qui seraient les conséquences de
son arrogance, de sa confiance en ses propres forces, de
son mépris pour l'Alliance.
Ainsi le Roi d'Israël ne
gémissait pas sur son propre sort. Il
gémissait sur Jérusalem, la cité
d'Adonaï YHVH ( Yahvé ).
Ne fait-il pas la même chose
aujourd'hui, ce Jésus ressuscité,
glorifié " à la droite du Père",
Seigneur souverain des juifs et des non-juifs ?
Oui, plus que jamais actuellement, ce
Roi-Messie Sauveur du monde, pleure sur le
péché du monde et sur l'aveuglement de "
l'Église" des pagano-chrétiens.
Mais, d'abord et avant tout, il pleure sur
Jérusalem et sur tout Israël, son propre
peuple, séduit par les illusoires espoirs de "
paix" des faux prophètes. Cet Israël qui
met sa confiance dans ses armements et dans ses puissants
alliés mais qui, de plus en plus, va devoir dire :
" Notre espérance est
détruite !" ( Ezéchiel 37. 11 )
Quand le Seigneur entend les chefs de
l'État juif oser prétendre " qu'il n'y
aura jamais plus de Choah ( d'holocauste )" tellement
l'Armée est forte et les juifs intelligents,
n'allons pas croire qu'il se moque d'eux ! Il pleure sur
eux, il entonne sur Jérusalem sa complainte
funèbre et sa lamentation. Il assume, prend
sur lui et fait sienne Toute la souffrance
juive ... jusqu'à sa "Parousie", c'est
à dire son Dévoilement aux yeux de
Tous.
La Choah: plus jamais ça
?
En 1981, Menahem Begin proclamait avec
assurance, confiant dans les forces armées
d'Israël: " Il n'y aura plus jamais de nouvel
holocauste du peuple juif. Plus jamais !
"
En août 2006, quel chef d'État
israélien oserait redire une telle
prédiction? Quel juif serait assez fou pour
prophétiser cet avenir, en fermant les yeux sur la
réalité politique et militaire au Proche
Orient ? Sauf par orgueil spirituel suicidaire !
Cela me fait penser à cet
idéalisme trompeur qui, en 1945, la guerre
mondiale finie, inspirait le " Plus jamais ça !"
des rescapés des camps de concentration nazis.
Depuis soixante ans, en effet, je vous le demande,
combien y a-t-il eu de génocides à travers
le monde ? Et combien de millions de morts ? Et pourtant,
quel peuple, quel État aujourd'hui rejette cet
idéalisme idolâtre et finalement meurtrier ?
Même les chrétiens n'ont pas vomi leurs
théologies de " la guerre juste" pour revenir au
réalisme de l'Évangile !
Je ne regrette pas, bien au contraire,
d'avoir écrit en 1995 une brochure contre
l'idéalisme de ces " plus jamais ça" :
7000-plusjamaisca.htm
Par contre je regrette d'avoir un peu trop
partagé la fausse compréhension biblique de
la prophétie de Jésus:
" Jérusalem
sera foulée aux pieds par les nations
( les non-juifs
) jusqu'à ce
que les temps des nations soient accomplis"
( Luc21. 24
)
|
Beaucoup de chrétiens pensaient
alors que le retour de la souveraineté juive sur
la totalité de Jérusalem ( grâce
à la guerre de 1967 ) signifiait la fin du " temps
des nations": c'était une
erreur.
INCONSCIENCE CHRÉTIENNE ET
CONSCIENCE JUIVE;
En plaçant ces mots en tête de
la conclusion de ce chapitre je ne veux surtout pas
suggérer cette pensée que les
chrétiens sont des inconscients tandis que les
juifs sont consciencieux! Ce serait absurde. Non je
veux simplement introduire d'abord une remarque
personnelle puis une citation d'un penseur juif
contemporain.
Voici d'abord la prise de conscience et le
réveil que je demande à mes frères
chrétiens:
Revenir à la pensée
politique de Jésus, à sa "
théocratie" de serviteur d'Adonaï
Yahvé et à l'éthique de
l'Évangile fondateur: non violence et non-Pouvoir
en vue du Royaume qui vient vite.
Cesser de méconnaître le
caractère " anti-christique", donc "
diabolique" de toute Puissance étatique et
militaire, y compris l'État d'Israël et son
idéologie sioniste. Et cela par amour pour les
juifs, et nullement par parti-pris politique.
Par la foi en Jésus, l'unique Roi
des juifs.
Yeshayahu Leibowitz, mort en Israël en
1994, a été la personnalité la plus
marquante du monde israélien et juif. De 1967
jusqu'à sa mort il a mené un incessant
combat pour une paix israëlo-arabe. Il
écrivait ceci en 1992 :
" Il y a une corruption
spirituelle par le mensonge et l'hypocrisie
qui touche au blasphème dans le fait
qu'un peuple se serve des promesses de la
Torah pour renforcer ses prétentions
nationales... Il y a là une sorte de
prostitution des valeurs du judaïsme,
qui consiste à se servir d'elles comme
couverture pour satisfaire des pulsions et
des intérêts
patriotiques. Et s'il se trouve des
juifs religieux pour aller faire du"Grand
Israël" ( et de la guerre par tous les
moyens pour atteindre ce but ) l'essentiel de
leur foi et un commandement religieux, et
bien, ces gens -à deviennent les
héritiers des adorateurs du Veau d'or
qui, eux aussi, proclamaient: " Voici ton
Dieu, Israël". Le Veau d'or ne doit
pas nécessairement être
d'or. Il peut s'appeler "
Nation", " terre", "
État".
( "Peuple, Terre, État" par Y.
Leibowitz édition Plon 1992 page 176
)
|
Telles sont la crise de conscience et la souffrance
actuelle des juifs, en Israël et partout.