CIVISME ET POLITIQUE

Le salut vient des juifs

 

 

Civisme et politique 

vus du point de vue biblique

 à la lumière de Jésus 

et de son évangile



11 accélération de l'histoire

13 Voici l'homme

15-devoir de désobeissance

16 Jesus notre seul avenir

17-BABEL orgueil des hommes

18-92ans evolution

19 Dieu-la religion-l'Eglise

20-vive l'Apocalypse-accueil.

21-accueil-l'imminence de la fin

22-conduite-a-adopter

23accueil-harmaguedon.

24000-accueil-jerusalem.


Le salut vient des juifs

10100-Les juifs 

10200-La souffrance des juifs.

10300-Le glorieux avenir des juifs.

10400-Le salut mondial vient d'un seul juif::Jésus

10500: je suis un juif d'adoption

10600-Sion est ma mère.

10700-C'est la Jérusalem d'en-Haut qui est notre mère.

10800-La Jérusalem nouvelle éternelle arrive bientôt.

10900-Conclusion.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Je suis un juif d'adoption.

 

Je suis un juif d'adoption.

De même qu'il y a des enfants naturels et des enfants adoptés, de même il faut distinguer les juifs naturels et les juifs d'adoption. Les juifs " naturels" sont plutôt désignés, dans le langage biblique, par " juifs selon la chair". Ce sont ceux dont les descendants tout proches ( la mère essentiellement ) sont juifs.

En ce qui me concerne je ne suis pas un juif selon la chair puisque ni mes parents ni mes grands parents ni mes autres ascendants n'étaient juifs, du moins à ma connaissance. Je suis un incirconcis, un " goy " , un " païen ", c'est à dire un non-juif, un étranger par rapport à Israël.

Et pourtant j'affirme avec fierté que je suis un juif d'adoption, un juif intégré à Israël non par filiation mais par adoption. Pourquoi donc ? Parce que je suis attaché à Jésus le Messie et que je crois en lui.

 Ce langage va sûrement déconcerter et heurter beaucoup de chrétiens. Le lavage de cerveau dont ils sont victimes depuis des siècles a incrusté dans leur tête l'idée que nul ne peut être à la fois juif et chrétien. Si je disais " je suis protestant" ce serait clair pour tout le monde. Mais si je dis." je suis devenu juif par adoption" ce ne sera clair que pour peu de " chrétien" . Mais c'est parfaitement clair pour le Nouveau Testament.

Néanmoins il est juste de reconnaître que, comme leurs pères, les Juifs d'aujourd'hui estiment qu'on ne peut être à la fois juif et chrétien. Dans l'État d'Israël la présence de " juifs messianiques pose des problèmes et reste, aux yeux de la plupart des gens une énigme et une anomalie. Même si, grâce à des relations d'amitié, j'assiste à l'office religieux de la synagogue, même si je couvre ma tête de la kippa, je ne suis là que comme un hôte de passage et comme un invité, reçu d'ailleurs avec une grande bienveillance. L'exclusion qui, au 1° siècle, a été officiellement prononcée par les autorités religieuses juives contre leurs frères juifs qui croyaient en Jésus ( contre les " minin" ) semble fonctionner toujours. D'ailleurs, comment pourrait-il en être autrement puisque, au long des siècles de " chrétienté ", les chrétiens forçaient les juifs à se convertir au " Christianisme" en adjurant leur foi juive !!

Mais je persiste et signe: " Je suis juif d'adoption". Et pas en simple façon symbolique de parler, la façon dont le président des U.S.A. s'écriait à Berlin " Je suis un Berlinois !" , à un moment chaud de la guerre froide 

Mondialisation et intégration.

Mondialisation. En lisant  le Nouveau Testament, on est stupéfait de constater la prodigieuse extension de la foi en Jésus, en seulement un siècle. Le Seigneur l'avait ordonné:

" Allez ! Et, dans toutes les populations étrangères faites-moi des disciples. Et ces disciples, baptisez-les pour qu'ils appartiennent au Père, et à son Fils, et à ( leur ) Esprit Saint

( Matthieu 28. 19 )

La volonté du maître ressuscité s'accomplissait donc, avec la puissance du Saint Esprit. Et, à travers cette mondialisation à partir de Jérusalem, se faisait déjà entrevoir et s'esquissait le grand accomplissement final du Royaume de Dieu. Jésus  l'avait dit avant d'avoir guéri, à Capharnaüm, le serviteur de l'officier de l'armée romaine, un non-juif:

"En entendant le centurion, Jésus fut plein d'admiration et il dit à ceux qui le suivaient: " En vérité je vous le déclare, chez personne en Israël je n'ai trouvé une telle foi. Aussi, je vous le dis, beaucoup viendront du levant et du couchant prendre place au festin avec Abraham, Isaac et Jacob dans le Royaume des cieux, tandis que les héritiers ( légitimes ) du Royaume seront jetés dans les ténèbres du dehors".

( Matthieu 8. 10 à 12 )

Par sa foi en Jésus cet " incirconcis" était déjà un " intégré ", par adoption, non pas à " l'Église " pagano-chrétienne mais à l'Israël d'Adonaï . 

 Intégration. C'est bien le mot qui convient lorsque, dans la fidélité à la pensée de l'apôtre Paul, on décrit ce que Dieu fait quand il adopte du milieu des peuples de nouveaux fils et filles. Il en fait des fils d'Abraham, à égalité avec les fils " naturels " des patriarches, si les uns et les autres croient en Jésus.

" Quand est venu l'accomplissement du temps, Dieu a envoyé son Fils... pour qu'il nous soit donné d'être fils adoptifs. Et fils vous l'êtes vraiment puisque Dieu a envoyé dans nos coeurs l'Esprit de son Fils qui crie " Abba! c'est à dire Père ! "

( Galates 4. 4 à 7 )

" Béni soit Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus, le Christ ... Il nous a d'avance choisis afin d'être pour lui, des fils adoptifs ".

( Ephésiens 1. 3 et 5 )

" Souvenez-vous qu'autrefois vous, les " incirconcis", vous étiez sans Messie, privés du droit de citoyenneté en Israël, étranger aux alliances de la Promesse ... Mais maintenant, en Jésus-Christ, vous qui étiez loin, vous avez été rendus proches , par le sang du Christ. Car c'est lui qui a voulu, à partir du Juif et du non-juif , créer un seul Genre Humain nouveau, un seul Corps...

Ainsi vous n'êtes plus des étrangers ( par rapport à Israël ) ni des immigrés: vous êtes concitoyen des saints ( les " juifs messianiques" ). Vous êtes de la famille de dieu. Vous avez été intégrés à la construction ( le Temple saint ) qui a pour fondations les apôtres et les prophètes, et Jésus-Christ lui-même comme pierre maîtresse ".

( Ephésiens 2. 11 - 22 )

 

Innombrables foule des frères de Jésus !!! ( Romains 8. 30 )

Le Juif d'abord, puis le Grec.

D'après ce qui précède on aurait tort de conclure que la conversion au Christ et l'intégration à son Israël messianique ont pour conséquence de supprimer toute différence entre les convertis qui sont juifs et les convertis qui ne le sont pas. Certes les différences sont surmontées et dépassées dans l'unité du Corps de Christ, notamment à sa table de communion. Mais elles subsistent et continuent à juste titre de coexister dans la réalité: par exemple, une fois devenus enfants de Dieu par la foi , les femmes restent des femmes ( filles de Dieu ) et les hommes restent des hommes ( fils de Dieu ) . Et cette diversité fait la richesse de l'unité en Christ.

Il en va de même pour la différence entre un juif " selon la chair " et un " grec " ( ce mot pouvant désigner, à l'époque, tout non-juif parlant grec ou influencé par la culture grecque, après plusieurs siècles " d'hellénisation" du monde. Le mot grec " Héllèn " signifie " grec " ). Le Juif reste un Juif quand il devient disciple de Jésus, et le Grec reste un Grec quand il devient un Juif d'adoption. Tite, compagnon de Paul dans l'apostolat, en est un exemple ( voir Galates 2. 3 ). l'emploi du mot " païen " pour désigner son identité ethnique perd son sens péjoratif dans le langage courant. Et, pour les Juifs, un " païen" était perçu non seulement comme un étranger mais aussi comme un " impur " du point de vue ritualiste juif, un impur dont il fallait éviter la souillure religieuse.

Le Seigneur a aboli ce " mur de séparation". C'est pourquoi Paul pouvait rappeler aux galates:

" Tous, vous êtes fils de Dieu par la foi en Jésus-Christ... Il n'y a plus ni juif, ni grec; il n'y a plus ni esclaves ni homme libre; il n'y a plus l'homme et la femme; car tous, vous n'êtes qu'un en Jésus-Christ "

( Galates 3. 26-28 )

Tous, malgré leur différences, sont égaux en dignité devant Dieu car tous incorporés au même Corps.

Mais que cela n'empêche pas de respecter les différences qui ne sont pas à supprimer. C'est le cas, en particulier, pour la distinction entre juifs et non-juifs. Bien plus, la formule " le juif d'abord puis le grec" reste valable pour l'apôtre Paul qui, en l'utilisant, veut rappeler la priorité d'Israël dans le projet de Dieu. Israël selon la chair reste le " frère aîné" et l'olivier cultivé par Dieu, alors que les " païens " messianiques ne sont que " greffés " sur cet unique Olivier, que " le jeune frère venu de loin" ( selon la parabole du fils perdu: Luc 15 )

Oui, les juifs sont prioritaires....

..dans le regard d'amour que Dieu porte depuis toujours sur l'humanité:  " Le Juif en premier, puis les autres après lui". Ce qui ne veut pas dire que les autres sont moins aimés ! Si Paul écrit " l'Évangile est puissance de Dieu pour le salut de quiconque croit, du juif d'abord puis du grec" ( Romains 1.16 ) il n'insinue pas que le juif est supérieur au grec. Non, il veut seulement respecter l'ordre divin de priorité pour Israël. C'est pourquoi, lorsqu'il arrive dans une ville grecque pour y proclamer l'Évangile, il va d'abord rencontrer les juifs pour leur dire cette Bonne Nouvelle.

Ni dans le déroulement historique du plan du salut  ni dans l'aboutissement final de ce plan, ni dans le genre de relations actuelles qu'il désire entre " les pagano-chrétiens" et " judeo-chrétiens", rien n'est changé pour Dieu quant à sa façon de considérer la relation entre ces deux grandes catégories humaines: le peuple d'Israël et tous les autres peuples. C'est toujours: " Le juif premièrement puis le grec".

 Or notre façon chrétienne de penser n'est habituellement pas celle-là. Elle est elle-même souvent le contraire. Je pense notamment à ces paroles de Paul déjà citées: " Il n'y a plus ni juif ni grec ... car vous n'êtes qu'un en Jésus-Christ, vous tous qui avez été baptisés en Christ". ( Galates 3. 26 - 29). On se sert très souvent de ce texte pour annuler toute différenciation affirmée pourtant par le même apôtre: on nie, pratiquement, la priorité d'Israël sur " l'Église", ce que Paul dénonce sans cesse. ( Romains 3. 1 à 3 et 9. 3 à 5 )

C'est que la pensée chrétienne est depuis longtemps contaminée par la pensée grecque et latine, en particulier par l'humanisme philosophique du " siècle des lumières" et son individualisme.  Cet individualisme est à la base des principes de la Révolution de 1789 et de l'idéologie des " droits de l'homme". Cet " homme"-là est l'individu ( isolé, solitaire, asexué, " citoyen"...) et la collectivité où il vit est une juxtaposition d'individus interchangeables et ...abstraits. Pour cette philosophie des " goïm" que nous sommes, une pensée comme celle de la révolution biblique n'a aucun sens. Folie donc de penser et de raisonner sur cette base évangélique !

Et bien, nous continuerons de le faire. En particulier nous irons jusqu'à dire: ce n'est pas Israël qui doit rejoindre " l'Église ", c'est " l'Église" ( pagano-chrétienne ) qui doit rejoindre Israël et le Dieu des Juifs.

Il n'y a pas deux vignes.

Dans l'Évangile de Jean ( chapitre 15 . 1 à 10 ) Jésus dit:

" Moi, je suis la vigne, la vraie, et le père, le mien, est le vigneron. Tout sarment en moi qui ne porte pas de fruit, il l'enlève. Et tout porte-fruit il l'émonde, pour qu'il porte plus de fruit. Demeurez en moi, et moi en vous..".
( traduction Chouraqui )

Dans la Bible, la vigne et son fruit ont une valeur symbolique. Elle représente Israël qui, fidèle ou non, est toujours propriété de Dieu. Parmi les nombreux textes qu'on peut citer, il y a par exemple Esaïe 5 ( v.1 à 7 ): " Mon ami avait une vigne.... la vigne du Seigneur c'est le peuple d'Israël". ou bien le Psaume 80 : " Tu as déplanté d'Égypte une vigne pour la replanter .. Pourquoi as-tu défoncé sa clôture? Interviens pour cette vigne!" 

Sur le fronton du Temple de Jérusalem, Jésus avait souvent vu une vigne sculptée et dorée, symbole d'Israël. Ce symbolisme était donc familier aux juifs. En s'identifiant avec la " vraie " vigne, il proclame que c'est en lui qu'est le véritable Israël. Il ne supprime pas Israël, il ne le relègue pas dans le passé, et même il ne le réduit pas à une simple racine d'où sortirait ce que nous appelons " l'Église". Non, il accomplit Israël.

 Là encore, ne faisons pas de Jésus un " chrétien" qui, reniant le judaïsme, donnerait naissance et croissance à un deuxième organisme vivant, une deuxième vigne de Dieu dressée fièrement en face de l'autre. En vérité il n'y a qu'une seule vigne dont les fidèles de Jésus sont les sarments chargés de grappes: c'est ce Messie " total ", ce vivant " collectif " ( tige et branches ne formant qu'un) , ce Jésus juif qui est l'Israël de Dieu réunissant juifs et non-juifs en un seul Être vivant pour Dieu.

Notre " théologie de la juxtaposition " ( Israël et Église ) doit être abandonnée car elle n'est, au fond, qu'une forme larvée de la séculaire " théologie de la substitution ( l'Église remplaçant un peuple juif disqualifié ! )

Il n'y a pas deux oliviers.

Je fais maintenant allusion à un autre symbole biblique du peuple juif: l'olivier. Et, de l'olivier, je voudrais dire la même chose que de la vigne: il n'y a pas deux oliviers, " l'olivier de la religion juive" et " l'olivier de la religion chrétienne" ( les 2 à face ou dos à dos, ou côte à côte ! ) Il n'y a qu'un seul Olivier de Dieu: Israël.

Et là, je me laisse instruire par l'apôtre Paul et par sa lettre aux Romains ( chapitre 9. verset 10 et 11 )

" Dieu aurait-il rejeté son peuple ( Israêl ) ? Certes non !"

Ont-ils trébuché pour tomber tout à fait ? Jamais de la vie !"

( Romains 11.1 et 11 )

Et, prenant l'image de l'olivier franc ( cultivé ) Paul poursuit en comparant les juifs à un olivier cultivé par Dieu. Les non-juifs devenus fidèles du Messie Jésus ont été " greffés " par Dieu. Ils provenaient de multiples oliviers " sauvages" ( Latins, Grecs, Arabes,Africains, Gaulois et c...) Mais tous, par leur foi en Jésus, ont été greffés sur Israël qui, seul, est l'arbre du salut et du royaume d'Adonaï, le Seigneur. Il y a eu intégration.

" Toi, olivier sauvage, tu as été greffé parmi les branches restantes pour avoir part avec elles à la richesse de la racine. Tu peux bien faire le fier ! Mais ce n'est pas toi qui porte la racine mais c'est la racine qui te porte."

( Romains 11. 17 - 24 )

Les chrétiens non-juifs font les fiers, depuis des siècles, en se considérant comme un deuxième olivier en face de l'olivier juif. Ils ont tort car pour Dieu il n'y a qu'1 OLIVIER: LES JUIFS.

Mais alors, qu'est-ce que " l'Église" selon le Nouveau Testament ?

" Car enfin", me dira-t-on à juste titre, " l'apôtre Paul emploie souvent ce mot au sens d'Église universelle et mondiale ( et pas seulement au sens d'assemblée locale de tous les chrétiens d'une cité) !"

C'est exact. Le Nouveau Testament n'élimine pas l'Église au profit d'Israël comme fait la chrétienté en essayant de dissoudre les juifs en les absorbant en les assimilant. Le Nouveau testament qui parle de l'Église en évitant toujours cette méprise, ce quiproquo et ce malentendu qui ont lieu quand on confond " l'Ecclesia " du Nouveau Testament avec la communauté mondiale des pagano-chrétiens ( non-juifs ). Pour cette société non-juive on utilise indûment le même mot : Église, Ecclesia ( en grec ) !

A mon avis ( que je me suis forgé depuis peu ! ), voici ce qu'est l'Église du Nouveau Testament:: c'est l'Assemblée universelle de l'Israël total du Messie Jésus; c'est l'Israël de Dieu vu en tant que vaste rassemblement et immense réunion " oeucuménique" groupant juifs croyants ( en Jésus) et non-juifs croyants ( en Jésus). C'est en hébreu, le " Kahal ". Mais il est non seulement en cours d'édification mais aussi, hélas ! en crise profonde.

suite
 


 

Georges SIGUIER  1920--2016
 (Pasteur, Église réformée de France)  


 

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