Civisme et
politique
vus du point de vue
biblique
à la lumière de Jésus
et de son évangile
13
Voici l'homme
15-devoir de désobeissance
16 Jesus notre seul avenir
17-BABEL orgueil des hommes
18-92ans evolution
19 Dieu-la religion-l'Eglise
20-vive l'Apocalypse-accueil.
21-accueil-l'imminence de la fin
22-conduite-a-adopter
23accueil-harmaguedon.
24000-accueil-jerusalem.
12 Se souvenir ..de
l'avenir
12100-accueil-souvenir.html
12110-politique-inconciliables.html
Politique humaine et politique de Jésus
inconciliables
12111-jesus-ou-cesar.html
Il faut choisir: non-violence et non-pouvoir
12112-civisme-evangelique.html
Amour des ennemis
12113-cesarsansavenir.html
les pouvoirs sont sans avenir....
12120-royaume-eglise.html
Jésus a annoncé le Royaume et c'est
l'Eglise qui est venue..
12121-retour-du-sacre.html
12122-personnes-sacrees.html
12123-actes-sacres.html
12130-politico-religieux.html
Non au politico-religieux !
12200-envoi-conseils.html
|
Pouvoir, gouvernement, civisme,
non-violence, votes.
1.
POLITIQUE
nation, patrie,
chrétienté,commémorations,
hymne national, drapeau, légitime
défense, résistance, maquis,
guerre, paix, objection de conscience, crise
mondiale....
|
Le but de cet essai est donc, à
partir de l'Évangile , de préciser le
bel avenir lié à l'Arrivée de
Jésus en Sauveur du monde, " dans la puissance et
la gloire du Père".
A cet effet, et avant tout, il faudra
expliquer et interpréter le passé: le
passé de ce prophète galiléen du
1° siècle, le passé de la
communauté messianique née de sa
résurrection et de son ascension ("
l'Église "), mais aussi le propre passé de
l'auteur de ces pages.
Tout cela ensemble et un peu en vrac, avec
un double souci: d'une part la fidélité aux
témoignages groupés dans le Nouveau
Testament, d'autre part le maximum possible de rigueur
"scientifique" dans les analyses des textes, des faits et
du vécu personnel..
Il faudra de l'indulgence au lecteur pour
me pardonner la subjectivité inévitable si
j'évoque mes expériences ( durant 80 ans !
) . Me pardonner aussi le caractère souvent
tranchant et abrupt des conclusions d'une telle
récapitulation ( d'une quinzaine d'écrits
):
Voici 3 points essentiels:
1/ La politique. 2/ La religion 3/ le
politico-religieux
INCONCILIABLES
?
Je commence par " la politique "
Cet axe de réflexion est primordial
car il concerne tous les domaines de notre vie humaine,
une vie en société.
Mais là, une définition
s'impose et,d'emblée, une distinction est de
rigueur. En effet, il est nécessaire de
distinguer LE politique et
LA politique: en employant le masculin
( " le" ) je veux désigner le
domaine global des relations entre les
êtres humains ou des rapports entre les personnes
dans la société où nous
vivons. C'est la dimension " horizontale" de mon
existence personnelle. C'est l'espace
DU politique.
Par contre LA politique ( "
la" , au féminin) doit être définie
comme le Pouvoir de gouverner, de commander
et de diriger les hommes. Par le biais
d'institutions ( États, régimes,
armée, assemblées législatives et
c.) il s'agit là du Pouvoir de
gouvernement. Pouvoir que certains
exercent et possèdent, pouvoir que d'autres
veulent prendre et exercer ( les partis ). Pouvoir
politique qui ne peut être mis en oeuvre que par la
contrainte et la force.
On voit donc déjà, ici ,
poindre la différence profonde entre la politique
de Jésus, le Messie juif, ressuscité et "
intronisé" par Dieu.
Cette différence radicale
apparaît vite comme une redoutable contradiction si
je mets sous les yeux du lecteur les deux colonnes du
tableau ci-dessous:
POLITIQUE HUMAINE
Primauté du droit à la vie,
affirmation du droit de
propriété, du droit de
légitime défense ( personnelle et
collective),
devoir sacré de participer à
cette légitime défense.
Non-amour des ennemis,
disponibilité pour les tuer en cas de
" nécessité", justification de la
guerre "juste", de la peine de mort.
Sacralisation du " sacrifice" pour la
Patrie
|
POLITIQUE DE JÉSUS
Priorité donnée à la vie
du prochain,
abandon du droit de propriété,
renoncement à la légitime
défense des privilèges personnels
et collectifs.
Désacralisation de la patrie et de la
nation.
Amour de l'ennemi, privé ou
public.
Condamnation du meurtre, de la
disponibilité pour tuer l'ennemi et de la
participation à la guerre.
Refus de se plier à la " Raison
d'État". Objection à " la fin
justifie les moyens".
|
Insurmontable opposition
!
Légitimation des Pouvoirs politiques,
volonté de puissance et de domination,
ambition financière...
Idéologie sacralisant la nation, la
patrie, la religion civile, la " loi du
marché", l'argent; le drapeau, l'hymne
national, le chef, les victoires et c....
" Nous n'avons pas d'autre Roi que
César" ( Jean 19 . 15 )
|
Refus de tout Pouvoir politique, de toute
fonction gouvernementale impliquant l'usage des
armes et la volonté de puissance
Objection de conscience radicale à tout
ce " sacré" au service de " Mammon" (
l'Argent ) et de " César" ( le Pouvoir de
l'État).
" Seul le Seigneur d'Israël
est Roi, seul le crucifié Jésus est
le " Roi des
Juifs".
|
Entre ces deux politiques, l'opposition est
totale et l'antinomie
insurmontable. Pour tenter une
synthèse et supprimer l'antagonisme, on ne peut
que trahir Jésus. C'est ce que fait le
système idéologique de "
Chrétienté".
PATRIOTE,RÉSISTANT,
SOLDAT....
Depuis ma naissance jusqu'à ma
vingt-troisième année j'avais dans ma
tête et dans mon coeur le " système "
idéologique, religieux et politique
désigné par le mot "
chrétienté" Voir : Stop
à la chrétienté perversion de
l'église-plusjamaisca.htm
Je croyais, sans aucun problème, que
le chrétien pouvait et même devait servir
ensemble Dieu et César, Jésus-Christ et la
France, l'Évangile et la
Patrie. Éventuellement tuer à la
guerre les ennemis de la Nation faisait partie de la foi
chrétienne " normale". Chanter " la
Marseillaise " devant le monument aux morts et chanter
à Jésus " jusqu'à la mort nous te
serons fidèle..." s'associaient sans trouble de
conscience dans mon désir juvénile
d'être "toujours prêt" à bien
faire.
Tout le monde pensait la même
chose. D'autant plus facilement que, depuis des
générations, trois forces conjuguées
mettaient sous influence la jeunesse des pays "
chrétiens": l'État et ses écoles,
l'Église et sa théologie, la famille et ses
" martyrs" morts " au champs d'honneur". C'est
la " chrétienté". cette
idéologie subtilement perverse m'a
possédé moi aussi, même au lendemain
de ma décision de devenir pasteur, en 1940, le
jour de mes vingt ans... Et c'est ainsi que,
jusqu'à la fin de la guerre, je suis devenu
patriote, résistant et soldat ( " soldat de
l'ombre" pour mes compagnons de lutte.... et " terroriste
" à fusiller, pour les Allemands).
Certes, diverses influences contraires
m'avaient crée quelques doutes et quelques
fissures dans mes naïves convictions: le contact,
lors des études supérieure avec les
philosophes et les penseurs agnostiques; le lamentable
spectacle de Munich où la France, aussi
lâche que l'Angleterre, livrait la
Tchécoslovaquie à Hitler; la coexistence de
deux Autorités politiques ( Pétain à
Vichy et de Gaule à Londres: à laquelle des
deux devais-je obéir? Comment servir les deux?) De
quoi remettre en cause la théologie de
l'État selon Romains chapitre 13 ( ?). Mais
le trouble majeur me venait de quelques objecteurs de
conscience ( Henri Moser, André Trocmé,
Jean Lasserre et c....) : Comment peux-tu suivre tes
maîtres théologiens qui s'évertuent
à voir comment le chrétien peut tuer un
ennemi tout en aimant cet ennemi ?! selon le " sermon sur
la montagne ! ( Matthieu 5 )
Pourtant, ces expériences
accumulées en peu de temps et ces incessantes
réflexions bibliques et théologiques ne
suffisent pas, pour me faire changer de camp au niveau
pratique de l'engagement civique...Il fallut une gifle
sévère du Seigneur lui-même, un
brutal coup d'arrêt que son amour infligea à
mes desseins d'associer son Nom aux Pouvoirs politiques
et militaires de ce monde:
En octobre 1943 je vivais en pleine
forêt à Tréminis ( Isère ),
avec une équipe d'étudiants en
théologie. Nous organisions un maquis
armé, nous apprenions l'usage " patristique" des
armes et nous nous préparions aux diverses actions
que la Résistance à l'ennemi nous
demanderait.
Le 19 octobre, avant la levée du
jour, de brutaux coups de botte contre la porte de notre
baraque nous arrachent à notre sommeil: des
soldats allemands, nombreux et bien armés, se
jettent sur nous... et nous nous retrouvons dans les
locaux et les cellules de l'immeuble de la Gestapo,
à Grenoble.
Alors, peu à peu ( six mois en
prison puis un an au camp de concentration de Mauthausen
), la parole politique de jésus me revisita:
" Remets ton
épée au fourreau..."
suite : 12111-jesus-ou-cesar.html
Georges SIGUIER Le Refuge protestant, 20 rue St Jacques, 81200 MAZAMET
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