Pouvoir, gouvernement, civisme,
non-violence, votes.
1.
POLITIQUE
nation, patrie,
chrétienté,commémorations,
hymne national, drapeau, légitime
défense, résistance, maquis,
guerre, paix, objection de conscience, crise
mondiale....
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4/
LE CIVISME ÉVANGÉLIQUE.
Être citoyen du Royaume de Dieu consiste
à pratiquer dés maintenant le
civisme conforme à l'Évangile. Voici
l'essentiel de ce civisme ordonné par
Jésus.
"Vous
avez appris qu'il a été dit: "
tu aimeras ton prochain et tu haïras ton
ennemi". Mais moi je vous
dit: " Aimez vos ennemis et priez pour ceux
qui vous persécutent, afin
d'être réellement les fils de
votre Père qui est aux cieux car il
fait lever son soleil sur les méchants
comme sur les bons..."
(Matthieu 5. 43 à 48 )
Vous avez appris
qu'il a été dit: " oeil pour
oeil et dent pour dent". Mais
moi je vous dit de ne pas riposter au
méchant. Au contraire, si
quelqu'un te gifle sur la joue droite,
tends-lui aussi l'autre joue..."
( Matthieu 5. 38 à 42 )
Au jardin de
Gethsémani, la nuit de son
arrestation, Jésus dit à
son disciple (Pierre )qui vient avec
son épée de blesser un des
policiers: " Remets ton épée
à sa place, car tous ceux qui prennent
l'épée pérriront par
l'épée."
(Matthieu 26 52)
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J'avoue avoir longtemps préféré
le civisme de Pierre à celui du Maître, de
1940 à 1943 ( la Résistance ! )
6/ LE POUVOIR INTERDIT L'AMOUR.
Le Pouvoir politico-militaire ( "
César" ) fait au citoyen un devoir de
tuer l'ennemi, en tout cas d'être
prêt à le faire .Il n'interdit pas de le
faire avec des sentiments d'amour, comme le recommande la
morale chrétienne classique. Celle-ci
s'évertue et s'épuise à essayer de
concilier l'ordre du Seigneur et " l'obéissance
aux autorités" qui veulent mettre
l'épée dans les mains du chrétien (
Romains 13 ) " Tu dois tuer le Boche avec amour "!
Depuis l'empereur romain Constantin le
Grand ( 4° siècle ) l'exégèse
erronée de l'épître aux Romains n'a
jamais cessé de trahir l'apôtre Paul et son
Maître Jésus, tous deux parfaitement
d'accord sur la morale de la non-violence !
Or l'amour dont il est question là
n'est pas une affaire de sentiments mais une affaire
d'actes : " Ne fais pas à autrui ce
que tu ne veux pas qu'autrui te
fasse". Nos états d'âme
subjectifs n'intéressent pas César, ce
qu'il veut, ce qu'il exige, c'est que je prenne l'arme
qu'il me tend, l'uniforme préparé pour moi,
et que je chante l'hymne national en m'inclinant devant
le drapeau. Si j'obéis, je trahis le Maître
crucifié: j'accepte que le Pouvoir politique
m'empêche d'aimer.
DÉSERTEURS ?
Tertulien ( 2°
siècle ) écrivait ceci: " Nulle
chose ne nous est plus étrangère que la
chose de tous: l'État" ( Citations et
résumés tirée de de "
l'Église que voulait Jésus " par
G. Lahfink . cerf page 170 à 181 )
Ce refus de la société, ces
multiples objections de conscience, ce non-conformisme
des chrétiens se fondaient sur ceci : la
conscience persistante que Jésus avait voulu
regrouper le peuple de Dieu en une société
divine alternative, au plan social de ce
monde. L'Église s'opposait à l'Empire
comme " contre-société". C'est
pourquoi Origène, théologien du
3° siècle , expliquait:
" Non pas que les chrétiens
fuient les services communs de la vie quand ils
délaissent les charges publiques. Mais ils se
réservent au service plus nécessaire de
l'Église de Dieu, au salut des hommes".
Les chrétiens ne doivent donc pas
recourir à la violence et répandre le sang
comme le reste de la société: " Il y a
incompatibilité entre le serment au drapeau de
Dieu et le serment au drapeau des hommes ( Tertulien
)
7/ LES OBJECTIONS.
de conscience font donc
partie de la foi chrétienne normale.
Nous témoignerons plus loin en
faveur d'objections de conscience à
l'Église et à ses
autorités. Mais ici il s'agit d'objections de
conscience à l'État et à certaines
de ses prétentions..
Ce qu'il faut bien comprendre c'est le
caractère religieux de ces prétentions et
de ces exigences. A la base il y a , depuis l'aube
des temps, une "religion
civile" qui sacralise l'existence et les
intérêts de la collectivité. Que
celle-ci soit très petite, comme le " clan" ou la
" tribu", ou très grande comme aujourd'hui "
l'Etat-nation ou " l'Union Européenne",
qu'elle soit " laïque à la française "
ou réglée par la " charia" musulmane,
toujours la valeur sacrée de la
société en question est la défense
et la sauvegarde de la vie de cette
société, et cela par tous les
moyens.
Alors,sur la base de cette religion "
naturelle" s'érigent les emblèmes
sacrés: des Chefs à
l'autorité sacrée, un drapeau
sacré, un hymne sacré, des
solennités sacrées, des
monuments sacrés, le
caractère sacré des "
martyrs" sur le sang desquels s'est
construite la Patrie. " Amour sacré
de la Patrie...." A
tout cela Jésus fait objection.
8/ PATRIE, NATION, PAYS
....
Mon pays, qu'est-ce que c'est? Aujourd'hui
c'est le monde, c'est toute la terre, notre
planète. Internet est passé par
là, réduisant l'ensemble de la terre
à un village. La télé, chaque
soir, fait de moi le prochain de tous mes semblables.
Comment serais-je encore nationaliste? ! ' Mais, pendant
ma jeunesse, on m'a persuadé que mon pays
était la France ( au 12° siècle
j'aurais pensé: c'est l'Occitanie, le
Languedoc).
Ce qui a tout compliqué c'est qu'on
a inextricablement lié trois
réalités: le pays,
la patrie, la nation. Du
coup, je ne peux pas aimer et célébrer mon
pays ( territoire géographique habité )
sans que le drapeau tricolore soit là pour me
faire célébrer, bon gré, mal
gré, l'histoire des vols, annexions,
conquêtes et guerres aboutissant à cette
propriété collective héritée
des ancêtres: la patrie. De même je ne peux
pas aimer et servir les gens de mon pays sans que s'en
mêle cette communauté politique
hégémonique qu'on nomme actuellement
l'Etat-nation et qui me rend nationaliste malgré
moi. En effet " Une nation est un groupe de
personnes unies par une erreur commune sur leurs
ancêtres et une aversion commune envers leurs
voisins" ( Karl W. Deutsch ) " Qu'un sang
impur abreuve nos sillons !"
9-
NI PATRIOTE NI RÉSISTANT
ni armé, ni soldat...
Ce n'est qu'individuellement, par une
intime conviction et par motif de conscience
éclairée par l'exemple de Jésus
qu'on peut dire " non" à cette religion civile qui
nous met tous sous influence.
Quand, à Jérusalem, les chefs
religieux d'Israël, s'adressant au gouverneur romain
, s'écrièrent pour faire condamner
Jésus: " Nous n'avons pas
d'autre roi que César !" ( Jean 19 15 ),
ils montrèrent dans quel camp ils
étaient: le camp des " anti-Christ".
Ils reniaient Adonaï, le seul Seigneur
d'Israël, et ils trahissaient la sainte
théocratie de Dieu représentée par
son Messie.
Jésus, lui, s'était
refusé à être un "
zélote" c'est à dire un de
ces résistants armés qui luttaient par les
armes contre l'occupant romain. Plusieurs de ses
disciples, par contre, étaient de ces patriotes:
au jardin de Gethsémani, ils avaient le poignard
caché sous la tunique! ils ne prenaient pas
Jésus comme modèle. En cela ils
correspondaient très bien à la masse des
chrétiens de " chrétienté" qui
louent et adorent Jésus pour son rôle de
Sauveur mais qui se gardent bien de suivre son exemple
dans leur comportement civique et politique.
10- MON VISAGE PERSONNEL.
Pour ma part, dans les années 1940,
j'étais un " zélote", comme de nombreux
jeunes qui partaient au " maquis" pour lutter à
main armée contre les forces d'occupation.
Je n'ai pas eu le temps d'assassiner un
officier allemand dans quelque rue obscure de Toulouse ou
de Grenoble. J'aurais pu le faire puisque je n'avais
pas choisi de me " planquer" purement et simplement, pour
attendre la fin de la guerre. Mais l'intention de
combattre y était. Je remercie Dieu d'avoir
brusqué les choses: six mois de prison en France
et un an de camp de concentration à
Mauthausen!
Mais, de retour en France, j'ai ressenti un
grand malaise et un trouble grandissant. Voici
pourquoi: on me demandait de prendre la parole, avec mes
camarades rescapés, dans les réunions
célébrants la victoire des nations "
libres" ( Ô Staline !!), le sacrifice des "
martyrs" de la Résistance, l'écrasement du
peuple allemand, tout cela sous les drapeaux
tricolores.... Je m'en suis dégagé
très vite....
Puis vint la guerre d'Algérie, ses
horreurs et ses tortionnaires....
En décembre 1959, j'ai renvoyé mon
livret militaire.
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