NON au POLITICO-RELIGIEUX
!
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De quoi s'agit-il?
Le lecteur a jeté un coup d'oeil,
avec moi, sur le domaine de la politique. Ensuite
nous avons exploré le domaine de la religion.
Arrêtons-nous un peu, maintenant, sur
ce " politico-religieux" qui est un
mélange des deux, mixture
frelatée qui se mondialise.
Il n'était déjà pas
facile, en parlant de la politique, d'en montrer le
caractère sournoisement religieux et
antichristique. Il était tout aussi difficile
de parler de la religion pour en montrer le
caractère sournoisement politique et
antichristique.
A plus forte raison est-il difficile de
décrire l'amalgame de " sacré" politique et
de " sacré" religieux, amalgame inextricable qui
caractérise l'être humain et qui habite nos
pensées et nos comportements.
On a déjà rencontré la
chose dans les pages
précédentes. Continuons un peu
maintenant, avec quelques exemples à l'appui.
PETITE ÉNUMÉRATION
Significative
Les Croisades et leur
politico-religieux.... les templiers moines et soldats
à la fois.... Richelieu et Mazarin, à la
fois Chefs d'État et Cardinaux de la Sainte
Église... Le Vatican, en même temps centre
religieux international et capitale politique d'un
État... La Révolution et Robespierre
instaurant le culte de l'Être Suprême...
Napoléon 1° dressant son prestigieux Arc de
Triomphe, à Paris; se couronnant lui-même
Empereur sous les yeux d'un Pape pris en otage. ... Et,
gravés dans la pierre du Mémorial, en haut
des " Champs Elysées", voici les noms des
victoires militaires ( mais qui oserait profaner ce
sacré en ajoutant, en lettre de sang, les mots "
Trafalgar", "Waterloo", " Ste
Hélène"!?).... Notre Dame de Paris, lors de
la Libération, voyant arriver le
général de Gaulle et ses aumôniers
militaires pour un " Te Deum...." exceptionnel.... La
Marseillaise et le Drapeau, le sabre et le goupillon, la
Charria dans les pays de l'Islam, le Sionisme et
l'État d'Israël, les religieux
siégeant à la Knesset.... Ultra
sacrée est la flamme au-dessus du Soldat
inconnu!!
Religion civile
Quatre pasteurs ont
accompagné l'investiture de Barack Obama.
Pas moins. Premier d'entre eux, le pasteur
évangélique Rick Warren qui a lu la
prière d'invocation, la prière clé
de son investiture ce mardi. Selon notre ami sociologue,
Sébastien Fath, il entendait affirmer ainsi que
les évangéliques ne sont pas la
propriété des républicains et qu'il
est parfaitement possible d'œuvrer avec eux, tout en
divergeant sur tel ou tel sujet éthique.
Mais Rick Warren n'était pas seul.
Obama a également demandé à un
évêque épiscopalien
ouvertement gay, Gene Robinson, de prier pour lui, deux
jours plus tôt au Lincoln Mémorial.
Le monde a pu voir et entendre aussi, ce
mardi, le pasteur Joseph Lowery, militant des droits
civiques, prononcer une magnifique prière de paix
et d'espérance pour conclure la
cérémonie d'investiture.
Culte encore au lendemain de
l'événement, avec SharonWatkins, une
femme pasteur
protestante qui a donné le sermon
pour l'office national de prière. Mais ce n' est
pas. tout . Selon Sébastien Fàth, une
femme musulmane, Ingrid Mattson, devait
dire une prière à la cathédrale de
Washington. Une Canadienne, catholique d'origine,
convertie à l'Islam et aujourd'hui
présidente du principal réseau musulman
nord-américain, la Société islamique
d'Amérique du Nord
En sa compagnie ... trois rabbins et
l'évêque catholique du cru, Donald \Vuerl!
Étonnante Amérique. Très loin de la
laïcité d'abstention --il n'était que
d'entendre les commentaires ahuris et à
contretemps des experts français conviés
à commenter la cérémonie sur les
chaînes françaises, le président
Obama a choisi d'entourer son investiture de
l'impressionnante diversité religieuse et
spirituelle américaine.
En choisissant ces personnalités
atypiques, il entendait affirmer aussi que toutes les
sensibilités religieuses, y compris hors de la
tradition judéo-chrétienne, sont les
bienvenues en Amérique, et parties prenantes du
melting-pot étatsunien. Un choix qui
donne à ce que les sociologues appellent la
« religion civile» tout son sens,
une religiosité générique,
patriotique, qui vise à souder les
américains au-delà de toutes
étiquettes confessionnelles. À
méditer .•
( Journal Réforme)
UN NOUVEAU CONSTANTIN?
Au 4° siècle les
chrétiens ont basculé dans le camp du
Pouvoir et de la Richesse. En acceptant l'appui de
l'empereur romain et en donnant leur appui à son
idéologie , unificatrice et violente, ils sont
devenus les artisans d'une " religion civile" : la
" Chrétienté"
Au 21° siècle le nouveau
président des U.S.A. a agi exactement pareil: il
met dans sa poche toutes les religions,
religiosités patriotiques et spiritualités
diverses, pour qu'elles servent le rêve
américain de puissance et d'argent.
OBJECTION AU DRAPEAU
De 1946 à 1955 j'étais
pasteur dans un " poste d'évangélisation"
protestant à Hénin-Liétard (
aujourd'hui Hénin-Beaumont, au coeur de l'ex
bassin minier.)
C'était l'époque où la
France faisait la guerre en " Indochine" contre le
Viêt-minh, vainqueur à
Diên-Biên-Phu.
Un jeune homme de la paroisse, Jean-Claude
Lecerf fut mobilisé et envoyé
là-bas
Il nous revint dans un cercueil
plombé, et avec les honneurs militaires. Le jour
des obsèques, le culte a eu lieu au Temple, rue de
Lens.
Tous les drapeaux tricolores sont
arrivés en même temps que le cercueil et la
famille, pour se diriger vers la table du Seigneur,
réservée à la Sainte Cène, et
pour y être adossés. Soutenu par le conseil
de paroisse, je m'y suis alors opposé et j'ai
exigé, non sans mal, que les drapeaux restent dans
le vestibule, pendant le service:
Pas de mélange, pas d'alliance entre
le Dieu de Jésus-Christ et les dieux de la
cité avides du sang des jeunes, les "
Moloch" et les " Baal" modernes!!!
BARAK OBAMA ET LA BIBLE.
Certes, je préfère le nouveau
président des U.S.A. à son
prédécesseur. Il n'en est pas moins vrai
que chaque président américain, lors de son
investiture, accomplit ce geste symbolique: prêter
serment en posant sa main droite sur la Bible. En
l'occurrence c'était le vénérable
exemplaire qui appartenait à Abraham Lincoln (
1809-1865 ).
Un tel rite sacré est
un concentré de "
politico-religieux". Périodiquement il
refonde l'unité politique de la Nation et il pose
comme base religieuse les Saintes Écritures des
Juifs et des Chrétiens.
Il eut été beau qu'à
ce moment là un prédicateur lise et
explique l'Évangile, sans craindre de souligner
l'incompatibilité radicale entre "
César" ( le Pouvoir des armes) et
Jésus ( le Roi non-violent ). Quel
scandale! Mais je rêve: un chef d'État n'est
élu que pour assurer la grandeur, la
puissance et la richesse de la Nation... avec
du sang versé. L'élection de
Lincoln déclencha l'effroyable tuerie de la guerre
de Sécession et Lincoln fut assassiné.
AU NOM DE L'AVENIR
et du passé de Jésus le
Ressuscité.
Pourquoi opposer un " NON !" résolu
à cette spiritualité païenne des
pratiques politico-religieuses?
Parce que, au regard de la sainteté
de notre Père et de son Fils, ces croyances et ces
rites sont une mixture empoisonnée, un subtil
mélange de mensonge, d'hypocrisie, de guerre et de
mort.
Mensonge que cette " Sainte Alliance" entre
les Pouvoirs humains de ce monde et le "Pouvoir " divin
du monde qui vient!
En effet:
- du point de vue du
Ressuscité, celui-ci
va détruire définitivement
les Pouvoirs, Puissances et Dominations.
- du point de vue du passé de
Jésus, les évangiles attestent que
ce Seigneur a fui le Pouvoir et l'Argent , invitant les
siens à faire de même.
- du point de vue de
l'aujourd'hui, le chrétien ne se
laissera ni séduire ni asservir par "
César" ( l'État) car celui-ci
l'empêche d'aimer ses ennemis en le rendant
disponible pour la guerre, ce " devoir
sacré" ( cf. Jeanne d'Arc)
LA LAÏCITÉ EST-ELLE MORTE?
(Article d'Edgar morin ( Le monde des religions, avril
2008 )
" Le sens du mot laïcité
semble clair: c'est la rationalité
critique et la pluralité opposées aux
dogmes et aux monopole de la
vérité. En France, au début du
XX° siècle, la laïcité s'est
définie par opposition à l'Église
Catholique Romaine qui occupait une position monopoliste,
imposait ses dogmes, ne tolérait pas la
pluralité, s'identifiait à la
réaction. Cette laïcité
n'était pas consciente du fait qu'elle puisait son
ardeur dans une religion sous-jacente dont
elle était porteuse, camouflée en
scientificité et rationalité:
la religion " catholico-
laïque" fondée sur la "
trinité " providentielle:
Raison-Science--Progrès. C'est
l'idéologie scientiste, dogmatique
et bornée, et non la science, qui
légitimait cette religion....
( Or) partout, l'idée d'un
progrès automatique, nécessaire,
indubitable, s'est trouvée en crise, ruinant les
fondements de la religion "
catholico-laïque".........Il faut donc non pas
abandonner la laïcité mais, au contraire, la
mobiliser contre la barbarie et les
idoles modernes...."
ACTUALITÉS.
- A Jérusalem, au
saint Sépulcre, haut-lieu touristique, les
télévisions nous font assister à une
violente bataille rangée. Ce sont des moines,
de dénominations rivales, qui se battent
furieusement. Les chaises volent, et il faut que la
police israélienne vienne mettre un terme à
ce spectacle édifiant.
- Dans un film sur la guerre
1914-1918, la télévision me
montre, au fond d'une tranchée que les gaz
asphyxiants commencent à remplir, un effroyable
corps à corps: un fantassin français et un
fantassin allemand luttent au poignard avec
l'énergie du désespoir. Il faut que l'un
tue l'autre! " Si je n'enfonce pas ma lame dans son corps
c'est lui qui va m'achever!"
Qui sont ces deux hommes? Je
ne sais: peut-être un brave paysan bavarois, jeune
papa pacifique, et un brave ouvrier de Mazamet, bon et
tranquille?
Qui les a jetés
là, en enfer? C'est le Diable
lui-même, par le moyen de ses instruments qui,
depuis des siècles, enseignent aux
chrétiens à faire le contraire de ce que
Jésus enseigne. Mais
- Benoît XVI et l'O.T.A.N.
savent coopérer.....
APRÈS LE CHRIST ,
MAMMON?
( MAMMON : mot araméen qui, dans
l'évangile personnifie l'Argent Matthieu 5.24
)
( Chronique de Régis
Debray, " Le monde des religions, mars, avril
2008 .)
" Le sacré social a
horreur du vide. C'est pourquoi une sortie de religion
est toujours sanctionnée par l'arrivée
d'une autre, révélée ou civile,
universelle ou patriotique. Tant il est vrai qu'on
ne détruit que ce qu'on remplace.
Notre société
hyper-individualiste s'est donc trouvé une
religion civile que Ruskin, bon
prophète, appela le " mammonisme".
l'argent, qui a perdu la décence que lui imposait
le catholicisme, n'a-t-il pas désormais
l'impudence d'un grand architecte de l'univers?...
à la fois dieu lare et idole officielle, valeur
des valeurs, objet adorable et exécrable, qui
provoque la panique autant que l'enthousiasme, selon
l'éternelle ambivalence du sacré? Les
financiers comme clergé, le Profit
comme Grâce, la Croissance comme
Salut, l'Intérêt privé
comme Loi suprême... Un
nouvel Ordre moral...."
LE CHRIST S'EN VA....
..... quand il voit arriver le Pouvoir et
la Gloire. Il se retire, pour être seul avec son
Père. Lorsque la foule de ses supporters veut
le hisser sur le trône royal ( évangile Jean
6.15 )
Agit-il autrement aujourd'hui?
Non! s'écrie Jean
Cardonnel, le fougueux octogénaire,
dominicain marginalisé par les siens:
" Quand le Pape est là en
chef d'État ( sa visite en France en
automne 2008) Jésus s'en va, par refus
absolu du Pouvoir.... Le Pape n'est plus
l'homme de la pêche du lac de
Tibériade, le successeur de
Pierre. Il est, depuis infiniment trop
de siècles, " sa Sainteté le
Très Saint Père", en visite
officielle de pouvoir spirituel d'une
multinationale en déclin, reçu
à Paris par le pouvoir
présidentiel affublé du titre
archaïque bouffon de " chanoine de la
basilique Saint Jean de Latran"... Le
Pape est là: le
Ressuscité s'en va! "
|
Il voit clair, ce chroniqueur de la revue catholique
Golias ( n° 122 page 36) ! Il dénonce l'impur
amalgame entre César et Jésus en la
personne de la Papauté. Cependant
.... LE CHRIST RESSUSCITE RESTE,
MAIS.....
.... Mais tout
en restant là, là où son Nom est
invoqué, là où se partage son pain,
il souffre et il pleure sur les siens. Comme il
pleurait sur Jérusalem, avant d'entrer dans sa
ville et d'y rester jusqu'à ce que,
quelques jours plus tard, on le crucifie hors des murs de
la Cité de Dieu.
Non, cher Jean Cardonnel, le
Ressuscité ne se tient pas loin des
assemblées chrétiennes, même si
celles-ci le méconnaissent, le caricaturent,
prennent à la légère ses paroles ou
dénaturent le repas qu'il a lui-même
institué.Il reste là, ( ou il y revient
sans cesse fidèlement). Comme le dit son
apôtre " si nous sommes
infidèles, lui, il reste
fidèle". Et si son Corps indivis
persiste à se démembrer en de multiples
dénominations, il se multiplie pour aller dans
toutes et y être présent. Car, dans
toutes, chacun des chrétiens fidèles a ses
frères et soeurs en Christ, tous ceux qui aiment
Jésus, ont foi en lui et le suivent.
Le Saint esprit a redit cela à bon nombre d'entre
nous, dans les années 1970, lorsque le
Réveil charismatique nous a tous
bousculés pour nous mettre
ensemble. Catholiques, orthodoxes,
réformés, baptistes, luthériens,
darbystes....tous nous nous retrouvions unis dans une
commune louange renouvelée et une écoute de
la Parole en commun. Merveilleuses années qui
nous enseignaient à nous découvrir les uns
les autres et à nous aimer fraternellement, dans
une liberté nouvelle.
Et ma femme et moi, chaque fois que nous
étions invités à l'eucharistie par
un prêtre, nous y allions avec joie, malgré
tout ce qui nous offensait. Pourquoi? Parce que le
Ressuscité y était, et que ce repas restait
aussi le sien.
N'oublions donc pas de faire toujours la
différence entre les comportements individuels des
chrétiens et la structure de l'Église (
Type de Pouvoir, Système théologique,
structures... ) Celle-ci est en rupture avec les
données de base de l'Évangile, notamment
par la hiérarchie et par le sacré issu du
paganisme. Mais que de chrétiens admirables
au sein même de nos institutions antichrstiques ! (
Jean Feschet" L'Église catholique est-elle encore
chrétienne? )
LA RELIGIOSITÉ MODERNE:
un sacré
méli-mélo.
Quand, dans un supermarché, un jeune
couple arrive à la caisse avec son caddie bien
rempli, que voit-on dans ce chariot? On voit tout un
méli-mélo, un mélange
désordonné de produits divers: paquets de
pâtes, de café, couches, pour le
bébé, boîtes de sardines,
lave-vaisselle, bouteilles de boisson et c ..et c.. Un
fouillis qui ne trouve une unité que dans le total
à payer, au bas de la note.
Ainsi en est-il de cette religiosité
contemporaine qui se développe et se mondialise,
à partir de l'individualisme occidental ( " C'est
mon choix !" et "je le vaut bien!"). Chacun, fuyant
toute appartenance trop contraignante, fait son
marché personnel et remplit son caddie: des restes
de christianisme, un peu d'islam, beaucoup de zen, du
bouddhisme tibétain, une dose de superstitions
ancestrales, du spiritisme et de l'occultisme.... Un
bric à brac, une mixture commode de sacrés
divers. " Servez-vous !" ... Oui,
mais, au total, la note à payer risque
d'être salée!
LA RELIGION CIVILE
" Civile" c'est à dire
commune à tous les citoyens et qui sert de ciment
idéologique unissant toutes les diversités
individualistes des habitants de la
cité. Cette " Union
Sacrée", dans l'Empire romain du 1°
siècle, se faisait par le culte de Rome, la
Déesse à laquelle chacun devait offrir un
peu d'encens. Aujourd'hui, quelle que soit la religion ou
la simple religiosité du citoyen français,
chacun est tenu d'adhérer au dogme politique
de base que j'énoncerai ainsi: toute
collectivité politique, toute Patrie, tout
Etat-Nation a non seulement le droit inaliénable
mais aussi le devoir sacré de se
défendre, de défendre son existence et ses
intérêts vitaux. Et cela par tous les "
moyens appropriés", comme on dit ( par exemple les
missiles à longue portée de la dissuasion
nucléaire ). Tous nomment et élisent
le Chef de leur État pour cela. Tous
fléchissent le genou devant ce Dogme,
quels que soit les produits entassés dans le
caddie individuel
Et voilà comment se construit et se
perpétue cette " Religion civile",
ce " Politico-religieux" mortifère,
auquel je dis " NON" !"
RELIGIONS CIVILES.
" Dieu m'a montré la
voie..."
"La foi nous structure moralement et nous
enseigne à respecter nos valeurs,
à aimer et aider notre prochain ainsi
qu'à vivre notre vie de manière
responsable" a expliqué Georges Bush,
lors de son voyage à Pékin.
L'audience médusée semblait peu
émue par la force spirituelle du
message du président américain
métamorphosé, le temps d'un
discours, en pasteur méthodiste. En
effet, qu'il soit en visite en Chine ou en
Europe, le président américain
ne se défait jamais de sa
rhétorique
politico-religieuse. Pas un instant
de sa vie privée ou publique, depuis
qu'il a été élu à
la Maison-Blanche, où W. ne s'en
remette à la Bible, son livre de
chevet. (....) De fait, la religion est
entrée avec armes et bagages au sein
du bureau ovale. Le président "
fait précéder d'une
prière chaque réunion du
cabinet". Il prend le temps de communier
au téléphone avec Kibyjon
Cadwell, le pasteur de Houston qui l'a
baptisé. Il va même
jusqu'à prier dans une salle attenante
du bureau ovale avec ses hôtes. Le
dernier en date, le président
macédonien Boris Trajkowki, se
rappelle s'être " agenouillé
avec XW. Bush, avant de joindre les
mains et de prier". W. semble , et c'est
peu dire oublier la nature laïque
de son poste à la tête
des États Unis... (Newsweek)
|
Mais
de quel
Dieu
parle-t-on
quand
on parle
de " dieu"?
Et
à
quel "Dieu"
s'adresse-t-on?
Et quelle
" Parole
de Dieu"
écoute-t-on?
Est-ce ce
"Père" précis
que
Jésus a aimé et servi?
Est-ce le
" Dieu d'Israël"? Est-ce le " Seigneur" de
" L'Évangile"?
Ou
est-ce quelqu'un
d'autre?!
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" Dieu Tout-puissant!
Hans Heinrich Schmid, professeur d'Ancien Testament
à l'université de Zurich a mis
récemment en évidence le fait que la
référence à Dieu dans
le préambule de la Constitution helvétique
ne représente pas un décalage d'avec la
société sécularisée. Il
ne s'agit pas en effet du Dieu confessé par les
protestants, les catholiques ou autres
monothéiste, comme les juifs ou les musulmans,
mais le Dieu de la " religion civile"
professé par Voltaire, Rousseau, et d'une certaine
manière par Kant. ( Apic . le Christianisme.)
L'HYMNE NATIONAL
" Qu'un " SANG IMPUR
" abreuve nos sillons...."
" Les Français chantent à plein poumons
un hymne national dont le sens les ramène en
deçà même de l'Antiquité,
exactement vers des rites archaïques dont les gestes
mimaient les conduites bestiales des hyènes et des
chacals.... Deux régressions d'un coup:sali
par le sang, ce pays leur appartient; enterrés
sous les sillons, les morts, par millions, fondent
la patrie, assez salie par leur sang et le sang
impur de leurs frères ennemis.... pour que
l'appropriation ( du sol ) revienne, et fondée
deux fois.
L'Hymne national devient une hymne religieuse, mais
archaïque, en deçà d'un christianisme
au monothéisme discret....." ( Michel serres " Le
mal propre" " polluer pour s'approprier" éditions
le Pommier 2008 pages 23 et 24 )
Ne Chantons plus la Marseillaise ! Ni
l'Internationale ni le Chant des partisans !
LA SAINTETÉ DU DIEU
d'Israël,
d'Adonaï, donc la sainteté de
sa Cité Nouvelle, le Monde neuf qui vient
bientôt.
Si, pour ma part, j'oppose un " non"
catégorique à cet affreux mélange
"politico-religieux", ce n'est pas pour faire le malin ni
pour ajouter un produit original tout en haut du
caddie. C'est au nom du Dieu de Jésus, le
Dieu d'Abraham, d'Isaac et d'Israël.
Ce Dieu est Saint, c'est à dire
unique en son genre, à part de toute autre
divinité et au-dessus de tous les dieux de la
Cité, nos idoles.
Sa sainteté fait de lui
l'Intolérant suprême, en ce
sens qu'il ne supporte pas de rivaux. C'est
ou César ou lui; c'est
ou Mammon ou lui; mais pas
les deux ensemble, la main dans la main. IL vomit
tout syncrétisme, toute confusion, toute alliance
impure. Il nomme " prostitution" le désir de
son peuple de l'unir à Baal dans la même
adoration. Voilà pourquoi son Royaume
à venir sera le monde de cette
sainteté-là ( voir Apocalypse ). S'en
souvenir c'est pratiquer déjà cette
sainteté.
Par contre, oublier l'avenir consiste à
mettre ensemble la croix du Christ et le drapeau
étoilé, le dollar et le " en Dieu nous
mettons notre confiance", et bientôt
peut-être l'euro et la mention de Dieu en
tête d'une Constitution européenne.
Oublier l'avenir c'est diffuser quotidiennement, par
la catéchèse chrétienne et par le "
serment d'allégeance à la Nation"
récité à l'école, la
théologie de la chrétienté"
celle de Clovis et de Jeanne d'Arc ou bien celle des
télé-évangélistes
américains, au fond très semblable à
celle de la " guerre sainte" du Djihad islamiste.
Que cet oublie soit mortifère,
c'est à dire porteur de mort, les génocides
du 20° siècles et la récente
actualité mondiale nous en ont fourni la preuve,
une fois de plus. Avec son ironie mordante, la
théologienne américaine Donna Singles a
bien raison de dénoncer ainsi cet orgueil
politico-religieux:" Prétention
d'être, en quelque sorte, les gardiens de la
santé morale du monde... Dieu a confié
aux U.S.A. la vocation de faire passer d'autres pays sous
sa protection pour qu'ils connaissent les grandes valeurs
de la démocratie, voire du christianisme
civilisateur !"( Golias N° 98 )
Suite :12200-envoi-conseils.html