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" VOICI  L'HOMME ! "

Mazamet 2009

 


Civisme et politique 

vus du point de vue biblique

 à la lumière de Jésus 

et de son évangile




11 accélération de l'histoire

13 Voici l'homme

15-devoir de désobeissance

16 Jesus notre seul avenir

17-BABEL orgueil des hommes

18-92ans evolution

19 Dieu-la religion-l'Eglise

20-vive l'Apocalypse-accueil.

21-accueil-l'imminence de la fin

22-conduite-a-adopter

23accueil-harmaguedon.

24000-accueil-jerusalem.


13 Voici l'homme

13001 l'homme des origines

13002 l'homme des origines

13005 l'homme incomparable

13006 l'homme incomparable

13007 l'homme indésirable

13008 l'homme indésirable

13009l 'homme adorable

13010l 'homme de l'Avenir

13011 l'homme del'Avenir.

 

" VOICI L'HOMME ! "
incomparable, indésirable, adorable
 

 

    Daumier - " Ecce homo " l'Agneau pascal

 
L'HOMME INDÉSIRABLE suite

Indésirable chez les siens.

"Jésus vint à Nazareth où il avait été élevé". ( Évangile de Luc 4. 16 à 30 )

 Depuis peu, Jésus avait quitté son village pour se lancer dans son activité d'annonceur de la Bonne Nouvelle de Dieu. Il y retourne maintenant, précédé par sa renommée de prophète accomplissant de nombreux miracles.

On pouvait légitimement s'attendre à ce que là, chez lui, près de toute sa famille et de ses amis, connu de tous et connaissant tout le monde, Jésus soit bien accueilli . Or c'est l'inverse qui est arrivé: le rejet a été d'une telle violence que le récit de Luc se termine ainsi:

 
" Tous furent remplis de colère, dans la synagogue, en entendant ces paroles. Ils se levèrent, le jetèrent hors de la ville, et le menèrent jusqu'à un escarpement de la colline où était bâtie leur ville, pour le précipiter en bas. Mais lui, passant au milieu d'eux, alla son chemin."
( Évangile de Luc 4. 28 à 30 )

Incroyable ! Que s'est-il donc passé au cours du culte, qu'est-ce que Jésus a bien pu dire pour déclencher une telle fureur et comment comprendre ce dénouement: une tentative d'assassinat ? !

La réponse ne me paraît pas facile. Elle exige en tout cas certaines explications bibliques et historiques. Il faut pourtant essayer, en suivant de près le récit évangélique:

" Dans la synagogue, le jour du sabbat, Jésus se leva pour faire la lecture ( Dans le culte des synagogue tout juif adulte pouvait prendre la parole pour lire le texte du jour.) On lui donna le Livre du prophète Esaïe et, en le déroulant, il trouva le passage où il était écrit:

" l'Esprit du Seigneur est sur moi. En effet, il m'a oint , ( Luc 3. 22 : Le Saint Esprit est " l'onction" reçue de Dieu par jésus. " Oint" a même sens que " Messie " et " Christ ".) consacré pour annoncer la Bonne Nouvelle aux pauvres. Il m'a envoyé pour annoncer aux détenus leur sortie de prison, et aux aveugles la guérison de leur cécité, renvoyer en liberté les opprimés, proclamer l'Année de la grâce du Seigneur et de son accueil". ( Esaïe 61.1 et SS.) Jésus roula le livre, et le rendit au servant et.... et Jésus s'assit. Tous, dans la synagogue, avaient les yeux fixés sur lui. Alors il commença par leur dire: " Aujourd'hui, cet écrit s'accomplit pour vous, à vous qui l'entendez".

 Ceux qui, au début de cette prédication, se préparaient à somnoler ont brusquement dressé leurs deux oreilles!

L'inédit, l'événement inouï se produisait là, maintenant, pour eux. Et personne ne pouvait y échapper.

Bien sûr, une partie des auditeurs réagissait au discours de Jésus avec admiration, émerveillés de voir que leur compatriote, le fils de Joseph, était un homme incomparable. mais beaucoup d'autres devaient se raidir et grincer des dents dès le début de ses paroles/ les notables, les possédants, les chefs de la synagogue et les anciens du village ont senti que Jésus menaçait leurs intérêts et l'ordre établi.

En voici quelques raisons:

D'abord le Messie prophétisé par Isaïe 61

parle à la première personne: " Le Seigneur Dieu m'a oint...."

En ajoutant " Aujourd'hui c'est l'accomplissement", Jésus dit que sa propre personne et sa présence sont, en cet instant, l'accomplissement !

Oh ! Il ne dit pas carrément " Je suis le Messie, l'envoyé de Dieu !" . Mais il le donne à penser par son actualisation de l'Écriture. On comprend qu'un mélange de scepticisme et de crainte agite les coeurs: " Quoi ! notre jeune charpentier serait le libérateur promis ? Pas possible ! Et puis les drames provoqués récemment par les faux messies violents doivent rendre prudents ! ..."

Mais, dans l'assemblée, la peur et la colère ont grandi vite au fur et à mesure que se précisait le " programme messianique " actualisé par Jésus, le programme politique et social du " Jubilé " . Car c'est bien du Jubilé qu'il s'agissait dans la solennelle proclamation de Jésus.

Cette institution, ordonnée par la Loi de Moïse au peuple d'Israël ( voir Lévitique 25. 10 http://biblethora.free.fr/ancientestament/levitique/levitique/levitique25.html était admirablement révolutionnaire. Elle stipulait, en effet, que tous les cinquante ans, il fallait affranchir tous les esclaves, remettre toutes les dettes, restituer à chaque famille les terres et les maisons de campagne dont elle avait, entre temps, perdu la propriété, bref restaurer la justice sociale et la répartition des richesses. Tout cela pour honorer Dieu, le vrai propriétaire du pays et le défenseur des pauvres et des exploités.

Les historiens disent que cette Loi fut peu mise en pratique au cours des siècles. On comprend pourquoi: nos coeurs égoïstes et nos esprits retors savent très bien "spiritualiser" les commandements de Dieu quand ils concernent notre argent et notre train de vie confortable. Et puis il est si facile de transformer en " idéal" à viser ce qui est un impératif catégorique pour aujourd'hui. A titre de comparaison imaginons un instant qu'aujourd'hui on exige de tous les français de prendre au sérieux leur devise " Liberté, Égalité, Fraternité" et de passer aux actes immédiatement ! !

Dans la synagogue, ce jour là, un frisson de peur et de colère a du passer dans les rangs en entendant le programme de ce " messie" qui, lui le premier, donnait l'exemple.

D'autant plus que la suite de son discours avait pris la forme d'une sorte de provocation:

" Vous allez sûrement me citer le dicton: " médecin, guéris-toi toi-même" et dire: Tout ce que tu as fait à Capharnaüm et que nous avons appris, fais-le donc ici, dans ta patrie !"

Mais, je vous le déclare, aucun prophète n'est bien reçu dans sa patrie. En toute vérité je vous le dis: aux jours du prophète Elie, il y avait beaucoup de veuves en Israël.. Pourtant ce ne fut à aucune d'entre elles qu'Elie fut envoyé mais à une veuve de Sarepta, dans le pays de Sidon. De même il y avait beaucoup de lépreux en Israël au temps du prophète Elisée: pourtant aucun d'eux ne fut purifié de sa lèpre. C'est Naaman, le Syrien, qui fut guéri de la sienne !"

Dans la synagogue tous furent remplis de colère en entendant ces propos. Ils se levèrent, le jetèrent hors de la ville et le menèrent jusqu'à un escarpement de la colline sur laquelle était bâtie leur ville, pour le précipiter en bas."

Mais lui passant au milieu d'eux, alla son chemin."

( Luc 4. 23 à 31 )

Jésus va poursuivre sa route. Celle-ci ne s'achèvera qu'à Jérusalem " car il n'est pas possible qu'un prophète périsse hors de Jérusalem " ( Luc 13.33 ). L'indésirable de Nazareth a été l'indésirable de la ville sainte.

La mise à mort de Jésus.

" On conduisait aussi deux bandits pour les exécuter avec lui.

Arrivé au lieu dit " le Crâne " , ils y crucifièrent Jésus ainsi que les deux malfaiteurs, l'un à droite, et l'autre à gauche. Jésus disait: " Père, pardonne-leur car ils ne savent pas ce qu'ils font."

A quinze heures Jésus poussa un grand cri; il dit: " Père, entre tes mains je remets mon esprit". Et sur ces mots, il expira.

... Un homme d'Arimathée, membre du conseil mais attendant le Royaume de Dieu, alla trouver Pilate et demanda le corps de Jésus. Il descendit le corps de la croix et le déposa dans une tombe taillée dans le roc où personne encore n'avait été mis... Et les femmes regardèrent le tombeau et comment le corps de Jésus avait été placé..."

( Luc 23. 26 à 56 )

Le chemin inauguré à Nazareth trouve là son aboutissement, le désir des Nazaréens a été réalisé à Jérusalem ! Mais comment se fait-il que le plus incomparable des humains ait été et reste le plus détesté du monde ? ?

L'implacable antagonisme.

La mise à mort de Jésus hors des murs de la cité de Dieu a été l'inévitable aboutissement d'un conflit qui s'est manifesté dès le début dans la synagogue de Nazareth. Cet antagonisme n'était pas occasionnel mais constant.. En permanence, ce que le prophète galiléen faisait et disait provoquait l'irritation et la haine de ses adversaires. Toujours les mêmes, ceux-là, le suivant à la trace, épiant ses propos et lui tendant des pièges subtils:

- Les scribes notamment, spécialistes diplômés de l'interprétation des Écritures, appelés aussi " docteurs de la Loi ".

- Les pharisiens, c'est à dire les " séparés ", membres du principal groupe religieux en Israël. Ils se caractérisaient par l'observance minutieuse des prescriptions de Moïse, des règles sur le sabbat, sur la pureté rituelle, le paiement de la dîme, et c...

- Les sadducéens, membres de l'aristocratie sacerdotale du Temple, politiquement engagés dans une profitable collaboration avec les Romains.

Malgré les nombreuses différences qui séparaient ces groupes les uns des autres, on devine facilement tout ce qui les rapprochait et les unissait contre Jésus: ce sont les intérêts matériels et la volonté de conserver leurs pouvoirs. André Trocmé explique cela très clairement dans " Jésus et la révolution non-violente" pages 25 et 26 ( Pasteur au Chambon sur Lignon pendant la guerre de 1939-1945- éditions Labor et Fides 1961 ) :

" En proclamant une " Année de Liberté " ( le grand Jubilé de Dieu ) Jésus menaçait les intérêts des possédants et déclenchait leur fureur meurtrière. Mais ses adversaires n'avouèrent jamais les motifs réels de leur peur et de leur haine.. En bons conservateurs ils s'abritèrent derrière de nobles prétextes pour discréditer le prophète de Nazareth: la défense des institutions sabbatiques, du Temple de Jérusalem, de la Tradition des pères... On comprend l'enthousiasme des pauvres mais aussi la peur des riches prêts à arrêter par un crime une révolution sociale à ses débuts".

Tout au long des quatre évangiles on remarque facilement que, en même temps, le programme messianique de Jésus est mis en oeuvre et la volonté d'éliminer Jésus est mise en oeuvre aussi , simultanément: Jésus prêche le renversement des situations et des valeurs ( par exemple ses béatitudes" ) il transgresse délibérément les réglementations du sabbat; il accueille les pécheurs notoires et mange à leur table; il pardonne les péchés; il touche les lépreux, les guérit et les remet dans la communion sociale normale; il appelle à la non-violence et la pratique lui-même radicalement, jusqu'au dépouillement total de sa mort; il proclame la liberté de la grâce divine, ce qui le pousse vers les exclus, les étrangers, les aliénés ( sa famille dit qu'il est fou, lui, et veut le ramener à la raison ! ); il dit et donne la joie de vivre et il invite chacun à abandonner les vieilleries religieuses ( "on ne met pas du vin nouveau dans de vielles outres" dit-il; il ne se laisse pas confisquer, récupérer ou immobiliser par son village ou sa nation, bref il subvertit l'ordre socio-religieux.

Et, pendant ce temps, ses ennemis sont toujours là pour contester son autorité, pour exiger un miracle authentifiant son message, pour lui tendre des pièges par leurs questions captieuses et pour lui opposer la tradition des anciens, attendant l'occasion de le tuer.

Cette occasion, la goutte d'eau qui fit déborder le vase, ce fut l'expulsion des marchands du Temple ( Luc 19. 45 à 48 ): Le règne de Dieu est incompatible avec la Religion !

La soumission de l'insoumis

.....Puis Jésus entra dans le Temple et ( dans le parvis des non-juifs ), il se mit à chasser ceux qui vendaient. Il leur disait: " Il est écrit:" Ma maison sera une maison de prière"; mais vous, vous en avez fait " une caverne de bandits". Il était chaque jour à enseigner dans le Temple. Les grands prêtres et les scribes cherchaient à le faire périr, et aussi les chefs du peuple; mais ils ne trouvaient pas ce qu'ils pourraient faire car tout le peuple l'écoutait, suspendu à ses lèvres."
( Évangile de Luc 19. 45 à 48 )

 Après la lecture de cet épisode et d'après la description que j'ai faite de la personne exceptionnelle de Jésus, le lecteur pressé va sûrement conclure: il faut classer Jésus dans la catégorie des insoumis, des rebelles, des séditieux et des gens qui se veulent affranchis de toute dépendance.

Ce serait une grave erreur.

Car, en fait, l'autorité extraordinaire du prophète galiléen ne venait pas de son indépendance mais bien de sa dépendance: sa volontaire dépendance de Dieu, son " Père é, et sa soumission entière à la volonté de ce Père et de sa Parole. " Non pas ce que moi je veux mais ce que tu veux, toi ! "

Ces mots de soumission filiale sont ceux qu'il a prononcés au mont des Oliviers, quelques instants avant son arrestation, au comble d'une indescriptible angoisse où la sueur de son front se changeait en écoulement de sang:

" Jésus sortit et se rendit comme d'habitude au mont des Oliviers et les disciples le suivirent. Arrivés sur place, il leur dit: " Priez pour ne pas tomber au pouvoir de la tentation". Et il s'éloigna d'eux à peu près à la distance d'un jet de pierre. S'étant mis à genoux, il priait en disant: "Père, si tu veux écarter de moi cette coupe ( cette souffrance ).... Pourtant, que ce ne soit pas ma volonté mais la tienne qui se réalise !"
( Évangile de Luc 22. 39 à 42 )

 Si telle a été, en tout et pour tout, cette parfaite obéissance de Jésus à son Dieu ce n'était pas parce qu'il était " automatiquement " Fils de Dieu mais parce qu'il était un homme de prière. Sa communion avec le Père se faisait et se refaisait sans cesse par la prière. Les évangélistes insistent sur ce point, montrant Jésus qui se retirait à l'écart sur la montagne, seul, pour prier. Par exemple lorsque la foule, enthousiaste, veut l'enlever pour le faire roi, il s'enfuit pour aller prier: Non au pouvoir ! Non à la violence ! Dieu d'abord !!

Le prophète de malheur

On ne peut pas cacher au sincère chercheur de Dieu le fait que d'innombrables paroles de Jésus sont des prophéties de malheur, annonciatrices d'un " Jour de colère du Seigneur Dieu"; Jésus n'est pas un doux et optimiste fondateur d'une religion nouvelle. Non, dans la lignée de tous les prophètes d'Israël qui l'ont précédé, il reste le porte-parole de ce Dieu-là et veut accomplir " la Loi et les Prophètes" et nullement les abolir.

Un jour où ses disciples s'extasiaient en remarquant la beauté du Temple, Jésus leur annonce: " Tout cela sera détruit". Puis les disciples l'interrogent: " Dis-nous quand cela arrivera et quel sera le signe ( le signal d'alarme ) de ton avènement et de la fin du monde?

Jésus ne nie donc pas que l'avenir verra la fin de ce monde et, comme toujours il l'affirme, que cette fin sera aussi l'avènement du Royaume de Dieu et de son Messie. Mais il précise deux choses:

1/ Il dit que la ruine du Temple se produira avant que la génération vivante de son temps ait disparu ( ce fut en l'an 70 ).

2/ Il affirme son ignorance quant à la date de l'instauration du Règne : voir Matthieu 24. 34 -36 .

Vivement l'apocalypse !

Ah ! ce mot: apocalypse ! Comme on l'a dramatiquement détourné de son sens ! Alors qu'il est porteur d'une bonne nouvelle, le langage courant en a fait le synonyme de " catastrophe épouvantable"!

Exemple: en ce moment la télé montre, en six épisodes, l'horreur et la folie de la guerre de 1939-1945. Excellent film documentaire. Mais savez-vous le titre qu'on lui a donné: " l'apocalypse".

Il faut dénoncer ce contre-sens absolu. En effet le sens biblique est exactement l'inverse du sens courant. Le dernier livre du Nouveau Testament commence par le mot grec " apocalupsis " qui signifie " révélation", " dévoilement". Révélation de qui ? de Jésus Christ", dit le texte. Et ce qui doit arriver bientôt est précisé et développé par l'ensemble du livre: " J'ai été mort " dit Jésus, mais maintenant je suis vivant et je tiens les clefs de la Mort; je viens bientôt et avec moi je vais apporter la renaissance de la terre, la résurrection des morts, la vie éternelle, le Royaume de Dieu...."

Voilà la vraie apocalypse, dit ce livre. Alors, oui, vivement l'apocalypse !

L'homme de l'avenir.

Après avoir relu cette dernière page, intitulée " apocalypse", je me rends compte que j'y ai parlé en croyant; pas en simple " historien" tirant des données évangéliques un portrait plausible de Jésus mais aussi en homme croyant en Jésus.

Je comprends d'ailleurs qu'il est impossible de faire autrement, d'autant plus que Matthieu, Marc ou Luc, eux non plus, ne pouvant écrire qu'après l'événement de Pâques, n'avaient pas la possibilité mentale de séparer leur travail d'historiens de leur foi au Ressuscité. Car ils croyaient au Messie vivant et venant vers notre monde, lui l'Homme nouveau, pour créer l'Humanité nouvelle," l'Adam " nouveau.

Comme eux, je sais qu'après le choc terrible de la mort de leur maître, les disciples avaient subi un choc bien plus considérable: le tombeau ouvert et vide, le grand effroi des femmes apportant la nouvelle, puis leur propre expérience, leur rencontre avec Jésus ressuscité qu'ils ont vu de leurs propres yeux: évidence incontestable ! Alors ?

Alors comment éviter de passer de la simple documentation à l'adoration ?

 

 Suite: l'homme adorable

Georges SIGUIER  1920--2016
 (Pasteur, Église réformée de France)  


 

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