En contraste total avec " l'homme des
origines" voici maintenant " l'homme de l'avenir".
Celui-ci est à l'opposé de
celui-là. Autant le premier a une triste fin,
autant le second a l'immortalité devant lui.
Depuis les origines, l'humanité est
privée de la gloire de Dieu et vouée
à la mort. Dans un proche avenir,
l'humanité qui va paraître, sera
resplendissante de la gloire de Dieu et rayonnante de
bonheur. Et la Mort sera morte.
Rêverie ? Non, car le Futur a déjà
commencé, il y a longtemps, en la personne
ressuscitée de Jésus de Nazareth. Cet
homme-là, et lui seul, porte en lui-même, le
monde nouveau. Et il vient vers nous sans s'attarder
en chemin.
Voilà l'Évangile.
Pessimisme ou réalisme
?
En dépit de ses prodigieux savoirs, de ses
extraordinaires techniques et de toutes ses
capacités intellectuelles et morales, notre
humanité n'a devant elle que le retour au
néant. Tout comme chaque individu n'a devant
lui que le retour au néant.
- " Quel pessimisme ! quel catastrophisme!
s'écrient alors tous les pratiquants du culte de
l'Homme, y compris tous ces chrétiens qui "
croient en l'homme" plus qu'ils ne croient en
Jésus.
Pourtant le simple réalisme devrait les
convaincre de ceci: puisque l'être humain est
individuellement égoïste, menteur et dur de
coeur, comment sept milliards d'humains pourraient-ils,
collectivement, être autre chose? Par quel miracle
la collectivité humaine globale deviendrait-elle
capable de se sauver elle même en s'affranchissant
du mal et de la mort, alors que l'individu en est bien
incapable ?
Et si la logique ne suffit pas, l'Histoire est
là. Il suffit de connaître ce qu'a
été le vingtième siècle pour
renoncer à cet optimisme aveugle qui persiste
à miser sur l'Homme pour réaliser la
Cité du Futur. Ils ont voulu créer "
l'homme nouveau", tous ces apprentis sorciers porteurs de
mort dont les idéologies sont en ruines: les
fascismes, les communismes, les nationalismes, les
scientismes et les capitalismes plus actuels que
jamais.... Des millions et des millions de morts!
Puis, aujourd'hui, une planète qui devient
rapidement inhabitable....
Voeux pieux des "
humanistes"
" Plus jamais ça!" hurlait le monde
horrifié en 1946. Et peu après, à la
tribune de l'O.N.U. le pape Paul VI, dérisoire
idéaliste, s'écriait: " Plus jamais la
guerre ! ". Soixante ans après, ces voeux
pieux nous feraient sourire si les tragédies
passées et actuelles n'étaient inscrites
dans notre chair.
Mais les théologies des " guerres justes" n'ont
pas changé... ni les actes des
chrétiens. On fait toujours confiance aux " hommes
de bonne volonté". Mais qui sont-ils,
ceux-là ?
Redoutable " humanisme" !
Mais évitons tout malentendu sur ce mot:
humanisme. En effet, c'est une
excellente chose que cet humanisme pratique qui consiste
à promouvoir l'éducation, la formation
à l'esprit critique et aux divers savoirs, aux
règles de bonne conduite, à la
tolérance, et c...
Mais c'est une idéologie quasi-religieuse que
cette philosophie positiviste qui fait de
l'Humanité la valeur absolue et qui juge les
humains capables de vaincre tout ce qui pourrait limiter
leur croissance indéfinie vers un bonheur
total.
C'est cet idéalisme qui inspirait ces lignes
à l'écrivain portugais Fernando
Pessôa:
" Je suis né en un temps
où la majorité des jeunes gens
avaient perdu la foi en Dieu. Mais la
majorité de ces jeunes gens ont alors
choisi l'Humanité comme
succédané de
Dieu... Ce culte
de l'Humanité, avec ses rites de
liberté et d'égalité,
m'a toujours paru une reviviscence des cultes
antiques, où les animaux
étaient tenus pour des dieux ou bien
où les dieux avaient des têtes
d'animaux
( Fernando Pessôa " Le livre de
l'intranquillité" page 104 )
|
Au fil des lectures récentes j'ai noté
quelques exemples de cette foi en l'Homme qui conclue des
livres par ailleurs remarquables. Permettez-moi d'en
citer quelques uns:
" L'avenir reste encore
ouvert... Encore importe-t-il que les
citoyens fixent une finalité au
progrès, et ne se résignent pas
à la construction d'un avenir
régi par des lois vaguement
transcendantales, les gènes, le
marché et la technique, sur lesquelles
personne ne pourrait plus agir. En
réalité, le monde de demain
dépend de nous tous,
si nous osons le vouloir et le
construire."
( Axel Kahn " L'homme, ce roseau
pensant.".. édition Nil pages 328 -329
)
|
" Émerveillé par le
pouvoir de chaque homme.. je ne peux
accepter cette humanité de
mépris. Je ne souhaite pas que
mes petits-enfants soient des princes
entourés d'une multitude d'esclaves;
je souhaite qu'ils fassent le
nécessaire pour qu'il n'y ait plus
d'esclaves! Puissent-ils devenir des princes,
entourés de 10 milliards de
princes. C'est possible. Cela
dépend de nous.
( Albert Jacquard: " Voici le temps du
monde fini" édition du Seuil pages 179
- 180 )
|
" La paix entre les humains est
possible. Elle ne dépend
que d'eux. Mais elle n'est
nullement certaine, le pire aussi est
possible. A nous d'agir"
( Albert Jacquard: " Mon utopie"
édition Stock page 193 )
|
" Il ne sera de salut qu'à
partir de notre renoncement à tout
meurtre, à toute guerre, dans
l'universelle réconciliation de
l'homme avec l'homme, son
frère. Il dépend de
nous, de notre réveil et de
notre relèvement, qu'au bout de la
nuit s'incarne enfin l'utopie
prophétique, avec la naissance d'un
homme nouveau. Une terre nouvelle
l'attend déjà. Hommes, mes
frères, il est temps de
répondre à l'appel de l'amour
!"
( André Chouraqui, Traduction de la
Bible, éditions Desclée de
brouwer page 1873 )
|
Oh! Comme je préfère à ces
conclusions lyriques et généreuses ce que
disait un matérialiste
radical:
" Je déplore le sort de
l'humanité d'être, pour ainsi
dire, en d'aussi mauvaises mains que les
siennes."
( La Mettrie -1709-1751 )
|
Mais non ! C'est dans la
main
de Dieu, notre Père, et dans la main
crucifiée de son Fils Jésus que se trouve
le sort de l'humanité.
Voilà où est ancré notre
optimisme.
Voyons maintenant comment la Parole de Dieu
nous fait voir l'Homme
nouveau.
Pour désigner l'Homme nouveau, voici
quelques qualificatifs que le Nouveau Testament nous
offre à son sujet:
L'Adam nouveau.
La vraie image de Dieu.
L'être spirituel donnant la Vie.
Volontairement, faute de place dans les limites
imposées par cet essai, l'expression " Fils de
l'Homme " est omise.
L'Adam nouveau.
L'Adam ancien est l'Homme des origines, c'est à
dire vous et moi, et chacun de nos semblables, depuis le
premier couple. Cet homme-là est fini,
dépassé et périmé.
L'Homme nouveau, lui, est " nouveau" en ce sens qu'il
est inédit, original, novateur et innovant.
L'Adam nouveau n'est pas la reproduction à
l'identique de l'Adam primitif. Il n'en est pas un
clone.
C'est l'apôtre Paul qui nous précise
cette différence, dans sa lettre aux Romains:
" Si, par la
faute d'un seul, ( Adam) la multitude a subi
la mort, à plus forte raison la
grâce de Dieu accordée en un
seul homme, Jésus-Christ, s'est-elle
répandue en abondance sur la multitude
des hommes...
Là où
le péché a
proliféré la grâce de
Dieu a surabondé afin que, tout comme
le péché avait
régné pour la mort, ainsi la
grâce règne pour la vie
éternelle, par Jésus-Christ
notre Seigneur."
( Épître aux Romains
5. 12 à 21 )
|
Le nom de l'Adam nouveau est donc
Jésus.
L'être spirituel donnant la
Vie.
Lorsque Dieu réalise une promesse qu'il a
faite, il aime donner beaucoup plus que ce qu'il a
promis. C'est ainsi que son Royaume sur une terre
métamorphosée sera infiniment plus que le
retour du Paradis perdu. L'Homme Nouveau,
Jésus glorifié, est en effet un don de Dieu
infiniment plus précieux et plus important qu'un
simple Messie promis: " L'Agneau de Dieu" qui "
siège à la droite de Dieu" est
l'Être spirituel donnant la
Vie", c'est à dire le Donateur de la Vie
éternelle aux êtres mortels que nous
sommes. L'Homme Nouveau est celui qui
crée les Hommes Nouveaux. Voici ce
qu'écrit l'apôtre Paul:
" Avec quel
corps les morts ressuscitent-ils? ... A
la résurrection des morts le corps
corruptible ressuscite incorruptible;
misérable il ressuscite
éclatant de gloire; faible il
ressuscite plein de force; corps animal, il
ressuscite corps spirituel. Car s'il y a un
corps animal, il y a aussi un corps
spirituel. C'est ainsi qu'il est
écrit: " Le premier homme, Adam, fut
un être animal doué d'une vie (
qui " l'anime" ) . Mais l'Adam final est
un être spirituel donnant la
Vie... "
( 1 Corinthiens 15. 35 à 50
)
|
Ces explications de l'apôtre Paul sont
difficiles à comprendre pour le lecteur
moderne. Mais elles étaient également
difficiles pour ceux des Corinthiens qui étaient
de culture grecque. Eux, comme nous, étaient
habitués à voir l'être humain
constitué d'un corps et d'une âme. "
Celle-ci, l'élément noble ( "
étincelle divine") est emprisonné dans le
corps, élément vil, matériel, dont
la mort nous libère". Ainsi la pensée
chrétienne, envahie par la philosophie grecque
depuis les premiers siècles, continue d'opposer le
corporel au spirituel, le matériel et le physique
à l'immatériel, l'âme étant
conçue comme une réalité spirituelle
donc non-corporelle. Dans ces conditions, lorsque
Paul parle d'un " corps spirituel", nous voyons là
une contradiction dans les termes, un non-sens.
Or Paul , comme tout le Nouveau Testament pense en
juif, tout en écrivant en grec. Pour
retrouver cette pensée hébraïque dans
le texte cité, je propose de résumer
ainsi:
- Le mot " âme", dans la Bible, désigne
cette force vitale qui " anime " les êtres vivants,
aussi bien les animaux que les humains. Tous les "
Adam" sont des âmes, physiquement et
moralement
- Le mot " spirituel", dans notre
passage, signifie: " que l'Esprit de Dieu
habite et transforme", l'Esprit donné par
Jésus.
- Le " corps spirituel" est donc l'être humain
nouveau, transformé par sa résurrection
lors de l'Avènement du Christ.
- Celui-ci, d'ores et déjà, depuis sa
résurrection du milieu des morts est le premier et
l'unique " exemplaire " de l'homme nouveau. S'il est "
monté au ciel" c'est pour en redescendre. Ce
jour-là c'est lui qui donnera vie et corps
nouveaux par la puissance créatrice du saint
Esprit.
- En effet, comme dit paul, il n'est pas un homme
nouveau parmi d'autres. Seul, il est celui qui donne
la Vie éternelle, l'unique donateur de l'Esprit
saint qui délivre nos corps de la mort ( Voir 1
Corinthiens 15 . 45 mais aussi 51 à 57 et dans les
Romains 8. 23 et Philippiens 3.21 )
suite les
hommes nouveaux