:
L'arrestation peut survenir à tout instant |
Mazamet 2010 |
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vus du point de vue biblique à la lumière de Jésus et de son évangile. 11 accélération de l'histoire
22-conduite-a-adopter
Le devoir d'obéissance
accueil. devoir-obeissance. obeissance-pervertie. Le devoir de désobéissance devoir-desobeissance desobeissance-par-conscience desobeissance-par-la-foi. desobeissances. contre-exemple. Jésus l'exemple jesus-exemple. transgression-theocratie. obeissance-de-jesus. |
Les désobéissances de Jésus TRANSGRESSION DE LA THEOCRATIE
A
l'époque de Jésus, l'ordre établi en Israël
était une théocratie, c'est à dire " un mode de
gouvernement dans lequel l'Autorité, censée émaner
directement de la Divinité, est exercée par une caste
sacerdotale ou par un souverain considéré comme le
représentant de Dieu sur la terre" ( Dico Petit Robert).
C'est tès exactement le régime politico-religieux et les détendeurs de ce Pouvoir que Jésus a dénoncés avec d'autant plus d'énergie que son Dieu ( " mon Père") était le même Dieu que celui des grands prêtres et des anciens de Jérusalem. A ces autorités Jésus a désobéi sans arrêt. Pouquoi cette transgression systématique, de la part du prophète galiléen? Parce que la proclamation du Règne de Dieu devenu tout proche allait de pair avec le refus du " sacré" sous ses diverses formes et le rejet de la " religion": - Les personnages tenus pour sacrés, gardiens des traditions doctrinales. - Les rites sacrés, avec les obligations et les tabous, notamment le sabbat. - Les lieux sacrés, essentiellement le Temple de Jérusalem, demeure de Dieu. Ce Temple, maison de son Père, Jésus s'y était attardé à l'âge de douze ans, lors de sa première Pâque. Mais au moment de sa dernière Pâque, l'enfant devenu grand en sera brutalement expulsé. Non seulement parce qu'il avait prophétisé la destruction du sanctuaire, non seulement parce qu'il avait invectivé les responsables et les notables religieux ( Matthieu 23 et 24 ) avec ses redoutables " Malheur à vous...!." mais surtout en expulsant du parvis des non-juifs les changeurs de monnaie et les marchants de bestiaux nécessaire aux sacrifices sur l'autel. Luc l'évangéliste raconte:
Il est facile de comprendre que, par son action prophétique, le Messie de Dieu vient de signer son arrêt de mort. Mais de comprendre que c'est au nom de la sainte théocratie du Seigneur d'Israël que le Fils obéissant désobéit, avec un implacable jugement, à la caste sacerdotale qui trahit Dieu et transforme sa maison en un " repaire de brigands" ( Jérémie 7. 9 à 11 ) Je dois m'arrêter un instant, maintenant, sur la question du " sabbat" et l'obligation de respecter ce repos hebdomadaire ( du vendredi soir au samedi soir ). selon la loi de Moïse. Cette question a été le lieu du conflit majeur entre Jésus et les scribes qui voulaient imposer toutes les réglementations tatillones accumulées au fil du temps. Jésus et ses disciples violaient sans cesse ces règles parce qu'elles remplaçaient une grâce par une corvée pour l'homme. " Le sabbat", diosait Jésus, " a été fait pour l'homme et non l'homme pour le sabbat". C'est la conclusion de l'épisode raconté en Marc
La séquence suivante (Marc
3. 1à 6 ) nous montre la même violation, intentionnelle, du
sabbat: Jésus guérit un infirme un jour de sabbat. Et il
faudrait citer aussi ( Matthieu 12. 2 et 10), ( Luc
13. 10 à 17 et 14. 1 à 6 ) et surtout ( Jean 5. 1
à 18- 7. 19 à 24 - 9. 14.... ). Et toutes ces
transgressions de Jésus provoquent chez ses adversaires une
telle haine que le projet de le tuer est mentionné chaque fois.
La perspective de la croix est présente dès le
début du ministère de Jésus.
Oui, le devoir de désobéissance a un prix. Il coûte très cher. Comme l'a si bien écrit D. Bonhöffer dans son livre " le prix de la grâce". La grâce bon marché, la grâce de Dieu bradée à vil prix est une insulte au crucifié. Puisque je viens de parler de "grâce" ( qui libère du joug de la loi), il me semble juste, au sujet de Jésus, de ne pas employer l'expression" devoir de désobéissance". Le mot " devoir" implique la soumission à une loi. Or , si jésus désobéit, ce n'est pas par devoir mais par amour pour son prochain. Il ne se plie pas, contraint et forcé au devoir d'obéir. Il aime, un point c'est tout. Il aime comme Dieu qui" fait briller son soleil sur les méchants comme sur les bons", gratuitement, grâcieusement. " Pour mettre Jésus en pleine lumière, les textes disent son amour des gens, son attention au prochain, à celui qui a besoin de moi, et cela sans exclure personne, pas même l'ennemi, pas même l'hérétique. Un amour pratique, créatif, sans préoccupation de rang, sans limites, sans contrepartie...." ( Hans Kung " Mémoire II) Comprenons donc bien ceci: si Jésus ne désobéissait pas aux lois et aux idéologies, donc aux hommes qui les incarnent et en sont les gardiens, il lui serait interdit d'exercer la bonté et la miséricorde divines. Pour actualiser en quelques phrases, je dirai donc: - N'importe quel Etat
me demande d'être disponible pour tuer les ennemis et m'interdit
donc de les aimer.. Je désobéirai donc à
l'Etat sur ce point.
- L'idéologie de la Patrie, inextricablement liée au nationalisme meurtrier, m'empêche d'être " citoyen du monde", comme tout vrai citoyen du " Royaume de Dieu". Je désobéirai donc au culte de la Patrie et à la célébration de sa grandeur militaire avec drapeaux, hymnes et défilés. - L'Eglise persiste à perpétuer son idéologie de " chrétienté" et sa théologie de la guerre, m'interdisant ainsi d'aimer mes ennemis et ceux de la France. Je lui désobéirai donc en ce domaine fondamental. Le Messie Jésus, ressuscité et en train de venir, est mon modèle et l'exemple que je veux suivre. NOTE POUR SERVIR D'ILLUSTRATION - La tragédie israëlo -arabe. Dans sa lettre "A un ami israëlien" Régis Debray cite Fernand Braudel ( " la grand mère des civilisations") qui , en excellent historien, écrit ceci: " Toutes les collectivités du monde sont coupables et condamnées à l'être. Les plus civilisées ont, par devers elles, un forfait fondateur: les Indiens pour les Etats-Unis... et c.. Ces taches de sang s'effacent, au fil des ans, au tableau noir de l'école communale...." Et, s'adressant à l'israëlien Eli Barnavi, Debray ajoute: " Votre péché originel s'appelle, en arabe, la Nakba, c'est à dire la catastrophe: Huit cent mille autochtones chassés de leur terre manu militari, villages rasés, civils exécutés sur le champ .... " et c ( "A un ami israëlien" pages 22 et s.) Tel est le forfait sur lequel est fondé l'Etat Israëlien. - Juifs et Arabes se battent depuis 60 ans, les premiers pour garder leur Etat, les seconds pour créer le leur. Chacun à son idéologie pour justifier ses crimes: les Israëliens ont le sionisme et les Arabes palestiniens ont leur religion, l'Islam. Chacun à l'intérieur de son systême politico-religieux, a raison ! Chacun a donc droit et le devoir de penser et d'agir comme il le fait! C'est donc l'impasse et la tragédie !! - Mais il existe des Juifs " messianiques" qui croient en Jésus le Seigneur, et il y a des Arabes " messianiques" qui croient en Jésus le Seigneur. Bien qu'ils soient captifs des diverses dénominations ecclésisastiques, ils sont ensemble " corps du Christ" ( Ephésiens 2.) et Jésus les regarde comme une unité qui a la priorité sur toutes les autres solidarité sociales. Ils sont comme un " petit reste" pour Dieu. Leur vocation n'est donc pas de règler les problèmes et les différends entre leurs peuples respectifs Elle est " qu'ils soient un pour que le monde croie" ( Jean 17 ). Pour cela ils doivent obéir à Jésus en adoptant sa non-violence, son refus du Pouvoir et ses objections de conscience. -Ils doivent donc désobéir à
leurs Chefs et aux lois qui les empêchent d'aimer. Et s'unir au
Repas du Seigneur sans l'autorisation de leurs Eglises. Les premiers
chrétiens savaient ce qu'il en coûte de
désobéir aux hommes pour suivre l'exemple de
Jésus. C'est pouquoi l'apôtre Pierre leur écrivait:
c'est pourquoi aussi l'Apocalypse de Jean les encourage sans cesse à garder cette certitude que " le temps est proche", que, " Jésus vient
sans tarder", dans la gloire du Père, et qu'il y a
nécessité de croire à cette promesse et
d'implorer: " Amen, oui, viens ! Viens vite, Seigneur Jésus! ( Apocalypse 22. 17 à 20 ) SUITE :15011-obeissance-de-jesus.html Georges SIGUIER 1920--2016(Pasteur, Église réformée de France)
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