:

L'arrestation  peut survenir à tout instant

 

Le devoir de désobéissance.

Mazamet 2010

 

 Civisme et politique 

vus du point de vue biblique

à la lumière de Jésus 

et de son évangile.




11 accélération de l'histoire

13 Voici l'homme

15-devoir de désobeissance

16 Jesus notre seul avenir

17-BABEL orgueil des hommes

18-92ans evolution

19 Dieu-la religion-l'Eglise

20-vive l'Apocalypse-accueil.

21-accueil-l'imminence de la fin

22-conduite-a-adopter

23accueil-harmaguedon.

24000-accueil-jerusalem.


15-devoir de désobeissance










Les désobéissances de Jésus

TRANSGRESSION DE LA THEOCRATIE
A l'époque de Jésus, l'ordre établi en Israël était une théocratie, c'est à dire " un mode de gouvernement dans lequel l'Autorité, censée émaner directement de la Divinité, est exercée par une caste sacerdotale ou par un souverain considéré comme le représentant de Dieu sur la terre" ( Dico Petit Robert).
C'est tès exactement le régime politico-religieux et les détendeurs de ce Pouvoir que Jésus a dénoncés avec d'autant plus d'énergie que son Dieu ( " mon Père") était le même Dieu que celui des grands prêtres et des anciens de Jérusalem. A ces autorités Jésus a désobéi sans arrêt.
Pouquoi cette transgression systématique, de la part du prophète galiléen? Parce que la proclamation du Règne de Dieu devenu tout proche allait de pair avec le refus du " sacré" sous ses diverses formes et le rejet de la " religion":
- Les personnages tenus pour sacrés, gardiens des traditions doctrinales.
- Les rites sacrés, avec les obligations et les tabous, notamment le sabbat.
- Les lieux sacrés, essentiellement le Temple de Jérusalem, demeure de Dieu.
Ce Temple, maison de son Père, Jésus s'y était attardé à l'âge de douze ans, lors de sa première Pâque. Mais au moment de sa dernière Pâque, l'enfant devenu grand en sera brutalement expulsé. Non seulement parce qu'il avait prophétisé la destruction du sanctuaire, non seulement parce qu'il avait invectivé les responsables et les notables religieux ( Matthieu 23 et 24 ) avec ses redoutables " Malheur à vous...!." mais surtout en expulsant du parvis des non-juifs les changeurs de monnaie et les marchants de bestiaux nécessaire aux sacrifices sur l'autel. Luc l'évangéliste raconte:
" Puis Jésus entra dans le Temple et se mit à  chasser ceux qui vendaient. Il leur disait:  " il est écrit: ma Maison sera une maison de prière ( Isaïe 56.7) ; mais vous en avez fait une " caverne de bandit"( Jérémie 7. 11). Il était chaque jour à enseigner dans le Temple. Les grands prêtres et les scribes cherchaient à le faire mourir, et aussi les chefs du peuple. Mais ils ne trouvaient pas ce qu'ils pourraient faire car tout le peuple, suspendu à ses lèvres, l'écoutait."
( Luc 19. 45 à 48 )
Les trois premiers évangiles situent cette purification du Temple à la fin de l'ultime montée à Jérusalem: Jésus vient d'être escorté et acclamé par une foule de disciples enthousiastes agitant des rameaux et criant: " Béni soit celui qui vient, le Roi, au nom du Seigneur!" Il entre en Messie, en Roi, recevant de Dieu son autorité royale. Au Temple, il est chez lui car il est " chez son Père", comme il le disait à douze ans. Avec son autorité politique de souverain, il prend possession du Lieu saint et son premier acte est de purifier ce lieu en le nettoyant de tout ce commerce qui deshonore Dieu. Ces marchands qui ont pris possession de la cour des non-juifs, Jésus les " vire" sans ménagements. Il ne les frappe pas, eux! Mais il libère le bétail et met sans dessus-dessous les comptoirs des changeurs: Quel incroyable spectacle !  Peut-être Jésus pense-t-il   alors à la prophétie qui annonçait l'instauration définitive du Règne de Dieu et qui se termine ainsi: " Il n'y aura plus de marchands dans la Maison du Seigneur, le Tout-puissant, en ce Jour-là". ( Zacharie 14. 21 )
Il est facile de comprendre que, par son action prophétique, le Messie de Dieu vient de signer son arrêt de mort.
Mais de comprendre que c'est au nom de la sainte théocratie du Seigneur d'Israël que le Fils obéissant désobéit, avec un implacable jugement, à la caste sacerdotale qui trahit Dieu et transforme sa maison en un " repaire de brigands" ( Jérémie 7. 9 à 11 )

Je dois m'arrêter un instant, maintenant, sur la question du " sabbat" et l'obligation de respecter ce repos hebdomadaire ( du vendredi soir au samedi soir ). selon la loi de Moïse.
Cette question a été le lieu du conflit majeur entre Jésus et les scribes qui voulaient imposer toutes les réglementations tatillones accumulées au fil du temps. Jésus et ses disciples violaient sans cesse ces règles parce qu'elles remplaçaient une grâce par une corvée pour l'homme.  " Le sabbat", diosait Jésus, " a été fait pour l'homme et non l'homme pour le sabbat". C'est la conclusion de l'épisode raconté en Marc


" Jésus, un jour de sabbat, passait à travers des champs de blé. Ses disciples, chemin faisant, se mirent à arracher des épis ( pour les manger ). Les pharisiens lui disaient alors: " Regarde ce qu'ils font !  Ce n'est pas permis!...
( Marc 2. 23 à 27 )

La séquence suivante (Marc 3. 1à 6 ) nous montre la même violation, intentionnelle, du sabbat: Jésus guérit un infirme un jour de sabbat. Et il faudrait citer  aussi ( Matthieu   12. 2 et 10), (  Luc 13. 10 à 17  et 14. 1 à 6 ) et surtout ( Jean 5. 1 à 18- 7. 19 à 24 - 9. 14.... ). Et toutes ces transgressions de Jésus provoquent chez ses adversaires une telle haine que le projet de le tuer est mentionné chaque fois. La perspective de la croix est présente dès le début du ministère de Jésus.
 Oui, le devoir de désobéissance a un prix. Il coûte très cher. Comme l'a si bien écrit D. Bonhöffer dans son livre " le prix de la grâce". La grâce bon marché, la grâce de Dieu bradée à vil prix est une insulte au crucifié.
Puisque je viens de parler de "grâce" ( qui libère du joug de la loi), il me semble juste, au sujet de Jésus, de ne pas employer l'expression" devoir de désobéissance". Le mot " devoir" implique la soumission à une  loi. Or , si jésus désobéit, ce n'est pas par devoir mais par amour pour son prochain. Il ne se plie pas, contraint et forcé au devoir d'obéir. Il aime, un point c'est tout. Il aime comme Dieu qui" fait briller son soleil sur les méchants comme sur les bons", gratuitement, grâcieusement.
" Pour mettre Jésus en pleine lumière, les textes disent son amour des gens, son attention au prochain, à celui qui a besoin de moi, et cela sans exclure personne, pas même l'ennemi, pas même l'hérétique. Un amour pratique,  créatif, sans préoccupation de rang, sans limites, sans contrepartie...." ( Hans Kung " Mémoire II)
Comprenons donc bien ceci: si Jésus ne désobéissait pas aux lois et aux idéologies, donc aux hommes qui les incarnent et en sont les gardiens, il lui serait interdit d'exercer la bonté et la miséricorde divines.
Pour actualiser en quelques phrases, je dirai donc:
 - N'importe quel Etat me demande d'être disponible pour tuer les ennemis et m'interdit donc de les aimer.. Je désobéirai donc à  l'Etat sur ce point.
- L'idéologie de la Patrie, inextricablement liée au nationalisme meurtrier, m'empêche d'être " citoyen du monde", comme tout vrai citoyen du " Royaume de Dieu". Je désobéirai donc au culte de la Patrie et à la célébration de sa grandeur militaire avec drapeaux, hymnes et défilés.
- L'Eglise persiste à perpétuer son idéologie de " chrétienté" et sa théologie de la guerre, m'interdisant ainsi d'aimer mes ennemis et ceux de la France. Je lui désobéirai donc en ce domaine fondamental.
Le Messie Jésus, ressuscité et en train de venir, est mon modèle et l'exemple que je veux suivre.

 NOTE POUR SERVIR D'ILLUSTRATION

- La tragédie israëlo -arabe.

Dans sa lettre "A un ami israëlien" Régis Debray cite Fernand Braudel ( " la grand mère des civilisations") qui , en excellent historien, écrit ceci: " Toutes les collectivités du monde sont coupables et condamnées à l'être. Les plus civilisées ont, par devers elles, un forfait fondateur: les Indiens pour les Etats-Unis... et c.. Ces taches de sang s'effacent, au fil des ans, au tableau noir de l'école communale...." Et, s'adressant à l'israëlien Eli Barnavi, Debray ajoute: " Votre péché originel s'appelle, en arabe, la Nakba, c'est à dire la catastrophe: Huit cent mille autochtones chassés de leur terre manu militari, villages rasés, civils exécutés sur le champ .... " et c ( "A un ami israëlien" pages 22 et s.) Tel est le forfait sur lequel est fondé l'Etat Israëlien.

- Juifs et Arabes se battent depuis 60 ans, les premiers pour garder leur Etat, les seconds pour créer le leur. Chacun à son idéologie pour justifier ses crimes: les Israëliens ont le sionisme et les Arabes palestiniens ont leur religion, l'Islam. Chacun à l'intérieur de son systême politico-religieux, a raison ! Chacun a donc droit et le devoir de penser et d'agir comme il le fait! C'est donc l'impasse et la tragédie !!

- Mais il existe des Juifs " messianiques" qui croient en Jésus le Seigneur, et il y a des Arabes " messianiques" qui croient en Jésus le Seigneur. Bien qu'ils soient captifs des diverses dénominations ecclésisastiques, ils sont ensemble " corps du Christ" ( Ephésiens 2.) et Jésus les regarde comme une unité qui   a la priorité sur toutes les autres solidarité sociales. Ils sont comme un " petit reste" pour Dieu. Leur vocation n'est donc pas de règler les problèmes et les différends entre leurs peuples respectifs Elle est " qu'ils soient  un pour que le monde croie" ( Jean 17 ). Pour cela ils doivent obéir à Jésus en adoptant sa non-violence, son refus du Pouvoir et ses objections de conscience.

 -Ils doivent donc désobéir à leurs Chefs et aux lois qui les empêchent d'aimer. Et s'unir au Repas du Seigneur sans l'autorisation de leurs Eglises. 
Evidemment cela va leur coûter cher... et leur faire implorer ensemble: " Viens vite, Jésus! "

Les premiers chrétiens savaient ce qu'il en coûte de désobéir aux hommes pour suivre l'exemple de Jésus. C'est pouquoi l'apôtre Pierre leur écrivait:

" Dans la  mesure où vous avez part aux souffrances du Christ, réjouissez-vous afin que lors de la révélation de sa gloire, vous soyez de même dans la joie et l'allegresse. Si l'on vous outrage pour le nom du Christ, heureux êtes-vous car l'Esprit de gloire, l'Esprit de Dieu repose sur vous..."
 ( 1 Pierre 4. 12 à 19 )

 c'est pourquoi aussi l'Apocalypse de Jean les encourage sans cesse à garder cette certitude que " le temps est proche", que, " Jésus vient sans tarder", dans la gloire du Père, et qu'il y a nécessité de croire à cette promesse et d'implorer: " Amen, oui, viens ! Viens vite, Seigneur Jésus! ( Apocalypse 22. 17 à 20 )

Nous sommes poussés à cela par nos frères et soeurs persécutés aujourd'hui dans le monde; par exemple Habiba Kouider:

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 ) 

Georges SIGUIER  1920--2016
 (Pasteur, Église réformée de France)  


 

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