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BABEL

BABEL et L'ORGUEIL DES HOMMES.
Mazamet 2011

 

 Civisme et politique 

vus du point de vue biblique

à la lumière de Jésus 

et de son évangile.



11 accélération de l'histoire

13 Voici l'homme

15-devoir de désobeissance

16 Jesus notre seul avenir

17-BABEL orgueil des hommes

18-92ans evolution

19 Dieu-la religion-l'Eglise

20-vive l'Apocalypse-accueil.

21-accueil-l'imminence de la fin

22-conduite-a-adopter

23accueil-harmaguedon.

24000-accueil-jerusalem.








LA PROGENITURE DE BABEL



Babylone.
Jadis rayonnante, la ville de Babylone, où les juifs furent détenus en captivité pendant des décénies, devint le symbole du pouvoir, du matérialisme et de la cruauté.
Capitale de la  Babylonie antique, au sud de la Mésopotamie, la ville était autrefois située au bord de l'Euphrate, à quatre-vingts kilomètres au sud de Bagdad, au nord de la ville irakienne actuelle d'El-hillah.
La Tour de Babel.
Le nom de Babylone est une forme grecque de  l'hébreu babel, qui dérive lui-même d'un mot sumérien signifiant la "porte du dieu". La Génèse (10.10) relate la fondation de la ville de Babel par Nemrod, descendant de Cham, fils de Noé. Elle décrit ( 11. 1-9) la construction de la ville et de sa fameuse tour, "dont le sommet touche au ciel", et raconte que Dieu punit l'arrogance du peuple en suscitant la confusion des langues.
Babel et Babylone ne font probablement qu'une mais les témoignages écrits ou archéologiques sont insuffisants pour affirmer que Babel occupait le même emplacement que Babylone malgré les nombreuses tentatives pour localiser les ruines de la tour d'origine. On pense aujourd'hui que la légende de la tour fait allusion à une ziggourat construite au XVIII° siècle avant J.C.
L'expansion de Babylone.
Malgré les preuves d'occupation dès l'époque préhistorique, Babylone ne fut pas véritablement une ville avant le XXIII°siècle avantJ.C..
D'abord capitale provinciale gouvernée  par les rois de la cité d'Ur, à la fin du XIX ° siècle, le roi amorite Sou-Aboum y fonda un royaume. Babylone fut agrandie et embellie par ses successeurs, notamment Hammurabi, appelé parfois Hammurapi ( 1792-1750 avant J.C.) qui fit entrer de nombreuses cités voisines dans son territoire et créa un royaume de Babylonie qui comprenait la Mésopotamie du Sud et s'étendait jusqu'a l'Assyrie, avec Babylone pour capitale.


La Babylone de la déportation.
"Dans la dix-neuvième année du règne de Nabuchodonosor, roi de Babylone, Nébouzaradar, chef de la garde personnelle du roi, arriva à Jérusalem. Il brûla la Maison du Seigneur et la maison du roi, et il mit  le feu à toutes les maisons des hauts personnages.... Il déporta la population mais il laissa une partie des petites gens du pays pour cultiver les vergers et les champs... Il prit des prisonniers et les amena au roi de Babylone, à Rivla. Le roi les frappa et les mit à mort, à Rivla, au pays de Hamath.. C'est ainsi que Juda fut déporté, loin de sa terre."
( 2° livre des Rois 25. 8à21)

C'était en 587 avant Jésus-Christ. Sous Nabuchodonosor. Babylone devint une grande puissance impériale. Superbement reconstruite, fortifiée et étendue, c'était alors la plus grande ville qui ait jamais existé. Elle était traversée par l'Euphrate.
" La déesse Ishtar était vénérée à Babylone depuis des siècles. Elle était la version mésopotamienne de la déesse sémitique Astarté, associée à la guerre et à l'amour physique... Nabuchodonosor restaura ou construisit les palais et les temples, la voie des processions, la porte d'Ishtar et la ziggourat " tour de Babel", et peut-être les jardins suspendus, une des sept merveilles du monde" ( "Sites bibliques hier et aujourd'hui"- Jenny Robert, 1996 Page 24 et 25 -éditions Kônemann.)
Les Irakiens ont récemment entrepris la restauration partielle de cette Babylone antique. Cela donne une idée précise de la splendeur extraordinaire de cette Cité et de la valeur de sa culture ( écriture, architecture, astronomie, et c...)
On imagine facilement la stupéfaction des déportés Judéens arrivant devant cette puissance et cette beauté!
Mais aux yeux du Dieu d'Israël, toute cette grandeur n'est qu'orgueil démesuré et insupportable idolatrie de l'Homme qui s'adore lui-même. Le Seigneur charge ses prophètes de le dire à son peuple humilié et d'annoncer le châtiment qui sonnera le glas de la Babel babylonienne:

" Le guetteur qui regarde a crié: je me tiens jour et nuit à mon poste. Or, voici ce qui vient: un messager sur un char attelé de deux chevaux. Il dit: "Elle est tombée, Babylone, et toutes les statues de ses dieux gisent par terre, brisées!"
( Esaïe 21 8-9 )
" Le jour du Seigneur est proche! Le Dévastateur arrive! Débordement d'une ardente colère: je mettrai fin à l'orgueil des insolents et je ferai tomber l'arrogance des tyrans . De Babylone je supprimerai le nom et la trace, je la balaierai avec un balai qui fait tout disparaître."
(Esaïe  Chapitres 13 et 14 )
Ainsi fut fait: la fille de Babel fut plusieurs fois conquise par des royaumes rivaux. Elle tomba en ruine. Deux siècles avant la naissance de Jésus, son emplacement n'était plus qu'un repaire de bêtes sauvages.
Mais, selon les témoignages du Nouveau Testament, au premier siècle, le nom de "Babylone" était devenu un symbole, la désignation symbolique d'une autre "Babel", une autre Cité. Pour les chrétiens cette Ville et sa civilisation étaient Rome, la Rome des Césars:: aux yeux des hommes, quelle gloire! aux yeux de Dieu, quelle horreur!
Car Dieu voit, au Colisée, ses martyrs mourir les uns après les autres: des apôtres  de son Messie, Paul, pierre, et tant d'autres témoins de jésus.   Dieu jugera cette Babel.....
L'Empire des Césars a disparu.

La Rome des Césars.

J'aurais pu intituler les lignes suivantes "La Rome européenne" ou même "la Rome occidentale", tellement notre civilisation occidentale est imprégnée des valeurs et de l'héritage de la Rome impériale des premiers siècles.
D'ailleurs, ici, nous quittons la Mésopotamie et  le Proche Orient pour arriver en Italie, à la "Ville éternelle", comme on dit. Rome! Ai-je besoin de parler de sa gloire, de sa puissance, de sa domination sur toute l'Europe et le nord de l'Afrique? De sa civilisation prestigieuse, héritière de la culture grecque et enrichie de tant d'apports du " génie latin"? De sa force militaire, une poigne de fer au service d'une volonté de puissance extraordinaire?
Rome, une déesse! Et le " César", l'Empereur: d'abord un demi-dieu, puis un dieu tout court.

"Rome était devenue, plus que jamais, le centre du monde; et le centre du monde était César. Rien ne pouvait se faire que par lui. Il était en train de devenir un dieu. Le peuple en était persuadé. Et César fit semblant de l'être aussi: dans le temple du Capitole, à coté de Jupiter, se dressa bientôt sa statue avec cette inscription: " A César, le demi-dieu".
Mais César ne faisait jamais les choses à moitié! Peu de mois plus tard César faisait installer sa statue dans le sanctuaire de Romulus, le fondateur de Rome, divinisé après sa mort... Et la piété populaire confondit en une même adoration le roi divinisé après sa mort et le suivant sur le point de se proclamer roi."
(Pierre Grimal " Rome devant César pages 205 -206 - éditions Larousse 1967)


Caius Julius Caesar, le fondateur et le prototype des Empereurs, mourut assassiné à Rome par ses adversaires politiques. Mais désormais le mot"César" désigna chaque Empereur romain. Et même, au 20° siècle, le souverain prussien était appelé le "Kaiser" et, en Russie, le " Tsar"  (ou" César")
Notre Bonaparte, grand imitateur de Jules César, nous a légué son "Arc de Triomphe" ou, bien sûr, ne sont gravés que les noms de ses victoires! Et, chaque 14 juillet, la "plus belle avenue du monde" est aux badeaux, pour célébrer avec les Grands, le culte national-patriotique.
Car il s'agit bien là d'un culte, célébrant la grandeur et la puissance de la Nation. Il s'agit bien là de rites religieux, avec leurs officiants en uniforme: " Amour sacré de la patrie....." Il n'y manque même pas les sacrifices sanglants offerts aux dieux de la Cité, ces cercueils de jeunes gens " morts pour la France" en Afghanistan, "au champ d'honneur". Ainsi, jadis, chez des cananéens , en Palestine, on immolait des enfants en sacrifice au dieu Moloch. Et en Amérique, au sommet des ziggourats indiennes, des prètres faisaient couler le sang des victimes expiatoires pour satisfaire les dieux de la Cité.
A Rome, il y avait un "Panthéon" en l'honneur de tous les dieux: Vénus ( déesse de l'amour), Mars ( dieu de la guerre) Bacchus-Dionisos ( dieu du vin, des ivresses collectives....) et Pluton ( dieu des morts et roi des enfers). En passant de la Grèce à Rome ces divinités changeaient de nom. En 2011, chez nous, sous d'autres noms, elles sont toujours là. Le professeur Jean Brun l'avait démontré dans son livre intitulé " Le retour de Dionysos"  ( éditions " les bergers et les mages" 1976- 140 bd St Germain Paris 75006)
Mais pourquoi parlait-il de "retour"?Il n'était jamais parti, ce dieu là!
Pour conclure sur la déesse Rome et ses héritières, je dirai que nos pères spirituels, les chrétiens du 1° siècle, avaient bien raison, d'appeler "Babylone" la métropole des Césars.
Quand l'apôtre Pierre écrit de Rome sa première lettre, il n'écrit pas qu'il est à Rome mais qu'il est à Babylone ( 1 Pierre 5 13). Et l'auteur du livre de l'apocalypse n'y va pas par quatre chemins: pour lui, cette déesse est la Prostituée et il lui donne le nom de "Babylone" ( Apocalypse 17.5). Il annonce  donc son châtiment et sa ruine, prophétisant d'ailleurs, en même temps, sur notre propre Babel contemporaine et notre société humaine mondiale.
Son admirable chapitre 18 ( Apocalypse)  brosse un tableau si émouvant de cette civilisation si raffinée et de ces êtres humains si beaux et si attendrissants que, pour un peu, nous ne souhaiterions plus leur disparition!
Mais allons donc! Le chapitre 19 nous fait chanter, avec tout le peuple de Dieu, la fin de l'enfer babélien et l'avènement de l'Epoux
( Jésus) et de son Epouse ( la Jérusalem de Jésus): " Elle est tombée, Babylone la Grande!"...
" Oui, Père, que ce monde passe et que ton Règne vienne!"

Suite: Le babel-chretien.

 

 


Georges SIGUIER  1920--2016
 (Pasteur, Église réformée de France)  




 

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