:
Salvador Dali

 

92 ans d'évolution personnelle

1°  POLITIQUE ET GUERRE
2°  "RELIGION, EGLISE, UNITE"

Mazamet 2012


 

 Civisme et politique 

vus du point de vue biblique

à la lumière de Jésus 

et de son évangile.



11 accélération de l'histoire

13 Voici l'homme

15-devoir de désobeissance

16 Jesus notre seul avenir

17-BABEL orgueil des hommes

18-92ans evolution

19 Dieu-la religion-l'Eglise

20-vive l'Apocalypse-accueil.

21-accueil-l'imminence de la fin

22-conduite-a-adopter

23accueil-harmaguedon.

24000-accueil-jerusalem.











1° POLITIQUE ET GUERRE.

4. MAUTHAUSEN 1944 -1945

Le camp de concentration de Mauthausen était un des plus anciens de ces camps nazis.
Non loin de Vienne, près du Danube, sur une hauteur, son aspect de forteresse, surmontée de l'aigle impérial, à lui seul imprimait la crainte.
Venus de tous les pays d'Europe, des déportés arrivaient là et y restaient quelques temps avant d'être répartis dans les camps annexes, les filiales du camp central.
Tristement célèbre est l'escalier  de 186 marches inégales, taillées dans le roc de la carrière. Les déportés devaient gravir ces marches avec, sur l'épaule, une lourde pierre. Malheur à celui qui tombait et ne parvenait pas au sommet! La baïonnette des S.S. le poussait dans le vide.
Heureusement que, très vite, je me suis retrouvé à Melk, petite ville située dans une boucle du Danube. Je suis resté dans ce camp jusqu'à notre transfert au camp d'Ebensce, loin à l'ouest, au moment où l'armée russe progressait rapidement vers Mauthausen. C'était au printemps 1945, presque un an après le débarquement des Alliés en Normandie!
A Melk, dominant le camp aujourd'hui disparu, s'élève toujours la magnifique et impressionnante abbaye, un joyau architectural.
De là-haut les moines voyaient, tout en bas, les bâtiments du camp de concentration. Entendaient-ils les bruits et les cris? En tout cas, ils n'ignoraient pas notre existence. Cette coexistence m'a toujours paru d'une grande portée symbolique, une illustration frappante de l'alliance perverse entre l'Eglise et l'Etat, entre la religion et la politique: en haut le contemplatif voué au " spirituel" et allié  de ceux d'en bas, ceux du "temporel" voués aux besognes et aux souffrances engendrées par la politique meurtrière des Nations. Ainsi ceux d'en bas financent les riches demeures des religieux!
Cathy Legrand, professeur de philosophie à l'université catholique de lille, analyse fort bien ce fait:


 " Le camp de concentration, tel qu'il est conçu lors de la seconde guerre mondiale, entre dans  l'industrie de la mort: il est fait pour concentrer des vies et les faire disparaître.... L'humain est alors réduit  à la matière parasite qu'il faut détruire. L'humain ne vaut rien. Dissonance dans le relief des lieux: l'ascension spirituelle de la vie, symbolisée par l'abbaye de Melk, et la descente aux enfers symbolisée et mise en oeuvre dans le camp qui voisine avec elle..
La question  qui en résulte est la suivante: pourquoi la compassion et la pitié qui sont des valeurs-clés de la vie religieuse n'ont-elles pas permis de libérer une énergie et un courage suffisants pour empêcher la construction de l'enfer à ses pieds. Pourquoi?
( " Le Patriote Résistant" N0 324, avril 2011, page 6 et 7)

Durant l'année passée en camp de concentration, en Autriche, je me suis posé bien des questions rejoignant les " pourquoi" de cette philosophe: pourquoi les évêques autrichiens, à Vienne, ont-ils chaleureusement accueilli Hitler venu   annexer l'Autriche au III° Reich? Pourquoi les allemands, chrétiens baptisés et confirmés , ont-ils  presque tous apporté leur contribution à l'assassinat de six millions de Juifs, les frères du " Roi des Juifs" crucifié? Comment ce peuple civilisé, si cultivé, au coeur de l'Europe, a-t-il pu en arriver là? Et pourquoi Dieu, voyant cela, n'a-t-il pas empêché cette horreur? et c. et c. !
A ces questions Cathy Legrand répond elle-même en employant à plusieurs reprises le mot "enfer": non pas au sens de " lieu souterrain habité par les morts, Champs-Elysées pour les bons, Tartare pour les méchants" ( dico Robert), mais, au singulier, " le lieu destiné au supplice des damnés". ?Le camp de concentration nazi était un enfer, oui, mais organisé par des hommes qui étaient véritablement des diables, des démons réalisant un projet satanique, les S.S.
Ce n'est que plus tard que j'ai pu pousser mes réflexions et mon écoute de l'Evangile, au fur et à mesure de mon ministère de pasteur. Mais là, à Mauthausen, quand on pousse un wagonnet, sous la pluie, trempé de la tête aux pieds, menacé par la schlague du kapo (détenu chargé de commander les autres détenus, dans les camps de concentration nazis), on n'a plus les moyens de penser. Ou plutôt on ne pense qu'à sa propre survie, un instant après l'autre.
Si j'écris ces pages aujourd'hui c'est parce qu'au camp d'Ebensce les blindés des U.S.A. sont arrivés à temps pour nous éviter de mourir tous de faim. Mais aussitôt, l'eau du bassin était rougie par le sang d'un kapo qui nous avait trop maltraités!!
Depuis, j'ai de mieux en mieux compris que, pour réaliser le salut total et définitif de notre planète, il ne faut rien attendre de cette humanité ni des êtres qui la composent. C'est l'humanité elle-même qu'il faut changer.
Mais qui permettra et réalisera cette mutation inouïe? Il n'y a qu'un seul homme capable de le faire, et chargé de le faire par Dieu lui-même, ce Dieu, qi l'a ressuscité du milieu des morts.
C'est ce jeune juif nommé Jésus, crucifié à Jérusalem par les Pouvoirs en place, et en particulier par Ponce Pilate, le gouverneur romain, c'est ce " hors-la-loi" torturé dont Pilate a dit: " Voici l'homme!", c'est lui qui va créer l'humanité nouvelle et le monde neuf. Il en est le prototype. ( Jean 19. 6)
C'est pourquoi le légat de césar, sans le vouloir et par une prophétie involontaire, a proclamé la vérité:
" VOICI L'HOMME!" le vrai, l'homme de l'avenir.


Mauthausen

 

Georges SIGUIER  1920--2016
 (Pasteur, Église réformée de France)  


 

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