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Mazamet 2012
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vus du point de vue biblique à la lumière de Jésus et de son évangile.
1811 :1920-1940. enfance heureuse
18012- 1943-1946. désintoxication 18013- 1944-1945 Mauthausen. 18014-1945-1946 apres-guerre. |
1° POLITIQUE ET GUERRE 7 . 1972- 1978. AU TEMPS DU RENOUVEAU. En
contrepoint de cette évocation du Renouveau Charismatique
et pour rester dans le sujet " politique et guerre", je vais citer la
devise républicaine et employer ses trois mots: LIBERTE,
EGALITE, FRATERNITE.
Ce que, en abrégé, nous appelons "le Renouveau" est désigné aussi par les locutions" Mouvement charismatique" et "Renouveau de l'Esprit" ou " Retour de l'Esprit saint". Ce fut, en effet, en ma génération, une vague de réveil de la foi chrétienne, comme il y en a toujours eu au long de l'histoire de l'Eglise. Par commodité disons que ce Renouveau actuel est de type "pentecôtiste", en référence aux faits miraculeux qui ont eu lieux à Jérusalem lors de la fête juive de "Pentecôte", quelques temps après la résurrection de Jésus ( Actes des Apôtres chapitre 2) Le rôle essentiel du Saint Esprit caractérise ce Réveil. C'est ce qu'indique le mot " Charismatique", terme qui a besoin d'être défini et expliqué car il est devenu extrêmement équivoque: Le mot grec " charisma", employé par le Nouveau testament, se traduit par " grâce accordée, don, cadeau, charisme". Non pas pour désigner des talents " naturels" que les humains possèdent de façon innée ou acquise; ni pour caractériser tel homme politique doté d'un ascendant exceptionnel; mais dans les écrits de l'apôtre Paul ( 1 Corinthiens 12. 4- Romains 12. 6 etc.) , pour désigner les cadeaux que, dans l'assemblée chrétienne normale, le Saint Esprit fait à l'un ou à l'autre des participants, homme ou femme. Précision importante: ne pas confondre le Saint Esprit, qui est lui-même LE DON ( au singulier) et les dons ( au pluriel) que l'Esprit fait dans l'assemblée et qu'on nomme parfois les dons " spirituels" ( grec pneumatika".) Le propre du Réveil contemporain et sa nouveauté tiennent à ceci: il est mondial et il a éclaté dans toutes les Eglises (Catholiques, réformés, évangéliques...et c..) LIBERTE.
Mon épouse Colette et moi
avons été atteints et renouvelés par ce
Réveil dès l'été 1972 .Exactement un mois
après la fin de mon ministère de pasteur
réformé dans l'Eglise de Toulouse. Il me faut
préciser que cette date marquait pour moi un grand
tournant: je cessais définitivement de pratiquer les "actes
pastoraux" ( Baptêmes, confirmations, bénédictions
nuptiales.. ) cela par motif de conscience; sans briser l'unité
avec mes collègues et sans rompre avec l'Eglise
réformée.Cet été 72 faisait donc de moi un pasteur " en liberté", début d'une année sabbatique qui dure encore! J'étais désormais libre de pratiquer à fond l'unité entre " frères séparés", cette communion fraternelle permanente entre catholiques, réformés, évangéliques.... qui a été caractéristique du Renouveau, du moins en ses premières années. Dès le rassemblement de " la Porte Ouverte", à Chalon sur Saône, cet été là, nous étions stupéfait et éblouis: quoi de plus inattendu que de voir, sur la même estrade, des prêtres, des pasteurs, des leaders de communautés naissantes, tous unis dans la libre louange et la même liberté de parole! Pas la liberté de parole prise à la Sorbonne et ailleurs en mai 68, mais la liberté d'expression que le Saint Esprit donnait, au 1° siècle, à l'assemblée chrétienne de Corinthe: libres prières dans une adoration ponctuée de " prophéties" ( 1 Corinthiens 12et 14 Romains 12. 4 à 8 ) qu'hommes et femmes donnaient à l'assemblée, sans travail préparatoire et de " paroles en langues" suivies de " paroles d'interprétation". Une parole m'alla droit au coeur, au cours du Repas du Seigneur, tandis que je participais à la distribution de la coupe: " Je n'en ai pas encore fini avec toi, mon serviteur, voilà ce que te dit ton Maître." La jeune femme venue de Suisse qui me transmettait ce message d'encouragement m'était parfaitement inconnue et elle ignorait tout de mes problèmes! Liberté de l'Esprit de Dieu! EGALITE
Lorsque ce second mot a
été inscrit aux façades de nos mairies
républicaines ( seulement pour les droits civiques!) la
réalité désignée par ce mot avait
existé depuis bien longtemps: dans les premières
communautés chrétiennes l'action de l'Esprit Saint se
traduisait par des relations interpersonnelles inédites.
Là où régnaient les
inégalités, les différenciations entre riches et
pauvres, maîtres et esclaves, hommes et femmes, juifs et
non-juifs, voilà que se pratiquait l'abolition concrète
des inégalités qui caractérisent tous les groupes
humains, depuis toujours. A la même table, la présence du
Maître ressuscité persuadait le juif pieux qu'il
était libre, désormais, de partager le pain avec le
non-juif; la femme voyait cesser la domination que l'homme exerce
partout sur la femme: l'esprit de domination
sous toutes ses formes, n'avait plus droit de cité dans cette
petite société ardemment tendue vers le " Retour" du
Seigneur et l'avènement du monde nouveau, le " Royaume".Entre
ma femme et moi, j'en ai été témoin, le Renouveau
a été le temps d'un magnifique changement vers de
plus en plus
d'égalité entre elle et moi. Bizarre! direz-vous. Non, voici pourquoi: pendant les neuf années qui ont suivi notre mariage, en 1946, les circonstances n'étaient pas favorables à une prise de conscience d'une vérité qui me concernait, à savoir que j'étais plus "dominateur " que je ne croyais: n'étais-je pas " Monsieur le Pasteur" et à ce titre, revêtu d'une prééminence due à ma fonction? N'était-il pas normal, dans ces conditions, que l'amour pour ma femme s'accompagne d'une prédominance, d'un sentiment de supériorité et d'un subtil esprit de domination? En prendre conscience m'était d'autant plus difficile que cette période était celle de la naissance de nos trois enfants et, pour Colette, d'une participation limitée et forcément réduite aux activités paroissiales. Soudain, en 1972, tout a été changé: je n'ai plus la parole d'office, je reste, pendant des mois, sans qu'on fasse appel à moi pour des tâches pastorales, je suis un chrétien ordinaire, " réduit à l'état laïque", je descends de mon piédestal.... Et, de ce fait, c'est l'inverse pour ma femme: elle "monte" , elle est élevée par son Seigneur! Magnificat! Alléluia !
FRATERNITE
Cette
soif de liberté et d'égalité, c'est le Saint
Esprit de Jésus qui nous la donnait à tous. Et l'Esprit
confirmait cela en inspirant souvent des "prophéties"
protestant contre l'inégalité entre " clercs" et "
laïcs", cette ruineuse différence qu'ignorait l'Eglise du
1° siècle. Je n'en citerai qu'un exemple,
particulièrement frappant:" Le
Seigneur me fait voir en ce moment une vaste plaine balayée par
des bourrasques de vent. là s'élèvent des
miradors, comme il y en avait dans les camps de prisonniers. En haut de
chaque mirador je vois des hommes: mais ces soldats ne sont pas
armés de mitrailleuses; non, ils parlent, ils adressent leurs
paroles à ceux qui sont en bas, foule très
nombreuse au milieu de laquelle je me trouve. D'en bas, tous ces gens
leur crient :"Descendez! descendez donc vite de vos mirador!
Venez donc nous rejoindre pour être avec nous!"... Mais eux
semblent ne pas entendre, tellement ils parlent..."
Les auditeurs de Marie-jo ont entendu (Marie-Jo Humenry, de Tarbes, est décédée. Mais son mari, Georges, à 94 ans , un de mes amis très chers, continue ce " ministère dans l'Esprit".) Ensemble, ils discernent sans peine le sens si riche de ce message du Seigneur. L'essentiel est le vibrant appel aux guides spirituels des communautés chrétiennes à renoncer à leur position de prédominance, à leur statut qui les place au-dessus de leurs frères et soeurs, à leurs paroles qui tombent de très-haut et à cet esprit de domination qui empêche la fraternité, c'est à dire l'Amour, l'unité et l'harmonie. Au début du Renouveau, cet amour, créateur de communion fraternelle, était effectivement vécu. Soit dans les groupes de prière se voulant " oecuméniques" qui naissent un peu partout, soit dans les communautés nouvelles, ces communautés de vie qui mettaient ensemble célibataires, couples et enfants, soit dans les rassemblements qui nous regroupaient tous, anciens et nouveaux, tantôt pour un week-end, tantôt, en été pour une semaine, toujours ce vécu était comparé au vécu qu'avaient expérimenté les premières communautés chrétiennes, selon le livre des Actes des Apôtres. On s'émerveillait de constater que le même Esprit-Saint redonnait, au niveau mondial cette fois-ci, la même liberté, la même égalité, la même fraternité, les même charismes qu'autrefois à Jérusalem, à Corinthe et à Rome:
En ce temps-là il n'y avait pas de " miradors"!
8 . DIVISION, DERIVES, VIOLENCES... 1978-1990
Georges SIGUIER 1920--2016Comme cela s'était produit pour l'Eglise des premiers siècles ( mais bien plus lentement), "l'amour du début s'est refroidi". les vieux démons se sont réveillés, en particulier cet esprit de domination
qui caractérise en général les "clercs", et les "
dénominations" chrétiennes dont ils sont les gardiens.
Une décennie après sa naissance, le beau Renouveau était devenu méconnaissable: au lieu d'un Renouveau il y en avait trois (avec la juxtaposition de ses rassemblements): le Renouveau catholique, le Renouveau Luthéro-réformé et le Renouveau Pentecôtiste-évangélique. Quelle tristesse! On ne reconnaissait plus ces jeunes qui, dans la lancée de mai 68, avaient été des leaders charismatiques non-violents, et modestes serviteurs au service de l'unité de communion fraternelle. je les retrouvais réduits et récupérés par l'une ou l'autre dénomination traditionnelle, l'un ayant pris la posture d'un patriarche orthodoxe et se caressant la barbe avec suffisance, l'autre démontrant que chaque groupe de prière devait avoir à sa tête un seul "berger", lui-même contrôlé d'en-haut par un de ces gens du mirador qui n'ont pas répondu à l'appel d'en-bas et sont restés en position de prédominance. Finie la liberté, car ces hommes sont des récupérateurs et des diviseurs, chargés de faire office de sentinelles d'autant plus redoutables que leur foi est profonde et leur piété incontestable. Le Renouveau, en ses débuts, leur a fait peur et ils ont réussi à l'encadrer, l'ordonner et l'assagir grâce à leur " domination". Dans le milieu catholique ce processus était prévisible du fait que les dogmes et les pratiques sont "de droit divin" et connues de tous depuis l'aube de la "chrétienté". Dans les milieux protestants les dérives, les déformations et les erreurs habituelles ont été plus subtiles et, au départ, bien moins évidentes. Pour mon épouse et moi, heureusement, du fait de la répétition de l'épreuve, notre ligne de conduite était claire: au sein des équipes de responsables, lorsqu'on nous faisait comprendre que nous étions "de trop" en tant que non-catholiques, nous nous retirions et nous laissions le "Pouvoir" à ceux qui le voulaient. A Toulouse ce fut deux fois le cas: au groupe catholique de " l'Olivier" et au groupe de prière " "Samarie" transformé en "Eglise évangélique " par son leader. Mais c'est au Centre chrétien de Gagnières, dans le Gard, que le combat spirituel et la résistance non-violente ont été les plus rudes. En 1978 notre couple a été appelé à entrer dans l'équipe responsable de l'activité oecuménique et charismatique de ce Centre, créé par quelques hommes d'affaires évangéliques puis saisis par le Renouveau dans l'Esprit. Très vite il est apparu que, contrairement aux termes très clairs de l'accord conditionnant notre engagement, on attendait de moi que je soit au Centre le Directeur, un patron organisant le travail des équipes venues là par vocation du Seigneur et, pour lui, quittant leur activité professionnelle. Ils devaient donc, ( selon les équipiers qui étaient "patrons" en Suisse ou au Nord de la France), faire leur travail "matériel" sans prétendre participer à l'oeuvre "spirituelle": égalité avec ma femme et moi, en liberté par rapport aux contraintes d'une entreprise qui a des salariés, et en " fraternité" d'amour en Christ et de service auprès des très nombreux amis fréquentant le Centre. Très vite la discordance entre l'équipe sur place et les hommes d'affaires domiciliés au loin a été telle qu'il nous a fallu dire: " Nous laissons la place à ceux qui veulent le pouvoir et la domination, nous nous retirons du Centre chrétien et nous irons servir le Maître ailleurs et autrement". Que de dérives, que de chutes et de violence dans l'histoire de ce Réveil jusqu'à cette année 2012!
- Les chefs des Eglises ne peuvent plus cacher les nombreux cas de pédophilie qui sont connus de tous, racontés dans des livres par ceux et celles qui en ont été les victimes, et même jugés par les tribunaux. - Violences conjugales par l'adultère de certains pasteurs finissant par se suicider. - Violence du " Psycho-spirituel", cette soi-disant thérapie avec son cortège de démons et d'anges, d'exorcismes, de gourous "accompagnateurs spirituels" guérissant les " blessures" reçues dès la naissance ( et même avant!), violence de ce fanatisme qui infantilise et égare les chrétiens. - Violence enfin de la traditionnelle théologie de la "guerre juste" ( identique à celle du " Djihad"!) qui sort de ce "Renouveau" intacte et renforcée. Elle inspire sans cesse la politique meurtrière de tous les Chefs d'Etat "chrétiens" ( !), depuis les deux " Busch" évangéliques des U.S.A. jusqu'au Pape Benoît XVI, sans interruption depuis Constantin le Grand..... SUITE: feglise-primitive.html (Pasteur, Église réformée de France)
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