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Mazamet 2012
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vus du point de vue biblique à la lumière de Jésus et de son évangile.
1811 :1920-1940. enfance heureuse
18012- 1943-1946. désintoxication 18013- 1944-1945 Mauthausen. 18014-1945-1946 apres-guerre. |
1° POLITIQUE ET GUERRE 9. L'EGLISE PRIMITIVE, JESUS, ET NOUS Ne
nous arrêtons pas à tout le "négatif" qui saute aux
yeux de quiconque compare le "Renouveau" du début au
Renouveau qui a suivi. Regardons plutôt et gardons tout le
"positif", ces valeurs évangéliques que nous avons
vécues entre frères en Christ.
Ce qu'il faut savoir d'ailleurs, c'est que ce vécu a été expérimenté par des mouvements ou des groupes tout au long de l'histoire de l'Eglise. Tantôt au grand jour, tantôt de façon souterraine à cause de la persécution:... Montanistes, Henniciens, Franciscains, Vaudois, cathares, Hussites, Evangéliques du début de la Réforme protestante, Réveil du pays de Galles, Mouvement pentecôtiste, et c..... Un trait commun à ces divers courants de renouveau- réforme-réveil ( trop facilement qualifiés de "sectes") était le suivant: ils voulaient revivre et ils revivaient effectivement ce qu'avaient vécu les chrétiens du 1° siècle, selon l'information que donne le Nouveau testament. Pour tous, c'était là le modèle à suivre et la référence historique fondamentale, fondatrice et normative: l'enseignement des apôtres, l'attente fervente du Retour du seigneur, la conversion personnelle, la prière commune "dans le Saint esprit", l'unité et le partage des biens matériels dans la simplicité de coeur, l'ardeur à témoigner et à propager l'Evangile..... Mais quel était donc le secret de ce regain d'amour pour Dieu et pour les autres? D'où provenait, à la source, cette surprenante similitude entre la foi agissante des chrétiens de Corinthe, par exemple, selon ce qu'en dit le Nouveau testament, et ce que vivent en notre génération des groupes de prière, des communautés, des fraternités et des ministères dans la mouvance du Saint Esprit? Le secret de cette vie spirituelle et son style communautaire n'est autre que le "Nom", c'est à dire la personne vivante de Jésus, la Vie donnant la vie: Jésus qui donne sa Présence car, toujours semblable à lui-même, il vient et revient sans cesse auprès de ceux qu'il aime et qui sont là pour l'accueillir et le servir. Jésus qui "souffle" sur chacun d'eux son Esprit Saint qui, lui aussi, agit en nous aujourd'hui comme il agissait au 1° siècle. 10. JESUS FACE AUX POUVOIRS.
Ainsi, puisque Jésus est pour nous le modèle et la source de Vie, reprenons notre contemplation de ce qu'il est, dans le domaine politique.
Puisqu'il a été homme parmi les hommes, en plein milieu des affrontements violents et meurtriers de son temps, quelle a été sa politique, quel a été son civisme, quelle a été son attitude face aux pouvoirs, face aux Puissants, face aux Dominations, face aux Autorités de Jérusalem et de Rome? Regardons-le, sans perdre de vue qu'actuellement, maintenant et ici, il se comporte exactement de la même manière qu'il s'est comporté au jardin de Gethsémani et au Prétoire de Pilate, le gouverneur romain:
Les politiciens et les
légionnaires sont armés: lui n'en a jamais, mais ses
disciples en cachent sous leur manteau. Lui est radicalement non-violent, Simon-Pierre: non. A sa façon il trahit Jésus comme Judas.
En Jésus, quelle dignité! quel calme! Non seulement il ne fuit pas, il n'esquive pas le face à face, mais au contraire il sort de l'ombre et il se livre à ses ennemis. mais cette non-violence n'a rien d'une passivité résignée! Jésus, avec une autorité qui vient de son Dieu et qui "renverse" les violents a l'attitude du vrai résistant: celui qui est d'autant plus fort qu'il ne veut pas du Pouvoir politique ( Jean 6. 15 ) L'arrestation
La
résistance armée de Pierre est déplacée et
dérisoire: qu'est-ce qu'un glaive opposé aux armes d'une
cohorte de soldats!
Mais c'est l'occasion pour le Maître de montrer comment il aime ses ennemis: il guérit l'oreille de malchus et le rend indemne à son patron, ce grand prêtre qui est le chef de la police du Temple. La non-violence de Jésus consiste à rendre le bien pour le mal. Puis, a travers son apôtre, qui nous représente tous, le Seigneur " désarme tous les chrétiens" ( Saint Augustin) -( Matthieu 26. 52 - Romains 12 et 13 ) Le reproche de
Jésus
à Pierre atteint tous les chrétiens, pour lesquels le
recours aux armes est légitime pour défendre une juste
cause. Si jésus se désengage de tout emploi de la
violence meurtrière, cette violence meurtrière
inhérente à l'exercice du pouvoir politique, c'est
que son amour pour les ennemis ne souffre aucune exception. Cet
amour est radical.
Telle est l'éthique fondée sur la croix du Sauveur. En prescrivant à ceux qu'il sauve de prendre eux aussi la croix, inséparable de l'authentique non-violence, Jésus se place ainsi au-dessus de toutes les " valeurs sacrées" des collectivités humaines: " Vous avez appris qu'il a été dit: "Tu aimeras ton prochain et tu haïras ton ennemis". Mais MOI je vous dis: Aimez vos ennemis et priez pour ceux qui vous persécutent...." ( Evangile de Matthieu 5. 43-44 ) Lui, il prie pour ceux qui le mettent à mort La mise à mort.
Dans sa première lettre ( 2.18-25 ) , l'apôtre Pierre commente: " C'est une grâce de supporter, par amour pour Dieu, les mauvais traitements qu'on subit injustement.... Le Christ aussi a souffert pour vous, vous laissant un exemple pour que vous suiviez ses traces, lui qui, insulté ne rendait pas l'injure, et qui, dans sa souffrance, ne faisait pas de menaces, s'en remettant au juste Juge...." Jésus, dès le
jour de sa résurrection, a-t-il pris aussitôt sa revanche?
S'est-il vengé? A-t-il usé de représailles contre
ses assassins qui se nommaient Pilate, Caïphe, Hérode, et
c..? C'eût été justice qu'il leur fasse subir le
châtiment qu'ils méritaient. Pourtant, non: en accord avec
le Père, le Dieu d'Amour, il a choisi l'incognito, ne se
montrant qu'à la seule Marie de Magdala qui le prend pour le
jardinier, devant le tombeau vide; ne rencontrant que ses disciples
dans une salle fermée à clefs ou sur le rivage du lac de
Tibériade, à l'aube.....
SUITE:-La fin-des-pouvoirsQuelle douceur, quel respect de la liberté humaine! Quel amour pour tous et pour chacun! Quelle humilité! J'estime que le comble de la non-violence d'amour, en Jésus, est son comportement de Ressuscité, de Messie vivant et glorifié, de Souverain universel. Ce n'est en rien un comportement de Juge! Jésus est l'Amour. Jusqu'à ce qu'il arrive dans l'éclat créateur du Grand Jour de Dieu, tel est Jésus face aux Dominateurs qui, en ce 21° siècle, exercent le Pouvoir politique ou y prétendent, sollicitant vos suffrages. Attendons donc, avec impatience, la fin de l'existence des Pouvoirs politiques et religieux, cette disparition programmée par notre Père et promise par son Fils. Georges SIGUIER 1920--2016
(Pasteur, Église réformée de France)
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