:

 

92 ans d'évolution personnelle

DIEU-LA RELIGION- L'EGLISE


L'EGLISE

 

 Civisme et politique 

vus du point de vue biblique

à la lumière de Jésus 

et de son évangile.



11 accélération de l'histoire

13 Voici l'homme

15-devoir de désobeissance

16 Jesus notre seul avenir

17-BABEL orgueil des hommes

18-92ans evolution

19 Dieu-la religion-l'Eglise

20-vive l'Apocalypse-accueil.

21-accueil-l'imminence de la fin

22-conduite-a-adopter

23accueil-harmaguedon.

24000-accueil-jerusalem.











1967: Stop aux "actes pastoraux".

Ce qu'on nomme"sacrements "dans le catholicisme" est plutôt désigné, dans le protestantisme, par l'expression "actes pastoraux".  Quand un pasteur réformé baptise un bébé ou un adulte, quand il confirme et accueille à la sainte Cène un   groupe de catéchumènes, quand il préside un service funèbre ou quand il célèbre le mariage de deux époux, ce pasteur accompli des "actes pastoraux".
Pendant les douze premières années de mon ministère (neuf ans dans le Nord puis à Toulouse) j'avais observé ce "cahier des charges", normal pour un pasteur de paroisse: j'avais baptisé, confirmé, marié, "enterré" beaucoup de gens, croyants ou non. Je ne refusais jamais d'accéder  à la demande de tel ou tel de ces "actes". Mais j'éprouvais souvent un réel malaise spirituel à "administer" ces rites "sacrés", tel un fonctionnaire de Dieu payé pour ces services...
.(Voir:"Les fonctionnaires de Dieu" de Eugen Drewerman éditions Albin Michel.)
Ce  problème est devenu plus grave à Toulouse ( après le "poste d'évangélisation" d'Hénin-Beaumont) du fait que la majorité
des protestants toulousains venait de l'Ariège, du Tarn et du Tarn  et Garonne, bastions traditionnels du "multitudinisme" chrétien.
Ces amis ne m'ont pas compris lorsqu'ils m'ont vu, face aux demandes d'actes pastoraux, soulever des question de foi et mettre en avant des "exigences spirituelles". Ils estimaient que j'étais trop étroit et que je "faisais des histoires pour rien". Dialogue de sourds, hélas trop souvent inutile  puisque les jeux étaient faits et que "l'achat d'un costume  pour le communiant était chose faite"!

Mon problème personnel était à la fois simple et sans solution facile: "il m'est  de plus en plus impossible de faire plaisir à la fois à Jésus, mon Maître, et à ces braves huguenots, chrétiens "sociologiques" qui m'incitent à l'infidélité: "déchargez-moi donc, je vous en prie, de ces actes pastoraux qui me rendent captif puis trouvez-moi, dans l'Eglise réformée, un service de la parole que je puisse accomplir sans objection de confiance".


Mes collégues toulousains étaient d'accord sur cette demande; le conseil de ma paroisse aussi; le conseil presbytéral de l'ensemble Toulousain aussi! Et le Synode national de Vabre le fut aussi (1967) après le rapport de sa Commission des ministères!
PASTEUR EN LIBERTE
A partir de 1967  je suis donc devenu un "pasteur en liberté": libre par rapport au régime propre à la dénomination protestante ( régime "presbytérien-synodal") et libre de servir pastoralement des frères et soeurs en Christ de toute étiquette, ceux et celles vers qui le Saint-Esprit me conduirait.
Le début a été une rude expérience, au"désert", avec des mois d'ascèse et de frustration: je n'avais plus la parole "d'office"; et on ne me donnait jamais la parole! Dans  la Convention charismatique de l'été 1972 à "La Porte Ouverte" ( très vite après la fin de mon ministère paroissial à Toulouse) je me trouvais noyé au milieu d'une foule d'inconnus: non seulement  "réduit à l'état laïque", si je puis dire, mais réduit à "l'inexistence". Et j'en étais réduit à regarder sur l'estrade, fraternellement unis dans une libre louange, un  ou deux prêtres catholiques, un ou deux pasteurs protestants, un ancien de l'Eglise des "Frères".... Je n'en croyais pas mes yeux!
Mais au cours de la Sainte Cène, j'ai entendu une voix à l'accent suisse dont les paroles semblaient me concerner: "Je n'en ai pas encore fini avec toi, mon serviteur". Cette jeune femme ne me connaissait pas!
Mais, effectivement, dans les mois et les années qui ont suivi, mon épouse et moi-même avons été atteints et saisis par ce "Renouveau dans l'Esprit Saint" qui nous a occupé  à plein temps pendant vingt ans. Ensemble nous étions appelés à donner de l'enseignement biblique à des centaines de chrétiens de toute obédience, lors de multiples  séminaires, sessions de formation et rassemblements de toutes sortes. Ensemble, mais avec toute une "fraternité" de couples suivant le même chemin que nous, nous avons vécu l'expérience de cette "communion fraternelle", de cette " église une et indivisible", de ce "partage du pain" avec partage des biens, de cette "assiduité à l'enseignement des apôtres "fondateurs dont le livre des Actes nous donne le tableau:

"Ils étaient assidus à l'enseignement des apôtres, à la communion fraternelle, à la fraction du pain et aux prières.... Tous étaient unis et mettaient tout en commun..."
Actes 2. 42 à 47 et 4. 32 à 37 ).

Partout, dans  le monde entier, une belle efflorescence  de groupes de prières, de fraternités, de communautés nouvelles, de conventions, et c.... Pas une Institution mais une Communion!
Et la communion par Jésus vivant! Et l'unité ecclésiale pratiquée, vécue malgré les Eglises!
 La "Trouvaille" et les retrouvailles!

Le repas du Seigneur, ou: il faut désobéir aux "Eglises"
( Par "Eglises", bien entendu, il faut comprendre les Eglises dénominationnelles ( séparatrices par nature).

S'il existe un commandement essentiel et un ordre fondamental de Jésus, c'est bien le "Repas du Seigneur":
" Prenez, mangez, buvez, faites cela "en mémorial" de moi"  a dit le Seigneur à ses disciples, avant sa mort et son retour au Père. C'était dans le cadre  du repas communautaire juif, à la fois pour commémorer la sortie d'Egypte et pour anticiper le Grand Festin du Royaume. Unissant prophétiquement le repas hebdomadaire du Sabbat et le repas annuel, notre Maître a institué ce soir-là   l'assemblée messianique normale.
Depuis le premier siècle, cette réunion de l'Eglise locale fut appelée "eucharistie", "sainte cène", "divine liturgie", "partage", "communion". Mais l'expression employée par l'apôtre Paul est "le repas du Seigneur" ( 1 Corinthiens 11. 20). Le repas de Jésus est le culte communautaire des premiers chrétiens. Ce n'est pas un élément de culte, un élément facultatif: c'est le culte lui-même.
" L'assemblée cultuelle du premier siècle culmine dans un acte qui est l'évènement le plus banal: le repas, le repas où l'on mange réellement les uns avec les autres. Ce qui est au plus haut point "cultuel" et donc eminemment non-cultuel, quotidien. C'est la volonté de supprimer l'opposition entre le profane et le sacré. L'Ekklésia du Nouveau Testament n'admet pas cette opposition qui existe dans toutes les religions. Au contraire, elle la supprime par l'acte même qui est le centre de son culte."
( Emile. Brunner " Le Malentendu de l'Eglise" page 78 )
Comment donc se fait-il que, dans la même ville, l'Armée du Salut  ne célèbre jamais le Repas du Seigneur, l'Eglise Catholique le célèbre chaque jour, les Témoins de Jéhovah une fois par an, les Pentecôtistes chaque dimanche et l'Eglise Réformée une fois par mois ( au mieux)?
La raison en est simple: chaque "Eglise" se considère comme propriétaire du Repas de Jésus et se croit libre d'en disposer à sa guise. La dénomination, en s'affirmant abusivement "Eglise locale", fractionne la vraie et unique Eglise locale, la divise, la desintègre, la désagrège, l'éparpille.
La grave conséquence de ce fractionnement de la "communion des saints" est que chaque "saint" souffre de ne pas être avec les autres. Il en est appauvri car "il entend toujours le même son de cloche "et il met sa fierté dans sa dénomination et non en Jésus seul.
Ce système-là, nous avons été nombreux à le contester, et un certain nombre à le transgresser, poussés par le Saint-Esprit. Alors que, partout et toujours, l'excommunication mutuelle est le fait et la règle, nous avons décidé de "passer à l'acte" et de communier ensemble, passant outre aux règlementations ecclésiastiques. Sans pour autant rompre avec nos "Eglises" respectives!
Dans une salle d'Hotel, puis dans une crèperie, puis dans la salle protestante d'un village voisin, puis dans certaines maisons: tantôt un goùter très réel, tantôt un vrai repas, pas symbolique du tout, voilà le cadre de ce "Repas du Seigneur" unissant des frères et des soeurs catholiques, réformés, évangéliques, anglicans... venus de Mazamet, Toulouse, Albi, Rodez et c....
 Aboli le "sacré" et ses postures liturgiques, abolie la différenciation entre laïcs et clercs,, mais la liberté charismatique retrouvée. Cela dura plus de 20 ans.... Quelle fête! Quelle joie!

Une période bouleversante.

C'était à Brive-la-Gaillarde,lors d'un grand wwek-end de Pentecôte, pour le grand rassemblement des groupes de prière du Sud-ouest.
Le groupe oecuménique de Brive avait  loué la patinoire municipale, capable d'accueillir plusieurs centaines de personnes. Celles-ci étaient là, dans ce décor insolite.
La célébration de la messe avait eu lieu d'abord sans que, bien sûr, "l'hospitalité eucharistique" soit accordée aux non-catholiques. Tout était resté "dans l'ordre", je veux dire selon les règles et les habitudes de "l'oecuménisme" institutionnel..
Mais le lendemain c'était au tour des protestants d'assurer le culte et de célébrer le repas du Seigneur. Néanmoins, sur la vaste estrade, se trouvaient  rapprochés des animateurs de groupes et de communautés du Renouveau ( couples réformés, un couple anglican, diacres et prêtres catholiques...)
Qu'allait-il se passer?
J'avoue que, personnellement, j'éprouvais "crainte et tremblement" en pensant à l'appel "venez car tout est prêt!", à la Table de communion dressée pour qu'autour d'elle un grand cercle fraternel se forme.
C'est alors "qu'on a craqué!" Du haut des gradins ils descendaient nombreux, les frères et soeurs catholiques venant entrer dans le cercle de la communion. Une force irresistible, surnaturelle, les poussait:
 mais, en venant, tous pleuraient!
L'émotion nous faisait  tous pleurer, surtout lorsque nous avons échangé le baiser de paix, comme l'apôtre Paul nous y convie. Jésus passait avant  "l'Eglise"....
&

" Mais, quand vous vous réunissez en assemblée"
nous dit notre apôtre, (1 Corinthiens 11. 17 à 34)
ce n'est pas le repas du Seigneur que vous prenez!"
" ...car chacun se hâte de manger son propre repas, en sorte que l'un a faim, tandis que l'autre est ivre!"..

En lisant le début de ce passage, le premier point à souligner est celui-ci: la communion en Christ de tous les chrétiens se traduit par un rassemblement régulier, en général hebdomadaire. Cette assemblée communautaire se forme pour accueillir le Seigneur, pour l'écouter et pour l'adorer, en unité fraternelle. Le contenu de la réunion est un repas, un vrai repas, à la fois ordinaire et extraordinaire: ordinaire car le paim partagé ( ou le riz ou le mil...)  est effectivement mangé, et extraordinaire car le convive n° 1  est le Sauveur du monde et le Vainqueur de la mort! Comment donc être absent puisque Jésus lui-même nous invite?
"C'est le Repas du Seigneur",dit Paul.
 Et poutant il ajoute: "ce n'est pas le Repas du Seigneur que vous prenez!"
Que veut dire l'apôtre, aux chrétiens de Corinthe et à ceux de Mazamet? Il nous dit ceci ( et c'est le second point, essentiel): Votre façon de "communier" est le contraire de la communion de Jésus.  Elle n'est pas l'unité d'Amour de Jésus. Vos tables séparées prouvent que vous préférez vos clans à l'unité du Corps du Christ. De sorte qu'en fait, dans vos eucharisties et vos cènes, jésus ne reconnait pas SON repas; il en a honte. Vous devez, à tout prix, mettre un terme à cette situation qui est vraiment une apostasie.

accueil.html



Georges SIGUIER  1920--2016
 (Pasteur, Église réformée de France)  


 

 AUTRES SITES

biblethora
civisme.politique
Coran Islams
La fin du monde
Religions