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92 ans d'évolution personnelle

DIEU-LA RELIGION- L'EGLISE


L'EGLISE


 

 Civisme et politique 

vus du point de vue biblique

à la lumière de Jésus 

et de son évangile.



11 accélération de l'histoire

13 Voici l'homme

15-devoir de désobeissance

16 Jesus notre seul avenir

17-BABEL orgueil des hommes

18-92ans evolution

19 Dieu-la religion-l'Eglise

20-vive l'Apocalypse-accueil.

21-accueil-l'imminence de la fin

22-conduite-a-adopter

23accueil-harmaguedon.

24000-accueil-jerusalem.












Les ministères normaux.

Précisément, à propos de l'Ekklésia du Nouveau Testament, je disais préférer l'église avec ( e) minuscule à l'Eglise avec un (E) majuscule. Ce qui est petit ("mini") plutôt que ce qui est majestueux, prestigieux, sûr de soi! De la même façon, je préfère le ministère ( "mini") au Magistère. Ce dernier mot est défini ainsi dans mon dictionnaire: "Autorité doctrinale, morale ou intellectuelle s'imposant de façon absolue ( exemple le magistère de l'Eglise , du pape)".
Dans l'usage  courant des Eglises on parle de ministère pour désigner le service accompli par des hommes et des  femmes soit à l'intérieur de l'Ekklésia soit dans l'évangélisation: prêtre, pasteur, diacre, diaconesse, catéchiste, théologien, évangéliste, évêque, pape, et c... Chacun exerce un ministère.
Les uns se trouvent groupés et hiérarchisés dans une structure pyramidale "de haut en bas"( par exemple l'Eglise romaine, avec l'évêque de Rome au sommet). Les autres, "de bas en haut", sont structurés dans une superposition de conseils élus démocratiquement ( par exemple: l'Eglise réformée de France).Mais tous jugent "normal" leur propre modèle de ministères.
Pourtant, l'évidente contradiction entre ces deux systèmes nous oblige à douter des prétentions de l'un ou de l'autre: et si aucun des deux n'était normal? Je veux dire par rapport à la "norme" que représente le Nouveau Testament, à la fois par les écrits des apôtres et par la pratique qui, au 1° siècle, é été celle des premières assemblées chrétiennes.
Après tout, pourquoi ne pas examiner de nouveau un texte qui, pendant longtemps, n'avait pas retenu notre attention mais qui, par la suite, m'a paru d'une très grande importance? Il s'agit , dans la lettre aux Ephésiens, au chapitre 4. versets4 à 13.
"Il y a  un seul Corps et un seul Esprit... A chacun de nous, cependant, la grâce a été donnée selon la mesure du don du Christ".
L'apôtre prêche pour l'unité ecclésiale. Celle-ci ne signifie pas l'uniformité: tous les chrétiens ne sont pas identiques, interchangeables ou parvenus au même degré de foi et de connaissance. C'est pourquoi le corps qu'ils forment ensemble doit grandir et c'est le Christ ( la "Tête") qui le fait grandir, du haut des cieux ou il est élevé depuis "l'ascension":
" .... Lui, qui était descendu tout en bas, est monté au-dessus de tous les cieux afin de remplir l'univers."
Le Corps unique du Fils de Dieu n'est pas un organisme ecclésiastique mais un organisme vivant. Il est comparable au corps d'un bébé qui deviendra un adulte par une croissance à tous égards (en taille et en connaissance). Pour cette "auto-croissance dans l'amour" ( verset16)  chaque organe est impliqué, pour que l'ensemble soit une harmonie et non une cacophonie ( versets 13 à 16).
A cet effet, le Seigneur Jésus "donne" à son "Ekklésia" des hommes et des femmes chargés d'accomplir des "ministères", c'est à dire des fonctions variées, au service du Corps, localement ou mondialement:

"C'est lui qui a donné certains comme apôtres, d'autres comme prophètes, d'autres encore comme évangélistes (=évangélisateurs), d'autres enfin comme pasteurs et enseignants (=bergers, veilleurs=épiscopes=anciens: certains pour de la catéchèse, de la prédication ou de la théologie, d'autre non).... afin de rendre tous les saints ( les fidèles) aptes à du service pour la construction du corps du Christ, jusqu'au jour où l'unité aura atteint sa plénitude".
( Ephésiens 4. 1 à 16)

Ainsi l'unité normale existe déjà, donnée. Mais elle est en mouvement et en croissance. Cette croissance est double:

D'une part, elle est une expansion, multipliant le nombre des disciples du Christ "jusquaux extrémités de la terre", à partir de Jérusalem. 
D'autre part, elle est la "sanctification" de ceux qui sont déjà entrés dans la communion de Jésus, c'est à dire leur amélioration et leur progrès spirituel.
En conséquence, la lettre aux Ephésiens nous montre bien qu'il y a deux catégories de ministères normaux:
- D'une part, et avant tout, ceux et celles qui sont donnés pour l'expansion, l'évangélisation, l'apostolat:"apôtres, prophètes, et évangélistes"
("évangéliste": il fait connaître la Bonne Nouvelle ( l'Evangile) à ceux qui ne l'ont pas encore entendue. Par exemple. (actes 21. 8, 8. 40): Philippe, de Césarée.) Ils fondent des "églises" étant eux-mêmes envoyés par une "église".( Actes 13. 1 à 3 ,14.23 des anciens)
-D'autre part ceux et celles qui sont des dons du Christ pour le perfectionnement des fidèles:"pasteurs et enseignants" qui, localement forment les chrétiens et les rassemblent. ( Actes13. 1 enseignants, "docteurs", instructeurs....)

Il en résulte que de nombreux ministères traditionnels et actuels sont anormaux soit parce qu'ils sont en trop,( exemple: l'épiscopat, le pape, le pasteur distinct des "anciens" de l'église) soit parce qu'ils sont déformés et dénaturés (exemple: le conseil presbytéral" de l'Eglise réformée, le "diaconat catholique" en tant que degré d'une hiérarchie).
Toutes ces anomalies se conjuguent pour créer et perpétuer l'anomalie suprême qui est l'immobilisme de l'Eglise.
La structure pyramidale fait que rien ne bouge et que tout stagne, irréformable.  A la base c'est l'écrasement car, de haut en bas, tout est figé. Quand l'Ekklésia du Nouveau Testament est devenue "Babel", que peut-on faire?
A l'inverse les deux groupes de ministères selon Ephésiens 4 constituent deux pôles en tension créatrice de mouvement et de dynamisme: l'apostolat a vocation de faire naître un presbytérat qui, devenu grand, lance un apostolat qui va créer un presbytérat, lequel lancera un apostolat qui instituera un presbytérat et c..et c..et c......
Cette dynamique est incompatible, bien sûr, avec la différenciation séparant un "clergé" et un "laïcat". Celui-ci ( "laos", en grec, veut dire "peuple") ne peut être qu'en bas, subordonné; tandis que les "clercs" sont les "supèrieurs", aux divers échelons hiérarchiques. Ainsi se produit l'immobilisme.

Fissures dans les pyramides.
Si, dans une pyramide de blocs compacts, une fissure se forme et devient assez grande, l'eau y incrustera une graine et celle-ci produira de la vie. Ainsi le Saint Esprit se fraye volontiers un passage pour créer un ministère neuf, même  dans la rigidité institutionnelle. J'en ai eu la preuve à Toulouse, en la personne de Pierre Cormouls-Houlès, à partir de 1955.
Après neuf ans dans le Pas-de-Calais où j'avais été "évangéliste",( avec une équipe de collégues d'accord pour dresser une tente sur les places), me voici à Toulouse en 1955, rejoignant les trois pasteurs de la paroisse réformée.
J'y trouve un Mazamétain que je ne connaissais pas, installé depuis peu avec sa famille dans le quartier de la Cote Pavée. Pierre Cormouls, héritier d'une riche lignée d'industriels, a l'abri de tout souci financier, vient de vivre une profonde conversion à Jésus-Christ. Il a décidé de consacrer sa vie au service de Jésus et de l'Eglise, à plein temps, bénévolement et en liberté.
Or, les circonstances sont favorables à cette liberté, et propices pour faire du neuf dans un cadre traditionnel protestant.
En effet, le Conseil presbytéral, les pasteurs et une minorité très motivée de "paroissiens" ont décidé de remplacer l'unique paroisse héritée du passé  par quatre paroisses tournées vers l'avenir. Décentralisation et multiplication des lieux de culte avaient été pensées en fonction de l'augmentation prévisible de la population toulousaine.
Nous voici donc côte-à-côte, Pierre et moi, pour de longues années; merveilleuses années de mise en pratique de l'Eglise selon le Nouveau testament, et des ministères selon ce même Nouveau testament. Voici, en abrégé, notre expérience:
Pierre était-il un "laïc" et étais-je un "clerc"? Pas du tout! Ces mots sont bannis.  Etait-il mon subordonné? Allons donc! Nous étions égaux mais complémentaires: il n'avait guère d'aptitudes naturelles pour la prédication et la parole devant une assemblée, et j'avais été formé pour cela. Mais son ministère de visites était d'une qualité exceptionnelle: là, le Maître bénissait remarquablement son travail. Peu de temps après la création de l'assemblée dominicale de la Côte Pavée, la centaine de participants était atteinte, "la Maison de paroisse" construite et de nombreuses réformes entreprises.
La principale a été celle du "presbytérat" ( ou du "pastorat", deux termes qui désignent le même ministère):
- Pierre était-il "pasteur" c'est à dire "berger" selon l'image et le sens du terme biblique ( rassembler le troupeau, veiller sur chaque brebis, prendre soin des malades, assurer la nourriture de toutes...) Oui, il l'était, comme je l'étais aussi de mon coté.
- Etais-je un "ancien" d'église, un " presbytre" suivant le contenu que la Bible donne à cette fonction? Oui j'avais une charge presbytérale au service de la communauté de la Côte Pavée. Et Pierre?
- Lui aussi était un "ancien". Au départ nous étions deux, puis il fallut en appeler un autre, puis un autre, et encore deux autres: selon les besoins spirituels de l'église et pour les fonctions spirituelles.
Par conséquent, le "Conseil presbytéral" des Eglises réformées ( avec l'interférence de l'Etat qui, par la loi de 1905, en fait un conseil d'administration de l'association cultuelle!) était remplacé chez nous par
- une équipe "d'anciens-pasteurs-évêques", les trois termes étant équivalents.
Souriez donc si je vous dis: nous étions une équipe "d'évêques"!!!
&
Mais, au lieu de  quelques Nota bene, en bas de page, voici l'éclairage d'un important passage du livre des Actes:

"De Milet, Paul fit convoquer les anciens d'Ephèse:" Désormais, je le sais bien", leur dit-il,"vous ne verrez plus mon visage, vous tous parmi lesquels j'ai passé en proclamant le Règne ( de Dieu).   Prenez donc soin de vous-mêmes et de tout le troupeau dont l'Esprit Saint vous a établis les gardiens (=bergers, pasteurs, évêques). Veillez sur l'Eglise de Dieu qu'il s'est acquise sur son propre sang."
(Actes 20. 17 à 38)

La comparaison de l'Eglise avec un troupeau est classique et nous est familière. Nous venons de la retrouver ici à propos de l'Eglise d'Ephèse.
Par contre ceux qui s'ocupent du troupeau sont désignés par trois mots qui sont matière à des malentendus traditionnels. Quelques éclaircissements seront bienvenus.
-Prenons d'abord le mot "évêque". Son étymologie grecque signifie "l'homme qui a l'oeil sur", non pas pour "surveiller" mais pour "veiller sur". Son rôle est exactement le rôle d'un berger: il veille sur ses brebis.
- Le mot "berger" ou"pasteur" désigne donc le même ministère que le mot "évêque" ( en grec "épiscopos"). Dans les cités grecques certains hommes exerçaient la charge "épiscopale": ils étaient des fonctionnaires civils. Ils veillaient sur la cité.
- En milieu juif, c'est le mot "ancien" qui, depuis des siècles, désignait une catégorie de dirigeants, à la fois "religieux" et "politiques". Groupés en un "collège" c'est à dire une équipe chargée de veiller sur Israël, en chaque localité. Les premières églises reprirent ce modèle mais, en Christ, le ministère " presbytéral ("du grec "presbuteros" signifiant "plus agé") reçut un nouveau contenu.
Il est donc clair que nous avons là trois façons de parler de la même chose: ministère pastoral, ministère épiscopal et ministère presbytéral.
Mais le point capital est celui-ci: ces serviteurs sont donnés par le Seigneur Jésus ou, en d'autres termes, établis dans leur service par le Saint Esprit, en faveur de l'unique Corps.
Que pense le Seigneur de nos "conseillers presbytéraux" "protestants et de "l'épiscopat" nommé et dirigé par Rome?

N'a-t-il pas dit: " On ne met pas le vin nouveau dans de vieilles outres"? ( Evangile de Matthieu 9. 17)



Georges SIGUIER  1920--2016
 (Pasteur, Église réformée de France)  


 

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