Dieu a faite sienne
la politique
du " roi des juifs": le
Royaume.
Lorsque Jésus a
été cloué sur le bois de la croix un
écriteau était en même temps
cloué au dessus de sa
tête. L'inscription ( en hébreu, en
grec, en latin ) portait simplement ces mots:
" Jésus
de Nazareth roi des juifs" ou "
le roi d'Israël " ( Marc 15. 26 et 32, Matthieu 27.
37 ) .On peut voir dans ces quelques mots de
dérision la réponse de Dieu lui-même
à la question posée par le gouverneur
romain Pilate:
" Qu'est-ce
que la Vérité,
" ( Jean 18. 38
).
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La vérité c'est que
ce supplicié dont la politique pour la
Royauté échoue lamentablement est en
réalité, effectivement, selon
l'insultant écriteau, le Roi d'Israël. Et non
seulement le " Seigneur" du peuple juif mais aussi le "
Seigneur" du monde, le Sauveur des grecs, des latins....
et de tous les autres humains. La preuve ? La voici:
c'est, " le troisième jour", la
résurrection de Jésus hors du séjour
des morts. Bien plus, c'est l'ascension au Pouvoir
universel et éternel de ce ressuscité,,
cette irrésistible ascension qui le place
" à la
droite de Dieu". Par là
Dieu approuve, bénit et fait siennes la position
et l'action politiques de son saint serviteur. Par
là Dieu inaugure son Règne, son Royaume,
sur notre terre. Désormais l'heureux
dénouement de l'histoire humaine est posé:
le Crucifié a destitué de leurs
trônes tous les Pouvoirs de cette terre, ces Chefs
qui l'avaient crucifié, aussi bien les Puissances
politiques que les Puissances religieuses:
" Il
a dépouillé les Autorités
et les Pouvoirs et les a publiquement
livrés en spectacle. Il les a
trainés dans le cortège triomphal
de la croix"
( Colossiens 2. 15
)
|
. Désormais toutes
ces " Souverainetés" et " Dominations" sont
reléguées dans l'archaïsme d'un ancien
régime périmé et
dépassé. Le nouveau régime,
perpétuellement jeune et moderne, c'est le Christ
ressuscité et sa Royauté. Mais celle-ci
n'est nullement un " contre-pouvoir" que Jésus
vivant opposerait aux pouvoirs établis. La
royauté actuelle du "Seigneur Dieu" et du "
Seigneur Jésus" n'est pas du même ordre que
les Pouvoirs de ce siècle: elle reste celle de la
croix et de sa faiblesse volontaire et non-violente:
Armez-vous de force dans le Seigneur" nous dit Paul, mais
il ajoute, pour prévenir tout glissement vers de
la " croisade" ou de la " guerre juste"
"
Car ce n'est pas aux hommes ( " à la
chair et au sang" ) que nous sommes
affrontés mais aux Autorités,
aux Pouvoirs, aux Dominateurs de ce monde de
ténèbres, aux esprits du mal
qui sont dans les cieux".
(
Ephésiens 6. 10-20
) .
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Certes, dés maintenant
la victoire finale a eu lieu, mais l'accomplissement
n'est pas totalement parachevé. Certes les
Princes de ce monde ( 1 Corinthiens 2. 6-8 ) , courroies
de transmission du Prince de ce monde (
Jean 14. 30 et16.11) sont vaincus. Mais, s'ils sont
vaincus, ils ne sont pas encore détruits et
renvoyés au néant. Cette destruction
des Pouvoirs ( leur " jugement dernier" ) est remise
à plus tard, réservée pour ce
Dévoilement et cet Avènement du Messie,
dans la gloire du Père. Ce jour-là, ce
sera le dernier jour du Grand Jour de l'Eternel ( ouvert
par l'ascension intronisant le Fils de l'Homme, et
clôturé par le " retour " triomphal de cet
Exclu.)
Georges SIGUIER 1920--2016
(Pasteur, Église réformée de France)