CIVISME ET POLITIQUE

La politique de Dieu

"Il allait de lieu en lieu, faisant du bien à tous."

 Civisme et politique 

vus du point de vue biblique

 à la lumière de Jésus

et de son évangile.



 POLITIQUE DE DIEU

2010 : Introduction. Le nom.

2020 : L'incroyable politique de Dieu.

2030: Le règne a venir.

2040: Etre un Dieu sans pouvoir.

2050: Babel, Babylone, Rome, ... et Aujourd'hui ?

2060: Le jour de Dieu et le Royaume.

2070: Le Jour de Dieu.

2080: La longue marche vers le Jour.

2090: L'evolution de Dieu: de la colère à la miséricorde

 POLITIQUE DE DIEU  POLITIQUE DE L'HOMME
2100: Le Règne de Dieu est là! Tout est accompli....Mais

2110: Le droit de tuer et la non violence

2120: Et la guerre Israëlo- Palestinienne ?

2130: Le Dieu sans pouvoir juge.....

2140: La crucifiction du Messie ou " la faiblesse de Dieu plus forte que tout".

 

 

  Chrétienté pas morte !

Ah non! Elle est toujours vivante, et vivace, la "chrétienté". Hélas ! Au siècle dernier, un penseur chrétien croyait pouvoir intituler un de ses écrits " Feu la chrétienté". Mais non, elle n'est pas morte: j'aurais plutôt envie, à la fin de ce texte, de crier: " Feu sur la chrétienté! feu à volonté !" Tant est catastrophique pour le monde le rôle de ces chrétiens de chrétienté.

Bien sûr, redisons le, ne confondons surtout pas avec le " corps du Christ" ( avec cette " Ecclesia" dont parle Matthieu 16. 18 ) cette réalité ecclésiastique, théologique, politique qui est un " système" pervers empoisonnant la morale civique des enfants de Dieu. Faire la différence est d'autant plus important que, précisément, " l'hérésie constantinienne" se caractérise par la confusion et l'amalgame entre la politique du Seigneur d'Israël et la politique de tous les " Césars" des nations, entre le Christ et l'Anti-Christ, entre le Dieu de Jésus et les dieux sauveurs des cités de ce monde, entre l'Évangile et les idéologie diverses des peuples de la terre.

( Hérésie constantinienne: à partir de l'Empereur Constantin, 4° siècle, la chrétienté vit selon cette théologie erronée qui justifie par la Bible la disponibilité morale du chrétien pour tuer un ennemi éventuel.)
Or les porteurs de cette déviation spirituelle ce sont les mêmes que les fidèles qui aiment Jésus, lui appartiennent et le servent! C'était moi lorsqu'en 1940- 1945, au temps de la résistance active au fascisme et au nazisme, je prenais les armes pour tuer des Allemands, persuadé, en tant que croyant, jeune étudiant en théologie et futur pasteur, que le service de Dieu impliquait ce civisme là...
Aussi, en ces semaines de guerre en Irak et en Palestine, me garderai-je de " juger" ( je veux dire de condamner" ) mes frères chrétiens qui pratiquent l'éthique politique que leurs pères chrétiens leur ont inculquée: agir en politique en contradiction violente avec la politique de leur Seigneur. Mais, en même temps, je proteste au nom de l'Évangile contre la théologie traditionnelle des Églises et contre les guides spirituels qui la véhiculent. Cette double attitude ( ne pas condamner et protester) m'est terriblement difficile, et même douloureuse.

La télévision me fait voir ( comme si j'y étais !) deux chefs d'État chrétiens: l'irakien Tarek Aziz, second du " maître de Bagdad", et W. Busch, président des U.S.A. d'Amérique. Je vois ces deux chrétiens en train de prier, sous le regard du monde entier. L'un l'irakien est catholique ( l'Eglise chaldéenne ); agenouillé sur un prie-Dieu, à Rome, avec un prêtre à ses cotés, il prie Jésus. C'était à l'occasion de sa visite au chef de l'État du Vatican, peu de temps avant le déclenchement de la guerre. L'autre, l'américain, est protestant ( évangélique ), pratiquant, convaincu, zélé pour la Bible: on le voit souvent les yeux fermés, la tête inclinée, entouré de prédicateurs fougueux, priant Dieu de bénir l'Amérique, ses soldats et sa croisade; lui aussi prie Jésus, comme Tarek Aziz. N'ont-ils pas la même foi en Jésus ?

Puisque chacun s'affirme chrétien, pourquoi ces deux chrétiens ne prient-ils pas ensemble, la main dans la main, au lieu de chercher à se tuer mutuellement et au lieu de faire assassiner leurs deux peuples ? " Ah", répliquera chacun d'eux, " l'autre est mon ennemi mortel ! " Je répondrai: " Et alors ? Votre Seigneur, Jésus, ne vous a t-il pas prescrit d'aimer vos ennemis mortels ? " Peut être alors quelque aumônier militaire viendra-t-il à leur secours pour m'expliquer que le chrétien autorisé à tuer un ennemi public doit essayer de le tuer... avec amour.

 Je confesse que j'ai répudié avec dégoût cette théologie là, depuis Hiroshima et Nagazaki, depuis que l'aumônier militaire, dans l'avion qui allait larguer la bombe, a prié " pour que cette bombe serve à la paix." Honte aux clercs, théologiens et prédicateurs qui depuis Constantin ( et même avant ) ont lié l'Eglise pagano-chrétienne à cette idéologie "" païenne" selon laquelle l'Eglise est là pour soutenir l'État et appuyer toutes les " raisons d'État", de même que l'État ( si possible chrétien ! ) est là pour soutenir et aider l'Eglise ( à prier pour que ce monde ne passe pas trop vite ni trop mal )! Ne perdons pas de vue une cause spirituelle profonde de cette apostasie: l'abandon assez rapide de l'Espérance vivante du proche " Retour" du Christ et du proche avènement du Règne de Dieu, espérance posée par Jésus comme base de la morale chrétienne et vécue ainsi par les premières assemblées chrétiennes. L'Eglise du début priait: " Que Ton Règne vienne et que ce monde passe! "; or l'Eglise ultérieure s'est mise à prier: " Que ton règne vienne et que ce monde dure ! Nous allons coopérer avec les Pouvoirs mis en place pour gérer, conserver et sanctifier ce monde...." En somme, ce fut là l'abandon de l'amour qu'au début on portait à Jésus et à son Avènement. Il nous faut donc confesser les péchés de nos pères ( Daniel 9. 1 à 19 ), discerner en nous la persistance des mêmes péchés et, en ce qui nous concerne personnellement, rejeter énergiquement ces péchés.

Malheureusement, dans tout ce que disent et écrivent les chrétiens à travers les média ou les articles savants, où et quand les voit-on prendre sérieusement en compte l'Évangile du " Jour de Dieu et du Christ" avec toutes les conséquences éthiques d'amour et de non violence active que cet évangile entraîne ? Les uns préfèrent perpétuer la " théologie des deux règnes" qui relègue au ciel la cité de Dieu. D'autres tentent désespérément de moderniser les vieilles distinctions entre guerres " justes" , guerres " moins justes", guerres " inévitables", et c.... D'autres encore, flirtant avec les existentialisme modernes ou les sciences humaines, veulent laisser " autonome" l'éthique des chrétiens dans le domaine politique, souvent sans même préciser ce qu'ils appellent les " valeurs" de l'Évangile ou les " références" à l'Évangile. Certains, enfin, veillent à ce que l'Eglise " sainte" ne s'avoue jamais coupable, en rejetant toujours la faute sur " quelques fils de l'Eglise, notre mère à tous." J"allais oublier la mobilisation actuelle d'une "nation chrétienne " pour un grand jour de jeûne et de prière destiné à demander au Tout- Puissant de prêter main forte aux G.I. qui donnent en Irak quelques signes de faiblesse !
Il faut pleurer sur tout cela, et non en rire. Car Jésus pleure sur cette chrétienté, tout comme il pleure sur Jérusalem sioniste de l'État d'Israël. Il sait en effet, lui, que le cri du sang versé est entendu par le Père. Et il sait,lui, que le civisme demandé par le Père à chaque fils du Royaume comporte non seulement le refus de porter les armes, non seulement le refus de s'en servir mais aussi le refus d'exercer le Pouvoir politique pour coopérer à la Raison d'État meurtrière et mensongère, ou pour donner consentement à toute " dissuasion" ou " force de frappe " quelconque.
Voilà pourquoi aussi mon Maître me demande de ne pas juger ( au sens d'apprécier et de discerner ) la foi personnelle de mes deux frères chrétiens Tarek Aziz et Geoges W. Busch; et pas davantage la foi personnelle des conseillers spirituels du ministre irakien ou des conseillers spirituels du président des U.S.A. ( Billy Graham, Pat Roberston et c....) C'est Dieu seul ( le vrai! ) qui juge de cela. Aussi, en ce qui me concerne, grâce à un " jugement de charité " je dois avec amour voir en chacun d'eux un frère en Christ, un disciple de Jésus, un adorateur du Dieu d'Abraham, d'Isaac et d'Israël. Que cela me plaise ou ne me plaise pas ( et cela ne me plaît pas !! ) Lorsque je pense, notamment, à Billy Graham qui " intronise" et " consacre" les présidents des États Unis pour qu'ils fassent de cette nation une nation " under God" ( = sous Dieu, sous l'autorité de Dieu, sous la bénédiction de Dieu ), j'avoue que j'ai honte. mais le Seigneur me reprend: non seulement il m'interdit de juger la foi de ce frère ou d'évaluer la qualité de sa relation personnelle à Dieu mais encore il me rappelle quel ardent évangéliste, à travers le monde, a été cet homme maintenant âgé et malade; quel fidèle serviteur de l'évangile il a été, en bénédiction pour des dizaines de milliers de gens. Alors bon gré mal gré, il faut que ma prière aille vers le Seigneur pour mes frères Tarek, Georges, Billy, Tony, Jacques Et c.... " le Père seul sait ".


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 Georges SIGUIER Le Refuge protestant, 20 rue St Jacques, 81200 MAZAMET


 

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