CIVISME ET POLITIQUE

Le civisme du Chrétien

 

 

Civisme et politique 

vus du point de vue biblique

 à la lumière de Jésus 

et de son évangile




11 accélération de l'histoire

13 Voici l'homme

15-devoir de désobeissance

16 Jesus notre seul avenir

17-BABEL orgueil des hommes

18-92ans evolution

19 Dieu-la religion-l'Eglise

20-vive l'Apocalypse-accueil.

21-accueil-l'imminence de la fin

22-conduite-a-adopter

23accueil-harmaguedon.

24000-accueil-jerusalem.

 
  Le civisme prescrit par Jésus.

La radicalisation de la loi 

Nous avons donc compris que la loi du Christ, la loi du Règne qui vient, était la radicalisation de la loi d'amour ( de l'amour-service et non de l'amour-désir; de " l'agape" ) . Radicaliser, c'est porter à l'extrême une opinion ou une morale en allant jusqu'à sa racine profonde, jusqu'à sa source cachée. C'est " porter à son niveau maximum", mettre le comble à une conduite: " Jésus mit le comble à son amour pour eux" ( Jean 13. 1 )

Voilà pourquoi Jésus abolit dans l'obéissance à la loi morale tout ce qui, d'une façon ou d'une autre, est venu la relativiser et la réduire, l'atténuer et la rendre acceptable par des exceptions qui autorisent à désobéir. L'exemple le mieux connu est ce que dit le Maître en matière de fidélité conjugale: " c'est à cause de la dureté de votre coeur que Moïse vous a autorisé à .... Mais moi je dis...." ( Matthieu 19. 8 ). Et jésus radicalise l'ordre de fidélité dans l'amour conjugal en rappelant à ses auditeurs qu'il en revient tout simplement à l'intention première du créateur du couple humain.

Je dois faire partager au lecteur de ces pages une constatation personnelle qui me fait terriblement réfléchir et même souffrir: il s'agit de la prédication et de la catéchèse chrétiennes qu'il m'est donné d'entendre actuellement. On dirait que l'immense majorité des " clercs" se sont donné le mot pour minimiser la morale civique que leur Seigneur radicalise. Voici deux exemples de leur façon de procéder:

Oh ! au 21° siècle, on ne va tout-de-même pas pratiquer servilement ce que Jésus disait en son temps à propos de l'union conjugale ! Avec l'allongement de notre durée de vie, comment envisager de passer sa vie avec le même conjoint? ! "

Le prédicateur commente avec courage le sermon sur la montagne au sujet de l'amour des ennemis. Mais à la fin, lorsqu'il s'agit d'actualiser et de guider au niveau de la conduite, il se garde bien de se placer dans le domaine politique et civique; son exhortation se cantonne prudemment dans la sphère religieuse et privée, l'ennemi n'étant plus l'ennemi public ( celui que la patrie m'oblige à tuer ) mais seulement l'adversaire personnel qui me fait du mal. Ouf ! tous les paroissiens sortent du Temple ou de l'Église soulagés et rassurés....

Le théologien donne une magnifique conférence sur " violence de Dieu et violence des hommes". Il part d'une remarquable explication du meurtre d'Abel par Caïn, montre bien que pour Jésus " la riposte même mesurée entretient la violence" et que les Béatitudes "marquent le grand tournant"; et il proclame qu' à " partir de la croix aucune guerre ne peut être justifiée au nom de Dieu"; ensuite, finissant par le " chemin", c'est à dire le comportement prescrit au chrétien par le " ne riposte pas au méchant. Si on te frappe sur la joue droite présente aussi l'autre"...etc.., pourquoi faut-il donc qu'il dévie et laisse l'auditeur sur sa faim et dans ses préjugés politiques et civiques ?

Le dérapage se fait de deux façons: d'une part le théologien ne tire pas au clair les conséquences pratiques de la Vérité qu'il vient d'exposer; il ne dit pas que l'appartenance du chrétien au Christ lui demande de n'être disponible pour aucune violence militaire ou justicière ( en son coeur et en ses actions ); il ne dit pas que la participation des chrétiens aux conflits armés ( légitimes ou non ) est une désobéissance à la loi du Seigneur.

D'autre part, apportant la conclusion sous forme de témoignage personnel, il absout et légitime la désobéissance au sermon sur la montagne: " il m'arrive parfois" dit-il, " d'agir ainsi" ( c'est à dire " en tendant l'autre joue " au méchant). Par peur de placer ses auditeurs chrétiens sous " une Loi terrorisante" qui serait le contraire de la grâce, il les remet sous " la loi du talion" qui est non seulement celle de Moïse mais celle de tout État, et il leur laisse le loisir de n'aimer les ennemis que " parfois", c'est à dire occasionnellement, par une sorte de " luxe " exceptionnel qui brise la routine des moutons de Panurge que nous sommes, en matière de comportement "citoyen".!

Ce soir là, ils sont repartis chez eux rassurés, après avoir applaudi le conférencier, les quelques chrétiens réunis pour l'occasion....

Je termine ce paragraphe par une affirmation nette: la morale prescrite par Jésus ne prescrit pas une fidélité occasionnelle, elle prescrit une fidélité habituelle. Elle n'appelle pas à offrir au Maître quelques actions d'obéissance exceptionnelle et improvisée , elle ordonne ( et elle donne, par grâce ) une " marche dans l'Esprit". Cette marche sous la direction du Saint Esprit est, comme toute marche, une continuité où prime la volonté de ne pas interrompre le mouvement. S'il m'arrive de franchir la ligne rouge et de m'égarer un instant, il me faudra appeler cala une chute, une infidélité, un péché, et nullement une façon comme une autre de vivre ma liberté. Oui, bénie soit " la justification par la foi" , gratuite et imméritée! Mais bénie soit aussi " la sanctification par la foi" et la " grâce qui coûte" ! Mais honnie soit la théologie de " chrétienté" qui légitime, autorise, sacralise et sanctifie le péché!!

Suite
   

 

Georges SIGUIER  1920--2016
 (Pasteur, Église réformée de France)  


 

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