Le
civisme pratiqué par les
chrétiens
Continuité ou rupture entre le christ et les
premiers chrétiens ?
Du tac au tac:
Voici
quelques cris d'indignation, ripostes, sautes
d'humeur, humour noir et même profanation de faux
dieux:
( Sculture de François Rude 1834 - 1835 )
* La
Marseillaise:
Comment un chrétien peut-il chanter et
faire chanter un hymne pareil ? Vous rendez-vous compte
de ce que ce chant dit?
" Aux armes citoyens!
Formez vos bataillons !
Marchons, marchons, Qu'un sang
impur
abreuve nos sillons!
etc....
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N'est-ce pas un appel à l'assassinat, c'est
à dire à un meurtre
prémédité ? N'est-ce pas une
incitation au nettoyage et à la purification
ethniques ? Peut-on faire entrer dans un civisme vraiment
chrétien ce cantique politique qui ponctue les
liturgies patriotiques et nationalistes? N'est-ce pas
là un culte à la
déesse Patrie ou, si vous préférez,
au Dieu Moloch qui réclame des sacrifices humains
?
Le Serment d'allégeance
et le drapeau.
Lorsque, à 20 ans, je pratiquais le
scoutisme unioniste dans une équipe de routiers,
j'éprouvais déjà un certain malaise,
chaque matin, au camp, lors du " salut aux
couleurs". " Etre toujours prêt" pour un
service réunissant dans un tout indissociable "
servir Dieu" et " servir la patrie " ( " Christ et
France") me gênait déjà quelque part,
obscurément = le rouge du drapeau tricolore,
couleur du Pouvoir " et du sang", voisinait trop bien
avec la grande croix en bois que l'équipe avait
confectionnée dés le début du camp
de bûcherons volontaires.
Peu après, le malaise s'est aggravé pour
moi lorsque je me suis retrouvé ( en 1942 - 1943 )
aux Chantiers de Jeunesse enrôlant tous les jeunes
de la France vaincue. C'était bien la
mystique et l'idéologie du Maréchal
Pétain qu'on tentait, là, de nous
inculquer: " Maréchal, nous voilà, devant
toi, le sauveur de la France! ...."
Le serment d'allégeance devant le drapeau bleu,
blanc, rouge, et son civisme douteux m'apparaissent
peu-à-peu comme une trahison de l'Evangile;
d'autant plus que j'étais déjà
étudiant en théologie
La crise spirituelle devenait très dure
dés qu'il fallut choisir entre l'obéissance
à l'ordre de partir en Allemagne pour le Service
du Travail Obligatoire ( S.T.O. ) et la
désobéissance à cet ordre pour
entrer en clandestinité et en
illégalité. J'ai fait le choix de la
désobéissance: je ne l'ai jamais
regretté mais j'ai de plus en plus
regrétté de ne pas avoir choisi la 3°
voie, celle qui n'est pas non plus le soutien servile des
ennemis, celle qui n'est pas non plus la lutte
armée et meurtrière contre ces ennemis,
mais celle qui est la résistance non-violente et
le secours dangereux des victimes et des
persécutés. En tous cas, en quelques
mois, la théologie héritée de nos
pères volait en éclats:
La sacralisation des " Autorités" ne
tenait plus!
Georges SIGUIER 1920--2016
(Pasteur, Église réformée de France)