Pascal
Riou
Nous nous trompons.
" Nous nous trompons
si nous pensons de Dieu
qu'il deserre les noeuds de la
raison aveugle,
le jeu des gènes et des
synapses,
les flux d'argent et du
désir....
Dans tout cela qui tient le
monde,
il glisse une abcence, l'anche d'un
hautbois
pour que la vie s'allège
à suivre son chant.
Et c'est aussi comme, par l'hiver, la
buée
d'un bon marcheur qui va, se
repose
et s'élance jusqu'aux lointains
paisibles;
de le suivre ainsi et de
l'aimer
nous touchons l'ombre de sa
gloire
et puis son rire.
Nous nous trompons
si nous espérons de Dieu le
tumulte
qui fracturerait le monde.
Ce qu'on nomma jadis
Nécessité
il ne peut qu'à peine
en écarter les mailles:
le chaos des nébuleuses, la
bave
qui ourle la bouche des vieillards, la
mort
de l'enfant à peine né et
l'agonie des pauvres;
tout cela et tant d'autres
douleurs
est le jeu du monde mouvant et
déclinant
non l'aube où il se
tient.
Il peut encore moins glisser son
souffle
dans les mâchoires durcies des
rancoeurs ordinaires,
dans notre goût du lucre et du
pouvoir.
Il nous faut donc
l'aider.
C'est notre
tâche,