Grandeur et horreur des
politiques de ce monde.
Ce mot " monde" est ambigu,
dans l'usage qu'en fait la Bible. Les textes du
Nouveau Testament, par exemple, tantôt disent que
le monde doit être aimé tantôt disent
qu'il ne faut pas aimer le monde !
C'est ainsi que la première lettre de
Jean écrit:
" N'aimez
pas le monde ni ce qui est dans le
monde......................."
( 1 Jean 2. 15 )
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tandis que l'évangile selon Saint Jean
résume la Bonne Nouvelle en proclamant:
" Dieu
a tant aimé le monde
qu'il a donné son Fils, son unique,
pour que tout homme croit en lui ne
périsse pas mais ait la vie
éternelle."
......................
.( Jean 3. 16)
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La contradiction disparaît dés qu'on
comprend que le " monde" est à la fois cette
création, oeuvre merveilleuse de l'amour de Dieu,
et cette réalité pécheresse qui,
toute entière, " gît
sous l'empire du Mauvais" ( 1 Jean 5. 18 ). Les
deux à la fois: la splendeur des
créatures pour lesquelles nous louons le
créateur et que nous aimons, et en même
temps cet ensemble universel de forces mauvaises et de
corruption que le chrétien doit détester et
fuir. Le Pouvoir politique est à fuir, comme
Jésus l'a fait : " mais
Jésus sachant qu'on allait venir l'enlever pour le
faire roi, se retira à nouveau dans la
montagne ".( Jean 6. 15 ) et (Luc 4. 5-8 ).
Le Pouvoir:
" Un peu de pouvoir corrompt un peu; beaucoup de
pouvoir corrompt beaucoup; mais le pouvoir absolu
corrompt absolument " a écrit Alain le
philosophe.
En ces temps, où nous savons infiniment mieux
que nos pères ce qui se passe dans le monde, nous
vérifions à quel point corruption et
pouvoir sont intimement liés. En dépit du
fait que nous acceptons volontiers qu'il y ait deux
morales: l'une pour la vie privée où la
malhonnêteté est
répréhensible, et l'autre pour les affaires
de l'État, ou du Parti, où cette même
malhonnêteté cesse d'être
répréhensible. Par exemple, acheter la
conscience d'hommes d'État étrangers pour
gagner un "bon" marché en armes ( telles qu'avions
ou vedettes militaires ) paraît hautement louable !
ou excusable !
Mais en rester à ces constatations ( qui ne
scandalisent que les petites gens ) reviendrait à
ne pas chercher les cause profondes de ce lien
étroit entre corruption et Pouvoir (
politico-économico-militaire). Ce lien, me
semble-t-il, ne tient pas à la moralité
personnelle des hommes politiques mais au fait suivant:
la logique même de la " Raison d'État" ( 1:
mentir quand il le faut, 2: employer la violence
meurtrière quand il le faut, 3: sacrifier toujours
l'individu et spécialement le pauvre aux
intérêts collectifs de la classe dominante
et dirigeante), cette raison d'être du Pouvoir est
antichristique par nature. Donc diabolique aux yeux
de Jésus. ( Luc 4. 1 à 13 est la
meilleure présentation de ce triple refus.)
La fin et les moyens : La
finalité du Pouvoir politique au plus haut niveau
justifie donc les moyens à employer pour atteindre
le but qu'on s'est fixé. Tous les moyens seront
bons à utiliser selon les "
Nécessités". Et on n'aura d'état
d'âme, quant à ces moyens, que pendant les
périodes de tranquillité et de
sécurité relatives. Mais dés que la
crise devient une question de vie ou de mort ( par
exemple sur un champ de bataille au corps à corps
ou même lorsque l'existence même de la nation
est en jeu) alors les scrupules des moralistes ou les
protestations des intellectuels sont balayées
comme les feuilles mortes par un ouragan. Mille
événements, depuis mon enfance, ont
vérifié ce fait sous mes yeux. Et
l'actualité n'est pas sur le point de
démentir le constat, le verdict.
Or c'est précisément sur la question des
moyens que le Messie de Dieu a opposé son "
Non"! catégorique aux offres de
service de l'Ennemi ( Luc 4 . 1 à 13 ), et,
à travers celui-ci, aux politiques de ce
monde. Par trois fois, au nom de la Parole de Dieu,
et en vue du succès de ce " Royaume de Dieu" qui
est la vraie politique théocratique* de
Jésus. Donc aussi celle de ses fidèles
!
*( " Théocratique" : régime politique
où le gouvernement est exercé par Dieu par
l'intermédiaire de ses ( ou de son )
représentant. Exemple: le Royaume de Dieu par
la royauté de Jésus. )
Rien d'étonnant, dans ces conditions, que notre
monde soit à la fois une horreur (
un " mauvais lieu" ) et une splendeur ( la
création merveilleuse belle et bonne ).
L'horreur, elle, est permanente, quotidienne et
mondiale. Je n'en veux rien décrire et ne
veux ici ni citer ni analyser aucune des situations,
aucun événements, aucun des faits où
l'inhumanité, la barbarie, l'injustice
éclatent: regardez ce soir les journaux
télévisés de 20 heures.
Ici et maintenant, ce que je veux évoquer en
trois lignes et ce à quoi je veux rendre hommage,
c'est la grandeur des hommes et des femmes qui se
dévouent jour et nuit pour le Pouvoir à
exercer dans le sens des " valeurs " universelles de ce
qu'on appelle le " bien: liberté,
égalité, fraternité, justice,
solidarité, équité,
tolérance, santé, service de toute noble
cause, combats pour les droits de l'homme, lutte contre
les exclusions, les racismes, la xénophobie, les
violences faites aux femmes, aux enfants....et c...et c
....Toute la beauté de ces dévouements, je
veux le nommer " l'Axe du Bien"... Et il ne faut ni
dénigrer ni condamner les nobles
dévouements politiques et civiques au service de
la cité des hommes. Mais c'est pour une
meilleure politique que le Dieu Libérateur juge,
lui, et condamne la politique de
ce monde. La Cité de
Jésus va venir pour prendre la place de la
Cité actuelle. Oui, le meilleur est
à venir, déjà
prêt.