Je suis obligé de parler de "
colère" à propos de Dieu. Je
ne le ferais assurément pas si je fondais mes
opinions sur les " valeurs" des philosophies humanistes
et rationalistes. Mais, j'essaye de ne fonder mes
appréciations de la réalité que sur
la révélation dont l'Ancien et le Nouveau
Testament sont, ensemble, le témoignage.
Or cet ensemble biblique dit que la " colère"
du Seigneur contre l'humanité ou contre
Israël est l'action punitive et
répressive que Dieu met en oeuvre lorsqu'il
voit et lorsqu'il juge le péché. Il fait
cela non par mauvaise humeur ou par perte de
contrôle ou par méchanceté: il le
fait par cette sainteté et cette justice qui, en
lui, sont inséparables de son amour.
La façon dont il le fait, si on comprend
bien les messages des prophètes d'Israël et
les explications de l'apôtre Paul ( Romains 1. 18
à 3. 20 ) est celle-ci: Dieu " livre
" les coupables aux conséquences
inéluctables de leur propre conduite en ne faisant
rien pour leur épargner ces conséquences
logiques. Nous voyons ainsi que les rois et les
élites d'Israël, au 6° et 7°
siècles avant Jésus Christ, par la faute de
leurs politiques coupables devant Yahvé, ont
conduit leur peuple à la déportation et
à la catastrophe: Dieu, dans sa colère, les
a "
livrés". "
On n'échappe pas au juste jugement de Dieu
" dit la lettre aux Romains 2. 3
.
Or Jésus, dés le début de son
activité de proclamation du Règne de Dieu
tout proche s'est heurté à la gravissime
apostasie de son peuple. J'entends par "
apostasie"
l'éloignement par rapport à la
volonté de Dieu, l'abandon de son alliance, le
mépris de ses ordres, l'oubli de ses promesses et
le reniement de son amour fidèle. Cette apostasie
était au premier chef le fait des responsables
politique et religieux de Jérusalem et du Temple.
Mais, inévitablement, tout le peuple dut en subir
les affreuses conséquences, y compris tous ceux
d'Israël qui aimaient Jésus et qui le
suivaient parce qu'ils savaient qu'il était le
Messie, le Christ, le Fils bien-aimé du
Père.
Le " roi d'Israël " fut "
livré" aux Romains et
crucifié, à Jérusalem.
Alors, une quarantaine d'années plus tard, en
70, ce fut le Temple, ce fut Jérusalem qui furent
" livrés" aux légions
romaines. Et, en 135, ce fut le peuple juif
lui-même qui fut en quelque sorte menacé
d'extermination: nouvelle et terrifiante choah !
" Colère de
Dieu", en avait dit d'avance Jésus
lorqu'il prophétisait ainsi:
" Ce seront des
jours de jugement où doit s'accomplir
tout ce qui est écrit.... Il y
aura une grande misère dans le pays et
colère contre ce
peuple. Ils seront amenés captifs
au milieu de tous les peuples. Et
Jérusalem sera sous la botte des
nations jusqu'à ce que le temps
laissé aux nations arrive à son
terme"
( Luc 21. 20 à 24 )
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