CIVISME ET POLITIQUE

LA CHRÉTIENTÉ

PERVERSION DE L'ÉGLISE

 

 

Civisme et politique 

vus du point de vue biblique

 à la lumière de Jésus 

et de son évangile



11 accélération de l'histoire

13 Voici l'homme

15-devoir de désobeissance

16 Jesus notre seul avenir

17-BABEL orgueil des hommes

18-92ans evolution

19 Dieu-la religion-l'Eglise

20-vive l'Apocalypse-accueil.

21-accueil-l'imminence de la fin

22-conduite-a-adopter

23accueil-harmaguedon.

24000-accueil-jerusalem.


6 La chrétienté, perversion de l'Eglise

6110.D'une théocratie à l'autre.

6120 .Un anarchisme théocratique: renoncer au Pouvoir.

6130 .Qu'est-ce que la " Chrétienté"

? 6140 .Un christianisme qui engendre la violence.

6150 .Sans discontinuer.

6210 .Constantin le Grand: l'Empire chrétien.

6220 . De Constantin à Clovis

6230 .G.W. Busch et la guerre juste.

6240 .Du 4° au 21° siècle. Croisades

6245 . Résister

6300. Aux racines spirituelles du mal

6310 -1- La dérive théologique.

6315 . De l'évangile aux dogmes

6316 . Controverses doctrinales

6321- 2- La dérive vers la " religion" : le sacré!

6325 . La dérive religieuse vers la " Chrétienté"

6330 - 3- La dérive politique.

6332 - Le paganisme a envahi l'Eglise

6410 - Que penser?

6420 - Que faire ?

6510 - Conclusion

6511 - Poésies

 
La dérive Politique  

Dans l'Église pagano-chrétienne, dès les premiers siècles, on a abandonné la politique du " Royaume qui vient" et le "civisme du Roi" . A leur place les chrétiens ont choisi de pratiquer la politique de ce monde, avec la prédominance des riches et des chefs sacralisés. Dès lors, leurs assemblées de culte ont été dominées par le pouvoir des "clercs". Dès lors, aussi, a été rendu impossible l'obéissance à l'ordre fondamental de Jésus: " Aimez vos ennemis" .D'où: les divisions ecclésiales et guerres "saintes", ou " justifiées".!

" Il a été dit aux anciens: tu aimeras ton prochain et tu haïras ton ennemi. Et MOI je vous dis: aimez vos ennemis....."

Évangile de Matthieu chapitre 5. 43 et 44

Citation

La charte spirituelle du Templier

" Le soldat qui revêt en même temps son âme de la cuirasse de la foi et son corps d'une cuirasse de fer est forcément intrépide et sûr de lui, ne craignant, sous sa double armure, ni homme ni démon. Loin de redouter la mort, il la désire (...). Les soldats du Christ n'ont pas à craindre d'offenser Dieu en tuant un ennemi, et, s'ils sont tués, ils ne courent aucun danger, puisque c'est pour Jésus qu'ils donnent ou reçoivent le coup mortel.( ....). Ce n'est pas pour rien que le chevalier du Christ porte l'épée: il est ministre de Dieu et la reçue pour exécuter ses vengeances, en punissant ceux qui font le mal et en soutenant ceux qui font le bien. Bien sûr, si l'on pouvait empêcher par un autre moyen que la mort les païens d'insulter et d'opprimer les fidèles, il voudrait mieux ne pas tous les tuer; mais pour le moment, il est préférable de les mettre à mort que de les laisser vivre et porter la main sur les justes."

Cette citation est tirée de " A la louange de la milice nouvelle", texte de Bernard de Clairvaux ( " Saint Bernard" -1090-1153) qui prêcha la 2° croisade. A cette époque fut fondé l'ordre des Templiers, ces moines soldats chargés de protéger les pèlerins en route vers Jérusalem. Leur cape était ornée d'une grande croix.

Deux siècles plus tard, le Maître de l'Ordre Jacques de Molay est à la tête de 15000 hommes et dirige une puissance financière dont les revenus sont supérieurs à ceux du domaine royal français.

Le 13 mars 1314, sur le parvis de Notre Dame de Paris, Jacques de Molay est brûlé vif sur l'ordre de Philippe le Bel. Le roi de France, face au Pouvoir du Pape, veut ainsi affirmer son propre Pouvoir souverain.

Régression religieuse..... et politique 

Au 2°,3°, et 4° siècles, l'Église de Jésus souffre d'une désastreuse régression, d'un retour en arrière qui ira en s'aggravant à partir du "tournant constantinien"  lorsque la " religion chrétienne" sera religion d'État.

Double régression: d'une part un retour à la " théocratie" de la première alliance (on " recoud le voile du Temple" détruit par la crucifixion du Messie: le " sacerdoce" par exemple) et d'autre part on en revient aux croyances et aux pratiques de ce " sacré" qui est présent dans toutes les sociétés humaines, archaïques et modernes. Dans le récent réveil qui dans les années 1970 , a pris le nom de " Renouveau Charismatique", nous avons assisté à ce réveil en force des croyances venues d'un lointain passé ( culte de Marie, adulation du Pape, cléricalisme et c ...) et de pratiques sacrales ( chapelet, contemplation du Saint Sacrement,apparitions " surnaturelles", pèlerinages et c ...)Mais la régression religieuse se mêlait à tant de ferveur, de louange, de changements de vie, d'unité fraternelle très authentiques que chacun se laisser fasciner et séduire par ce mélange de bon et de mauvais !


Mais on ne prête pas assez attention à la régression sur le plan politique et civique. Là aussi pourtant, les choses sont liées; et politique et religion vont ensemble.

Ce n'est pas par hasard que le conservatisme politique emboîte le pas du conservatisme religieux. Et ce sont souvent les mêmes personnes qu'on retrouve à la fois parmi les " légionnaires du Pape" et dans les diverses mouvances de la droite politique.

S'éloigner de la "pensée du Christ", en politique, est d'autant plus facile que le sacré et le religieux ne sont jamais absent de la vie politique dans la cité humaine et dans les Pouvoirs qui s'y exercent :les cérémonies à l'Arc-de-Triomphe à Paris,au Panthéon ou au mont Valérien, ou bien les commémorations patriotiques à grand renfort de drapeaux tricolores, ou bien les défilés militaires du 14 juillet, ou bien les discours de la mystique nationale avec les poses convenues de ceux qui les prononcent comme des homélies, le culte du Grand Chef " charismatique", et c ... tout ce " sacré" n'a de " laïque" que les apparences.

Qui voit, parmi les chrétiens, que c'est en lui-même, par nature, que tout Pouvoir politique établi ou toute Puissance militaire est " anti-christique" et " démoniaque" ( qu'ils soient dictatoriaux ou démocratiques !) ? Depuis 60 ans, à cet égard, les prédicateurs protestants et catholiques n'ont pas changé de théologie politique !

La perte de l'attente du Règne.

 " Ce que j'ai à te reprocher, c'est que tu as perdu ton amour du début ( ta ferveur première ), tu l'as abandonné. Souviens-toi donc d'où tu es tombée et reprends-toi..." :

Voilà ce que disait la parole prophétique à l'Église qui vivait à Ephèse vers la fin du 1° siècle ( Apocalypse 2. 4 et 5 )

Si on se souvient qu'aimer Jésus" est " aimer son Avènement" ( II Timothée 4. 8 ), on peut penser que dans cette église chère à l'apôtre Paul ( Actes 19 ), la fervente attente de l'arrivée du Règne de Dieu par la manifestation " en gloire" de Jésus s'était " assagie" et attiédie. L'espérance ardente du Jour de gloire était en crise.

En fait il en a été ainsi dans toute la chrétienté jusqu'à nos jours, sauf dans des temps de réveil de la foi, de l'amour et de l'espérance.

Mais chaque chrétien sait par expérience combien ce "sommeil eschatologique" le saisit facilement; d'autant plus que le Père paraît vraiment trop tarder à laisser paraître son Fils et que le risque est grand de céder à l'illuminisme ou de s'évader dans le mystique!

Or il est clair que si notre " Que ton Règne vienne!" n'est que vaine redite païenne, nous allons renier très vite la politique du Maître.

Celle-ci, en effet, est " scandale pour les juifs et folie pour les non-juifs, donc une position intenable donnant lieu à un civisme d'épreuve et d'écartèlement constants entre le refus de tout " sacré" de ce monde et la sainte fidélité aux lois du Royaume de Dieu: être dans ce monde sans appartenir à ce monde!

Aussi bien, pourquoi blâmerions-nous nos pères spirituels d'autrefois en constatant que très vite, ils se sont mis à penser: " Que ce monde ne passe pas trop vite et que ton Règne n'arrive pas tout de suite" ? Nous aurions certainement fait comme eux. Il n'en est pas moins vrai qu'ils ont cru bon, peu à peu et en Eglise, de laisser de coté la politique de leur " Seigneur" , et, à sa place, de pratiquer ( et de justifier par leur théologie) la coopération active à la politique des " seigneurs" de ce monde, des Césars, Chefs de guerre, Présidents, Guides suprêmes, Éminences et c .....et c...

Cette régression politique s'est effectuée sur deux plans:

Dans le domaine de la société: la guerre, les violences meurtrières, le culte de l'Argent.

Dans le domaine ecclésial: les divisions, le morcellement du Corps du Christ en " dénominations", les superstitions, la suffisance ecclésiastique, l'ignorance et l'inégalité, le nationalisme patriotique, le multitudinisme, et c C'est tout cela la " Chrétienté".....

Suite
 

 

Georges SIGUIER  1920--2016
 (Pasteur, Église réformée de France)  


 

 AUTRES SITES

biblethora
civisme.politique
Coran Islams
La fin du monde
Religions