La
dérive Politique
Dans l'Église
pagano-chrétienne, dès les
premiers siècles, on a
abandonné la politique du " Royaume
qui vient" et le "civisme du Roi" . A
leur place les chrétiens ont choisi de
pratiquer la politique de ce
monde, avec la prédominance des riches
et des chefs
sacralisés. Dès lors,
leurs assemblées de culte ont
été dominées par le
pouvoir des "clercs". Dès lors,
aussi, a été rendu impossible
l'obéissance à l'ordre
fondamental de Jésus: " Aimez vos
ennemis" D'où: les divisions
ecclésiales et guerres "saintes", ou "
justifiées".!
" Il a
été dit aux anciens: tu aimeras
ton prochain et tu haïras ton
ennemi. Et MOI je vous
dis: aimez vos
ennemis....."
Évangile de
Matthieu chapitre 5. 43 et 44
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Le "Paganisme" a envahi
l'Église.!
"Souviens-toi
de ta communauté Seigneur, elle est
ton patrimoine. souviens-toi du Mont
Sion, où tu as fait ta demeure ! Car
l'ennemi a tout saccagé dans le
sanctuaire. Ils y ont placé pour
signes leurs enseignes, leurs
bannières !"
Psaume 74
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Quand on lit l'épître aux
hébreux, on peut constater que l'auteur,
en parlant du Christ, unit étroitement le
Christ qui est au ciel ( à la
verticale ) au Christ qui vient (
horizontalement sur la ligne du temps et de l'Histoire
à venir. En même temps, cette
épître unit pareillement "
l'assemblée des esprits des justes parvenus
déjà à destination"
*( Hébreux 12.22
à 24), c'est à dire la Cité de la
Sion céleste (" là-haut", " verticalement"
) et " la Cité à venir " dont Dieu est
l'architecte et le bâtisseur, la Patrie
définitive qui n'est pas encore là, dans ce
monde et sur cette terre, mais qui vient rapidement vers
nous ( " horizontalement") en même temps que le
Christ et son Avènement, ici-bas, pour ce
monde-ci. Jésus est donc les deux
à la fois. N'est-il pas "
Celui qui était, qui est....
et qui vient ?"
*( En attendant l'heure
de la résurrection, les esprits des "
justes" défunts sont " là-haut", avec
Jésus et près de lui. Ils sont donc,
en un sens, déjà dans l'accomplissement,
à destination, dans la Vie .)
Après sa résurrection et sa "montée"
au ciel, Jésus ne s'est pas immobilisé "
là-haut", dans une éternité qui
serait intemporelle et sur un trône où il
siégerait figé, attendant que nous le
rejoignons " là-haut". Non! Il est celui que
le ciel "garde", provisoirement, mais qu'il laissera "
descendre" pour son grand
Dévoilement mondial, à l'heure que le
Père seul déterminera ( Matthieu 24.36 ).
Les messagers divins, lors de l'Ascension, proclament que
le ressuscité ne monte au ciel que
pour en revenir; et ce sera tel jour de
l'Histoire humaine réelle. D'ailleurs le
credo traditionnel ne cesse pas de nous faire proclamer:
" Il est monté au ciel, il en
reviendra pour....." !
Comment se fait-il donc que la prédication
chrétienne courante emploie presque exclusivement
l'expression " le Christ mort-et-ressuscité " sans
ajouter obligatoirement : " en train de revenir
pour sa Parousie?" Pourquoi donc
constamment cet oubli de ce qui est essentiel dans
l'Évangile: l'avenir du
Ressuscité, en son temps qui est aussi notre temps
terrestre? Pourquoi cette réduction que
l'Église fait subir au Crucifié Vainqueur
en réduisant à deux (" mort et
ressuscité") ces trois qualifications
inséparables dans l'itinéraire du Sauveur:
mort, ressuscité et revenant
rapidement ?
C'est que la notion non-biblique
"d'éternité", provenant de la philosophie
grecque, a rapidement envahi la pensée
chrétienne et biblique qui, elle, ne connaît
qu'un "temps" linéaire, dans le
réel de notre monde. Parler
d'éternité c'est parler d'absence de temps,
de quelque chose d'intemporel qui, en fait, revient
à nier l'Histoire, c'est à dire cet
enchaînement d'événements qui part
d'un début vers une fin avec, entre les deux, un
parcours plein d'inattendus.
A l'inverse de cette trajectoire horizontale et de ce
trajet réel, oublier sans cesse le Retour du
Christ et s'arrêter à la montée au
ciel ( à la verticale ) c'est s'évader de
ce monde et fuir dans l'irréel grâce
à cette notion "d'éternité". Au
sujet de Jean-Paul II, à la suite de son
décès, j'ai lu quelque part que,
désormais " il était pape pour
l'éternité.". Un tel propos ne veut
absolument rien dire. Et croire que notre vie
éternelle se situera éternellement "
là-haut" c'est croire que l'ascension a
élevé Jésus là-haut
pour qu'il y reste!!
Le théologien protestant Oscar Culman dans son
livre :" Christ et le temps" ( Delachaux et
Niestlé, 1947) a remarquablement expliqué
cette altération de la pensée
chrétienne à partir du moment où le
succès de la " religion chrétienne" a fait
naître des théologiens aptes à
dialoguer avec les philosophes grecs. La controverse
les conduisait insidieusement dans les modes de
pensée " païenne" et à perdre de vue
notamment, l'opposition entre la conception grecque et la
conception biblique du temps.
Changement de
Politique.
La dérive politique de l'Église
vers la " Chrétienté" et son
éloignement progressif par rapport à
l'ancrage fondamental dans l'Évangile du
Royaume a eu sa cause principale dans ce grave
changement religieux dont nous venons de parler.
En effet si nous immobilisons le Seigneur
ressuscité dans une "éternité"
situé " là-haut", si le " Christ-Roi" reste
au ciel pour l'éternité en nous appelant
seulement à l'y rejoindre après notre mort
individuelle, alors nous voici libres de ne plus tenir
compte de sa politique et d'arranger ici-bas notre
politique à notre façon.
Car si, dans notre action civique et politique (chaque
chrétien en fait de toute façon, surtout
s'il prétend" ne pas s'occuper de politique" !)
nous nous débarrassons de la politique du
Maître, la place ne restera pas vide: à
cette place s'installera aussitôt la politique des
"nations", le civisme archaïque et primitif de toute
société humaine et la religion naturelle
qui est au service des dieux de la cité ( Mammon,
c'est à dire l'Argent, la Loi du Marché, le
Culte de la Patrie, le Culte du Chef Providentiel, le
culte de la Force Armée, l'Unité selon
Babel, la Raison d'État, la Guerre
sacralisée, et c...)
C'est ce qui s'est passé lors de la naissance
du système de " chrétienté" et au
long de son développement jusqu'à nos
jours. C'est la politique archaïque propre à
ce monde qui envahit l'Église du 3° et
4° siècles. Elle s'installe dans les
pratiques et les croyances des "pagano-chrétiens"
( chrétiens non-juifs). Ceux-ci constituent
ce qu'on nomme parfois la " Grande Église", ce
vaste ensemble, de plus en plus nombreux, de
communautés chrétiennes issues de
l'évangélisation en Syrie, en Asie mineure,
en Europe, en Égypte, en Afrique du Nord...C'est
l'Église pagano-chrétienne. J'aimerais
désigner l'Église voulue par le Seigneur
par le terme de " Grand Israël", c'est
à dire ce nombreux peuple messianique
composé de deux parties réunies " par le
sang de la croix": les juifs messianiques et les
non-juifs ( païens ) messianiques ( voir la lettre
aux Ephésiens) forment ensemble l'Homme Nouveau,
l'Humanité du Royaume qui vient, dont le Roi est
Jésus. C'est "l'Israël de
Dieu", où " il n'y a
plus ni juif, ni grec,". Il ne s'agit pas
là, bien sûr, de ce " grand Israël dont
rêvent nos frères juifs orthodoxes de
l'État d'Israël !!
Or, en l'année 70 puis en l'année 135, a
eu lieu cette choah, cette catastrophe inouïe: le
Temple de Jérusalem a été
détruit ( 70 ) puis Jérusalem
elle-même a été rasée ( 135 )
par les légions romaines. Les
assemblées " judéo-chrétiennes"
nées des premières églises
messianiques du pays d'Israël, de " Sion" notamment,
se sont trouvées dispersées, comme
l'étaient tous les autres juifs... Elles finiront
par être réduites à peu de chose, au
fur et à mesure que l'antijudaïsme
triomphaliste des pagano-chrétiens et leur
antisémitisme fanatique seront renforcés
par leur prise de Pouvoir ( tournant "constantinien" aux
3° et 4° siècles), et que "l'Israël
selon la chair " sera persécuté....
jusqu'à la Choah de 1934 - 1945 !
La politique des nations de ce monde est devenue,
celle de la " nation sainte", de l'Église de
Jésus ! Quelle dérive ! Quelle subversion !
Quelle trahison Quelle honte ! Une pareille
régression !
Je me limiterai ici à quelques
causes, simplement
énumérées, qui me semblent propres
à faire comprendre ce qui s'est passé:
-Après la ruine
du Temple, sous la conduite des Pharisiens devenus leurs
guides spirituels, les juifs se sont repliés sur
le " religieux" et ont réalisé cette
"religion juive", ce " judaïsme" de la Tora qui
reste miraculeusement vivant en Israël et dans le
monde entier. Ils ne pouvaient pas faire autrement,
privés qu'ils étaient de leur "
théocratie" ( Il n'y avait plus de Temple ni de
prêtres, ni de sacrifices, ni d'unité
politique" )
Or , qu'on fait les pagano-chrétiens? Ils ont
fait la même chose, ils ont dérivé
vers la religion en abandonnant (volontairement !)
la politique " théocratique" de leur
Seigneur. Et ils ont dit que la "religion
chrétienne" était supérieure
à la "religion juive". non sans se dire qu'au
fond, ce que les juifs avaient subi était bien
mérité et que la colère de Dieu les
avait atteints avec justice ( n'avaient-ils pas
tué Dieu! ? ) C'est bien cela, la
chrétienté traditionnelle.
- Il y a eu aussi un événement
dramatique qui a consommé la rupture, à
l'intérieur du peuple de Dieu, entre "
judaïsme" et " christianisme". A la fin du
1° siècle, les chefs spirituels du peuple
juif ont excommunié, c'est à dire exclu de
la synagogue, les juifs disciples de
Jésus. Jusque là, ces juifs "
messianiques" ( ou judéo-chrétiens)
étaient considérés par leurs
frères comme un de ces " courants" divers que le
peuple de Dieu était habitué à voir
cohabiter en son sein. ( Pharisiens,
sadducéens,esséniens, zélotes,
disciples de Jean le baptiseur, et
c...). Désormais, au contraire, les juifs qui
croyaient en Jésus le Messie se trouvaient
rejetés et anathèmisés,
déchirés au plus profond de leur coeur, de
plus en plus minoritaires dans une grande Église
paganisée qui devenait de plus en plus
antisémite en devenant une Église de
pagano-chrétiens et une " religion" nouvelle et
intolérante.
- J'ose avancer une autre cause de cette
régression politique de l'Église: la
présence et la prédominance des
riches et des membres des classes
aisées dans la communauté du
Christ. Au début, les riches ne devaient pas
se sentir très à l'aise dans des
assemblées composées surtout de " petites
gens" et où les " hauts placés" devaient
entendre des exhortations dont l'épître de
Jacques nous fournit un exemple ( Jacques 1. 9
à 11 et surtout 2. 1 à 13 ). Notons
d'ailleurs que ce " frère du Seigneur" ne
prêchait pas autre chose que Jésus, ses "
béatitudes" ( Heureux les
pauvres") et sa croix.!
Hélas, de siècle en siècle, se
produisit une évolution inverse et
rétrograde: en chrétienté, se sont
les riches, les puissants, les " élites", les "
grands" qui ont toujours eu prééminence et
autorité, au dépens des " petits".
6 Parallèlement ( et avec justifications
pseudo-bibliques), s'est implanté dans
l'Église la distinction entre des " clercs"
et des " laïcs", distinction à
laquelle le Seigneur opposait un " non" radical Il faut
bien comprendre que parler de " clercs" ( un
clergé spécialement) c'est parler de "
pouvoirs" qui, par nature, sont "
dominateurs". "L'autorité"
spirituelle que peut avoir un tel ou une telle dans
l'assemblée chrétienne n'est pas un "
pouvoir dominateur". Mais, en
définissant trois échelon "
hiérarchiques" toujours en oeuvre aujourd'hui ( en
bas le " diaconat", au-dessus le " presbitérat" et
au sommet " "l'épiscopat") on renforçait
forcément une évolution où sans
états d'âme, les grands chefs dominaient
l'Église: les humbles se sont vus dominés
par les évêques seigneurs féodaux,
des " Prince-Evêques", des évêques de
Rome chefs de guerres " saintes", des cardinaux Chefs
d'État, et un Pape au sommet de la pyramide.
En protestantisme, on a une hiérarchie de
conseils "démocratiques" mais on persiste à
croire qu'il y a des " laïcs" et au dessus d'eux",
des " chefs" chargés du " gouvernement" de
l'Église ( locale, régionale, nationale ou
internationale.... un " grand ensemble" qui est un
système de chrétienté
modernisé.)
Et le cléricalisme des petits chefs
apparaît vite dans les nouvelles communautés
ecclésiastiques ! Pouvoirs diviseurs et
mortifères...
- Il faudrait maintenant un gros livre pour
répondre à de graves questions se posant
nécessairement sur ce " T.O.C." (
trouble obsessionnel compulsif) qui se
répète de génération en
génération pour faire durer la
chrétienté. Il faudrait faire appel
à la psychologie des profondeurs, à la
psychanalyse, pour mieux voir les racines du
mal. Car, après tout, les artisans qui
fabriquent la chrétienté c'est nous, c'est
moi, c'est toi!!!
Multiples questions ! D'où vient que,
génération de chrétiens après
génération de chrétiens, depuis des
siècles, il y a eu ce consentement "inné"
à faire la guerre, cet acquiescement des
consciences au devoir d'obéissance ( et de tuer
l'ennemi ) cette accoutumance à l'inqualifiable
horreur du crime collectif, cette sorte de tare
religieuse héréditaire qui rend chaque
baptisé " pour Christ" disponible pour un
conformisme infantile aux " idées reçues"
et à l'irrationnel? Comment a-t-il pu se faire que
la choah ait été accomplie ( du haut en
bas, par des
baptisés-confirmés-bénis-non-excomuniés...)
qui, sans état d"âme, pratiquaient la "
vertu" et le "devoir" d'obéissance aux
autorités, enseignés par l'Église ,
Comment comprendre que tel Chef de camp d'extermination
ait été depuis son enfance, un
élève modèle des guides spirituels
de l'Église; Eichmann, lors de son procès
à Jérusalem, était abasourdi
d'entendre qu'on lui reprochait d'avoir simplement
obéi aux ordres de ses supérieurs; qu'Adolf
Hitler lui-même n'infligeait à l'Europe
entière de telles souffrances que (
peut-être,) pour reproduire les souffrances que
lui-même, petit garçon, avait subies de la
part de son père, ivrogne et fouettard, le
forçant à obéir bon gré mal
gré, selon cette "pédagogie noire"
jugée bonne ? ! (Lire : Alice Miller: " C'est pour
ton bien" Aubier 1984 page 169 et suivantes.)
Dieu seul nous
guérira
Derrière ce péché collectif qui
se répète à travers l'Histoire,
derrière cette névrose
généralisée qui reproduit le "
péché originel" politique de la
chrétienté, derrière cette commune
perversion faite d'une somme incroyable de perversions
individuelles, derrière cette folie qui jette les
disciples du Christ les uns contre les autres et en fait
les assassins de tous ( 1914,1918,1939-1945,Rwanda et c
....)n'y a-t-il pas un " mystère", un "
mystère d'iniquité" où il faut
soupçonner l'activité " sur-naturelle" de
ce Meurtrier que Jésus nomme "Satan" ?
Et finalement, ne faut-il pas admettre ceci: en
même temps que l'Israël " selon la chair"
livré à son " sionisme", l'Église
des non-juifs est elle aussi " sous le jugement " de son
Seigneur, verrouillée dans sa
désobéissance politique, civique et
ecclésiale ? ( lire Paul aux Romains chapitres 9
à 11 et la fin du chapitre
11). L'Église sera jusqu'au bout
livrée à son apostasie séculaire,
piégée dans le trou qu'elle a
elle-même creusé ! Impuissante,
collectivement, à pratiquer l'amour non- violent
pour les ennemis, l'unité ecclésiale sans
dénominations, au niveau local avant tout.
Au contraire, l'idéalisme nationaliste de ses
guides va continuer dans la rêverie
"oecuménique". Mais aucune " avancée
oecuménique" ni aucune démarche pour la
paix mondiale ne saurait porter remède au mal! Ce
mal est trop grave. Le seul remède sera
l'Arrivée du Règne et de son Roi, lorsque
Dieu lui-même lèvera tout Jugement et
donnera libre cours à sa grâce promise,
à cette action divine de miséricorde qui
ramènera les morts à la vie. Puisque
notre humanité est perdue mais gardée pour
le grand " Jour de Dieu", c'est Dieu qui la sauvera, lui
et lui seul.
Veut-il le faire ? Désire-t-il le faire ?
Le fera-t-il bientôt ?
Comment en douter lorsqu'on connaît
Jésus, le Sauveur du monde ?
" Viens Seigneur
Jésus!" ( dernier verset de
l'Apocalypse et de la Bible)
Quelques variétés de
la même hérésie,
l'hérésie "constantinienne" qui
dénature l'Église de
Jésus:
Le culte que l'Église se rend
à elle-même.
La confusion entre
"Église" et "monde".
La domination de
l'Église sur la
société.
La confusion des Pouvoirs (
d'État et d'Église).
La notion d'une
"société
chrétienne".
L'Empire chrétien, ou
l'Europe chrétienne.
L'identification du
catholicisme à
l'Église.
La désignation comme "
Église locale" d'une "
dénomination"
particulière.
La " religion d'État"
et les Concordats.
La justification biblique de la
participation des chrétiens
à la guerre.
Le culte de la Patrie ou de la
Nation.
Les "messianismes"( "Sainte
Russie", mission divine des U.S.A. et c.) =
attente d'un "salut" collectif ( un "
Royaume" de justice et de bonheur) grâce
à un autre "messie" que Jésus
le Messie juif: les " lumières" et la
Raison, le prolétariat et la marxisme
de Staline ou de Mao, le Marché et le
Capitalisme, le " millenium" des nazis, le
sionisme contemporain, la technique et la
science, et c....
|
Georges SIGUIER 1920--2016
(Pasteur, Église réformée de France)