CIVISME ET POLITIQUE

Doit-on,peut-on

REFORMER L'ÉGLISE?

 
Civisme et politique 

vus du point de vue biblique

 à la lumière de Jésus 

et de son évangile



11 accélération de l'histoire

13 Voici l'homme

15-devoir de désobeissance

16 Jesus notre seul avenir

17-BABEL orgueil des hommes

18-92ans evolution

19 Dieu-la religion-l'Eglise

20-vive l'Apocalypse-accueil.

21-accueil-l'imminence de la fin

22-conduite-a-adopter

23accueil-harmaguedon.

24000-accueil-jerusalem.


9000-accueil.htm réformer l'Eglise

     9010 " J'ai fait un rêve"

9100 L'Eglise a-t-elle un avenir?

9110 Qu'est-ce que l'Eglise

9120 L'Eglise a un avenir: le Retour

9200 L'impossible changement de l'Eglise.

9300 désengagements et objections

9320 se distancer des systèmes hiérarchiques

 

 

L'ÉGLISE A-T-ELLE UN AVENIR ?

Qu'est-ce que l'Église?

Dans le Nouveau Testament, la réalité désignée par ce mot " église" n'a rien "d'ecclésiastique" , si j'ose dire . Le mot est laïque, dans le langage courant, parlant du "peuple ( " laos", en grec). En effet l'"ecclesia" ( en grec ) est une assemblée du peuple qui se réunit sur invitation ou sur convocation.
Ce mot "ecclesia" est formé du verbe grec qui signifie " appeler, convoquer..", précédé de la préposition " ek" qui veut dire " hors de, du milieu de...." Donc : les citoyens de l'assemblée ecclésiale sont les gens appelés du milieu de la foule.
Ce n'est pas un rassemblement qui se produit par hasard. Ainsi lorsque le Nouveau Testament emploie ce mot " église" il parle de l'assemblée locale des disciples de Jésus, assemblée convoquée par le Seigneur ressuscité désireux de rencontrer les siens en unité de communion fraternelle.

Les mots "congrégation" et " synagogue" sont à peu près synonymes mais c'est le mot " assemblée" que je propose de bien garder présent à l'esprit en lisant les pages de cet exposé très succinct.

Certes il est essentiel d'ajouter vite ceci: L'église dans le Nouveau Testament vient d'être définie comme la réunion régulière des chrétiens d'une localité ou d'un grand quartier d'une métropole ( par exemple Rome ou Corinthe ou Alexandrie...). Le nombre de participants est alors restreint puisque les Actes des Apôtres et les Lettres indiquent toujours, comme lieu de la réunion soit une maison soit une " chambre haute" à l'étage d'une maison, soit un local loué à un propriétaire. Statut précaire , en somme!

Mais les textes emploient aussi le mot " église" dans un sens bien plus large ( méritant en français la majuscule pour la première lettre !). L'Église est, dans ce cas, l'Assemblée mondiale et universelle qui transcende infiniment la petite assemblée locale. Ce grand Ensemble ( ce " grand Israël de Dieu" ) déborde les cadres de l'espace et du temps puisqu'en font partie des défunts aussi bien que des vivants et que son rassemblement physique au complet est présentement impossible. Cette " Église", au singulier, est le peuple messianique du Christ Jésus, son " Corps".

N.B. Le pluriel ( les églises) fait référence à la multiplicité des assemblées locales et non à une pluralité de dénominations dont chacune aurait sa propre assemblée: A Ephèse, par exemple, il n'y avait pas juxtaposées, une église catholique, une église protestante et c. !!

On se moquerait donc de moi, avec raison, si je disais que, d'après le Nouveau Testament cette Église universelle est la somme, l'addition de toutes les "églises " dénominationnelles actuelles ( Église catholique romaine + Église orthodoxe russe +Église d'Angleterre + Église luthérienne de Suède + Église réformée de France + Église évangélique libre +Église méthodiste + Église salutiste + et c...et c..= le Corps de Christ ) !! Étrange somme en effet ! De même on croirait que je plaisante si je soutenais l'idée que tel groupe minuscule, recruté par un " berger" auto proclamé, possède en lui même la plénitude de "l'Église de Jésus Christ", sous prétexte que Jésus a dit: "là où 2 ou 3 sont réunis en mon nom, je suis au milieu d'eux".

Mais je ne plaisante pas du tout si j'ose affirmer que chacun de ces Ensembles, nommés " Église " depuis de longs siècles, n'est aux yeux du Chef de l'Église ( Jésus) qu'une secte, au sens courant et péjoratif de ce mot, c'est à dire un organisme séparateur. On le comprend, si l'unité inaltérable de l'Église indivisible du Messie Jésus est contenue et impliquée nécessairement dans les diverses désignations employées par le Nouveau Testament on le comprendra aisément à la simple énumération des diverses expressions qui, dans le Nouveau Testament désignent l'Église: Elle est " le peuple de Dieu", " la nation sainte", "le royaume sacerdotal", " le corps du christ", " le troupeau du Messie Jésus", " l'épouse sans tâche" " la Jérusalem nouvelle"," le vrai temple", la " communauté" eschatologique ( des derniers temps) du Saint Esprit et c... N'oublions pas d'ajouter d'autres passages dans lesquels, si le mot " Église" ne figure pas, la réalité en est décrite avec une profondeur remarquable. Je ne veux citer que le chapitre 15 de l'évangile de Jean où l'allégorie de la vigne développée par Jésus souligne à la fois l'union de chaque sarment avec le cep et l'unicité exclusive de cette vigne ( Israël) dont Jésus dit: " la vigne, c'est MOI ".

Par conséquent, deux conséquences majeures doivent être tirées des définitions que le Nouveau Testament nous donne de l'Église ( au singulier: l'assemblée locale et toujours au singulier mais au niveau universel: le Corps du Christ ressuscité qui prépare et hâte son Avènement).

1° L'Eglise-Une existe. Elle est la réalité créée par la mort et la glorification du Messie d'Israël. Personne ne peut créer cette unité qui existe déjà. Aucun " oecuménisme" ne saurait sans trahir Jésus envisager de " faire l'Eglise-une" !

Par contre, pratiquer le refus des divisions et des " dénominations" qui dénaturent l'Eglise-une est la tâche de chaque chrétien.

En effet ( deuxième conséquence ), entre l'unique Ensemble universel et éternel du Corps du Christ et chaque église locale où vit ce Corps, rien ne peut justifier l'existence de corps ecclésiastiques intermédiaires ( internationaux ou nationaux, hiérarchisés et institués juridiquement, en juxtaposition et en compétition les uns avec les autres), ce qu'on ose désigner par le même mot, le mot " Eglise". Hérésie commune que ce pluriel de ces six ou sept " Églises locales" de ma petite ville, donnant l'image d'un Jésus aux six ou sept Epouses!

Il est donc extrêmement regrettable que chaque dénomination chrétienne, en chaque lieu de la planète, persiste à se désigner officiellement comme " Eglise locale".

En effet l'Eglise locale, c'est à dire l'Eglise-Une de Jésus localisée à Mazamet, par exemple, ne peut absolument pas être autre chose que l'ensemble de tous ceux qui croient en Jésus, sans discriminations ni divisions. C'est ainsi que le Seigneur voit les choses, et c'est ainsi qu'il les veut, même si l'Histoire en a décidé autrement et même si les héritiers actuels de cette tare héréditaire en sont les prisonniers, souvent inconscients.

On se trouve ainsi en présence de plusieurs filiales ou succursales d'institutions nationales ( E.R.F. Eglise Réformée de France par exemple) ou internationales ( Armée du Salut, Eglise Romaine, Témoins de Jéhovah....) qui, chacune pour sa part, morcellent, démembrent, divisent et dispersent le Corps du Christ. La tentation est grande, d'objecter à cela: " Pourquoi ne pas nommer " Eglise", par exemple, la paroisse " réformée" de Mazamet, comme cela s'est toujours fait? Pourquoi voir un problème dans le fait que, dans un rayon d'un ou deux kilomètres, on peut voir coexister cinq ou six "églises locales" de confession particulière, chacune s'affichant comme Eglise " de Jésus Christ"? N'est-ce pas une querelle de mots? N'est-ce pas "couper les cheveux en quatre"? L'essentiel n'est-il pas de vivre en bons rapports de voisinage?"

Et bien non! Je refuse que le fait devienne le droit. Je refuse que ce qui existe soit considéré comme étant ce qui doit être. Je refuse d'admettre que la juxtaposition locale "des " Églises séparées soient considérée comme normale par les autorités ecclésiastiques, ( tout en répétant par ailleurs que "la division des chrétiens est un scandale" ...) J'ose redire que toute " dénomination " ecclésiale est un péché, et un péché institué, établi, légalisé, légitimé par le Pouvoir politique et justifié par les clercs. Et, en cette affaire il me semble très grave de jouer sur les mots en se servant du terme " Eglise" selon le Nouveau Testament pour parler de notre "dénomination" qui est une " dénaturation" de cette Eglise. Pour le dire j'en appelle à l'autorité de l'apôtre Paul s'opposant violemment à la dislocation de l'Eglise locale par les dénominations naissants et menaçantes:

" A l'assemblée de Dieu qui est à Corinthe: J'ai appris qu'il y a des rivalités parmi vous. Je m'explique; chacun de vous parle ainsi: " _Moi j'appartiens à Paul"_ " Moi j'appartiens à Apollos"_ Moi à Céphas "_ " Moi à Christ" ! Le Christ est-il divisé? Est-ce Paul qui a été crucifié pour vous? Est-ce au nom de Paul que vous avez été baptisés?

... Puisqu'il y a parmi vous des rivalités et des querelles, n'êtes-vous pas charnels et ne vous conduisez pas de façon toute humaine? Quand l'un déclare: " moi j'appartiens à Paul" et l'autre " moi à Apollos", n'agissez-vous pas de manière toute humaine? Qu'est-ce donc qu'Apollos? Qu'est-ce que Paul? Des serviteurs par qui vous avez été amenés à la foi; chacun a agi selon les dons que le Seigneur lui a accordés... 

C'est ensemble que nous travaillons à l'oeuvre de Dieu, et c'est vous qui êtes le champ que Dieu cultive, la maison qu'il construit.... C'est vous qui êtes le temple de Dieu et en vous en vous que l'Esprit habite.  ....Par conséquent tout est à vous: Paul, Apollos, ou Céphas, tout vous appartient, à vous ! Et c'est à Christ que vous appartenez, et Christ appartient à Dieu... 

Ne prenez donc pas le parti d'un serviteur contre un autre serviteur."

( 1° Lettre aux Corinthiens, chapitres,2,3, et 4.)

N.B. Apollos, juif d'Alexandrie, missionnaire et prédicateur, savant et éloquent.  Céphas est l'Apôtre "Pierre", Simon fils de Jonas..

Les chrétiens de cette "Eglise locale" se mettent à se regrouper en " appartenances " rivales et esquissent leur division en " dénominations" ( autour de " noms", d'identités rivales juxtaposées)= Paul réagit.

Chrétiens d'aujourd'hui: ne sommes-nous pas  charnels, n'agissons-nous pas de façon toute humaine en perpétuant nos dénominations " d'Églises" et en maintenant nos " appartenances" identitaires autres que la seule et unique appartenance au Christ Jésus?

Les serviteurs actuels de l'Évangile ne doivent-ils pas défaire ce qu'ont fait, après la mort des apôtres fondateurs, leurs lointains prédécesseurs?

Ou bien est-ce trop tard?
E. Drewermann

" Jésus n'a jamais voulu des médiateurs de Dieu fonctionnarisés".

( Entretien Jacques Gaillot et E. Drewermann dans Golias N° 99 ( nov. dec. 2004 page 25 et SS

 

suite : 9120-avenir.htm  

Georges SIGUIER  1920--2016
 (Pasteur, Église réformée de France)  


 

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