"
Diotréphès
aime être le premier parmi les membres de
l'Église."
( 3° lettre de Jean verset
9)
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Vers la fin du 1° siècle
les assemblées chrétiennes
étaient menacées non
seulement par des courants spirituels
"hérétiques" mais aussi par le
goût du pouvoir chez certains " anciens
d'Église". Cette soif de
primauté était le fait de
Diotréphès....
C'était la "trahison des
clercs" qu'esquissait
déjà ce pasteur.
Mais Jean l'Ancien ( v1) lui
résiste, témoin fidèle
de l'éthique ecclésiale commune
à tous les apôtres fondateurs:
pas de chef dans
l'église !
Hélas, au 2° siècle, va
triompher et se généraliser
le système
clérical qui sévit
toujours aujourd'hui:
avec la ruineuse différenciation
entre " clercs " et "
laïcs", avec la non moins
ruineuse doctrine des 3
ministères
hiérarchisés:
1° l'évêque 2° le
prêtre 3° le diacre ou 1° le
pasteur 2° le conseiller
presbytéral 3° le responsable
d'un service.
Changer cela est-il possible??
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L'Église telle qu'elle
est,
telle qu'on la voit aujourd'hui
et telle qu'elle vit dans nos cités, est loin
d'être conforme à ce que le Nouveau
Testament dit de l'Église.
Certes, le même mot est
employé dans les deux cas mais le quiproquo est
continuel. " L'Église n'est pas l'Église",
a-t-on dit avec raison. Immense est le contraste
entre la vie et la foi de l'Église au 1°
siècle et la vie et la foi de l'Église au
21° siècle. Malentendu ? Abus de
langage?
J'ai écrit un cahier " Stop
à la chrétienté ": la
chrétienté perversion de l'Église,
pour tenter d'expliquer que la déformation
séculaire de l'Église de Jésus
Christ se résume dans son installation dans
le système ecclésiastique de "
chrétienté". Je me permets d'y
renvoyer le lecteur.
Cependant, pour en résumer
l'essentiel, je rappelle ici les trois aspects majeurs de
cette grande dérive
invétérée:
1° La collusion de l'Église
avec les Pouvoirs politiques et militaires
des cités humaines, et leur allié
permanent: l'Argent.
2° La transformation en "
religion chrétienne" du mouvement
messianique vers le Royaume du Dieu d'Israël: un "
christianisme" installé, officiel, avec ses
institutions et ses oeuvres. (" l'Église n'est pas
une institution mais une expédition"
Newbegin")
3° La division en "
dénominations" rivales prétendant toutes au
titre et à la réalité
d'Église. Démembrement de l'unique "
Corps de Christ".
La nécessité d'un changement
radical:
profond et radical pour porter
remède à cet état " d'apostasie" (
éloignement par rapport au Christ et à sa
vérité.) s'est imposé à
chaque époque à l'esprit des
chrétiens fidèles. Notamment en
période de grands réveils ou de renouveaux.
Par exemple l'aspiration à l'unité a
profondément marqué le 20°
siècle ( " oecuménisme" ). Actuellement,
malgré les replis identitaires visant à
consolider chaque confession, il y a dans l'Église
à travers le monde une grande soif de changement
et de profonde réforme. " Cela ne peut plus durer
ainsi!" soupire-t-on. Et on en a assez des
réformettes, des replâtrage, des simples
dépoussiérages, d'un " aggiornamento" qui
ne va pas au fond des choses.
Pour aller au fond des choses, beaucoup
pensent qu'il suffit de réformer en remontant
à l'Église ancienne, au premier "
catholicisme" du premier millénaire, aux
Pères de l'Église. D'autres, plus
contestataires veulent réformer l'Église
suivant les valeurs héritées du "
siècle des Lumières": Ils travaillent
à " démocratiser" l'Église romaine,
par exemple.
A mon avis les deux pôles à
partir desquels il faut envisager tout changement
sérieux ne doivent être que ceux-ci:
-Rétrospectivement,
revenir toujours, et en tout, à ce que
Jésus et ses apôtres ont voulu pour
l'Assemblée messianique.... et ce que le
Saint Esprit donnait de vivre, au 1° siècle
aux églises naissantes.
- Prophétiquement,
anticiper le Royaume de Dieu en esquissant une " vie en
église locale" qui illustre un peu,
d'avance, la justice et la fraternité qui seront
pleinement accomplies dans le Monde nouveau du
Règne qui vient.
Oui contre tous les blocages,
léthargies, conservatisme et intégrismes,
ce grand changement est urgent.
Mais n'est-ce pas trop tard, et impossible
?
Oui, ces deux objections et ces deux
questions surgissent alors et atteignent en pleine
figure:
" Oui il y a nécessité
absolue que l'Église de Dieu, sur la terre et
aujourd'hui, change et se réforme radicalement.
Mais est-ce possible? L'Église peut-t-elle,
a-t-elle le pouvoir, de se changer
elle-même? N'est-ce pas absolument impossible?
Et, d'autre part, de toute façon n'est-ce pas trop
tard? D'autant plus que, comme le répètent
ces pages, " le Royaume de Dieu est proche ! " et peut
même, soudain, devenir " imminent"!
Je fais miennes ces questions-là,
toujours à partir des mêmes convictions: que
Dieu seul fera, par son Messie Jésus, ce qui est
hors de toute possibilité humaine que
l'Évangile du Royaume qui vient est le Message
primordial, toujours le même, à proclamer
aujourd'hui- que l'Église selon le Nouveau
Testament reste la référence, le "
modèle" ( non servile bien sûr ! ) "
incarné" par l'Esprit Saint dans les
assemblées du 1° siècle.
C'est pourquoi je tiens à dire:
NON ! Pas de démobilisation !
mais, au contraire, veillons, prions,
et hâtons l'arrivée du Règne de Dieu:
accélérons,activons et pressons le
mouvement.
C'est paradoxal: là où nous
concluons: " ne faisons plus rien, restons passifs et
contentons-nous d'attendre ! " C'est tout le contraire !
L'heure n'est plus à l'inertie, à la
démobilisation et au sommeil..C'est pour vous,
plus que jamais, le temps du réveil, de l'action,
de la résistance et du combat spirituel! "
Pour faire écho à
l'Évangile primitif, il nous est dit: " Puisque le
Royaume est proche, changez ! " Alors que notre logique
nous pousserait à dire: " Puisque le Royaume est
proche, ne changeons rien, continuons à faire ce
que nous avons toujours fait !"
"
D'Autant
plus que...."
Il y a une phrase de l'apôtre Paul
où je note ce caractère paradoxal de la
morale chrétienne: vouloir de toutes ses forces le
changement personnel et la réforme
ecclésiale alors qu'en même temps on sait
que, pour cela, le temps est de plus en plus court et que
bientôt, il n'y aura plus rien à faire !
"
Tous vos devoirs se résument dans
celui de l'amour réciproque....
d'autant
plus que vous savez en quel temps
nous sommes: voici l'heure de sortir de votre
sommeil.
Aujourd'hui, en
effet, le salut est plus proche
de nous qu'au moment où nous avons
commencé à croire ( en
Jésus) . La nuit est
avancée, le Jour est tout
proche. Rejetons donc
toute conduite
ténébreuse et prenons sur nous
les armes de la
lumière... Revêtez le
Seigneur Jésus-Christ."
(Lettre aux Romains
13. 10 à 14 )
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Je souligne ces mots: "
d'autant plus que..." La fin
de ce monde est proche: raison de plus pour agir, se
réveiller, se mobiliser !
C'est le contraire de ce qu'on doit
logiquement penser: " Inutile de se fatiguer à
tenter de grands changements puisque, comme vous le
dites, la fin de ce monde vient de toute façon et
peut-être même s'accélère
!"
Or l'apôtre réplique: " Non!
précisément, c'est l'approche du grand
Avènement qui rend encore plus nécessaires
et urgentes la repentance personnelle et la
réforme de l'Église" ( Matthieu 24. 46
à 51 ).
L'apôtre Pierre, de son coté,
écrivait la même chose:
" Le Seigneur
ne tarde pas à tenir sa promesse,
alors que certains prétendent qu'il a
du retard.... Mais le Jour du Seigneur
viendra comme un voleur, ce Jour où la
terre et ses oeuvres seront mises en
jugement.
( Alors
), puisque
doivent être désorganisés
toutes les structures qui maintiennent ce
monde en vie, quelles ne doivent pas
être la sainteté de votre
conduite, et votre respect de Dieu, pour
attendre et hâter
l'avènement du Jour de Dieu!
Car, selon sa
promesse, nous attendons des cieux nouveaux
et une terre nouvelle où la justice
habite.
C'est pourquoi, mes
amis, dans cette attente, faites
effort pour...."
( 2 Pierre 3. 9
à 13 )
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Oui, faites effort, agissez et ne ménagez pas
votre peine. Changez en particulier votre
façon de vivre en église et préparez
au Seigneur, pour son Arrivée royale, un peuple
bien disposé.
"Restez
éveillés et priez en tout temps
puisque vous ne savez ni le jour ni l'heure
où arrivera le fils de
l'Homme," n'a cessé de répéter
Jésus.
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Alors ? Est-ce possible ou bien est-ce
impossible de changer l'Église dans cette
perspective de la fin?
A cette question les pages qui suivent se
proposent de donner les réponses suivantes:
1 ° S'il s'agit de l'ensemble de
l'Église telle qu'on la voit et telle qu'elle est
aujourd'hui sur la terre entière, c'est
impossible. Car ce n'est possible qu'à
Dieu et il a promis de le faire lors de la
Parousie... et par elle seule. Alors
l'Église sera telle que son " Chef" l'a toujours
voulue.
2° S'il s'agit des relations entre
des chrétiens de la même
localité et d'une façon toute
rénovée de vivre ensemble " en
église", alors oui, c'est
possible. L'Esprit saint maintient ouvertes
devant eux de grandes et belles
possibilités. Mais il faut faire vite
!
N.B. Mourir à
soi-même pour que l'autre vive: ce que, par
là, Jésus demande à l'individu, ne
le demanderait-il pas aux collectivités
ecclésiastiques?
1° les
catholicismes:
a° Le catholicisme
romain, par le dogme de
l'infaillibilité pontificale sacralisant tous les
dogmes antérieurs, s'interdit donc doctrinalement
tout retour en arrière et toute mort à
soi-même. La réforme radicale lui est
donc impossible.
b° Le catholicisme orthodoxe est
fondé sur le dogme que lui seul est fidèle
à la tradition apostolique. Il ne peut renoncer
à cette croyance qu'en se reniant
lui-même. Le changement fondamental lui est
donc impossible.
2° Les
protestantismes:
Ils confirment, eux aussi, cette loi
sociologique que toute collectivité humaine a
toujours tendance à "persévérer dans
son être" et cherche à durer et à
grandir. Les grandes Églises
établies issues des mouvements réformateurs
( 16° siècle et suivants) n'ont pas la
moindre envie de disparaître pour que paraisse (
localement ) " l'église" une et indivisible de
Jésus ! Quant aux petites
congrégations, elles naissent par la
volonté de " petits chefs" et s'éclipsent
avec eux.
suite :
9300-desengagements.htm