CIVISME ET POLITIQUE

Doit-on, peut-on

REFORMER L'ÉGLISE?

 
Civisme et politique 

vus du point de vue biblique

 à la lumière de Jésus 

et de son évangile



11 accélération de l'histoire

13 Voici l'homme

15-devoir de désobeissance

16 Jesus notre seul avenir

17-BABEL orgueil des hommes

18-92ans evolution

19 Dieu-la religion-l'Eglise

20-vive l'Apocalypse-accueil.

21-accueil-l'imminence de la fin

22-conduite-a-adopter

23accueil-harmaguedon.

24000-accueil-jerusalem.


9000-accueil.htm réformer l'Eglise

     9010 " J'ai fait un rêve"

9100 L'Eglise a-t-elle un avenir?

9110 Qu'est-ce que l'Eglise

9120 L'Eglise a un avenir: le Retour

9200 L'impossible changement de l'Eglise.

9300 désengagements et objections

9320 se distancer des systèmes hiérarchiques

 

 

 

 

 

(Suite ) 

LES POSSIBILITÉS OFFERTES PROVISOIREMENT:

ENGAGEMENT ET SERVICE

 4- On n'a pas a choisir "son " Église.

Je veux dire: on ne " choisit" pas ses frères et soeurs dans la foi car le Seigneur qui les a déjà choisi ( " élus") et placés là où il a voulu. C'est donc lui qui nous les donne et qui nous donne  à eux, afin que nous pratiquions ensemble l'amour fraternel et le témoignage commun.

Je n'ai pas à " choisir " mes frères d'après mes préférences sentimentales, mes affinités de classe sociale ou de culture, mes répulsions ou mes attirances, la couleur de leur peau ou ma propre couleur, mon milieu, et c...

Ce qui fausse tout c'est la division ecclésiastique en dénominations ( elle me crée un esprit de clocher, de clan ); c'est la pratique traditionnelle du baptême des bébés ( qui crée de fausses traditions et des superstitions); c'est la suffisance de chaque Église qui ne veut pas voir ses insuffisances.... que pourtant tout le monde voit; c'est, c'est...

Mais malgré tout, c'est dans ce désordre que Jésus bâtit son Église car il est miséricordieux envers nous tous. Et son Église est une! Dés lors je ne vais pas dire à un nouveau converti au Christ Jésus: " Puisque tu vis à Toulouse, cherche une " Église" où tu te sentiras à l'aise, où tu te trouveras bien, où le pasteur est jeune et dynamique, où on honorera tes capacités musicales... où ( surtout! ) tu ne renieras pas tes ancêtres, et c.." Non ! On ne choisit pas une " Église" comme on choisit une crémerie ou un club!

A ce nouveau je conseillerai plutôt ceci: " Surtout ne t'inscris nulle part, ne fais allégeance à aucune organisation ecclésiastique, " n'appartiens" à aucune dénomination et ne te laisse pas embrigader par les responsables recruteurs pour les diverses activités paroissiales. Préserve ta liberté et ta disponibilité spirituelle aux directions du Saint Esprit.

Non pas pour te tenir orgueilleusement à l'écart de tous, en spectateur mais, bien au contraire, pour aimer toutes les "Églises" de ta ville, pour aller vers tous tes frères et servir avec tous Dieu et le prochain, pour t'asseoir avec respect et joie dans leurs diverses assemblées, pour louer Jésus en unité avec tous, dans l'Esprit Saint. Tu n'auras pas de temps pour cela si tu te laissais dévorer par une dénomination. "Libre à l'égard de tous je me suis fait serviteur de tous" disait l'apôtre Paul ( 1 Corinthiens 9. 19 ).

6- " Que chacun reste dans son Église" 

Je dis carrément " non" à ce mot d'ordre car j'en ai vu de prés la nocivité dans notre longue expérience du " Renouveau charismatique", à partir de 1970. Cette puissante vague de réveil spirituel circulait à travers le monde entier et touchait toutes les " Église". Elle produisait non seulement un beau renouveau de prière   mais aussi une belle pratique de l'unité en abaissant le barrières entre " Églises". Ces deux événements bouleversaient sérieusement la léthargie des grandes Dénominations établies. Rien n'allait plus pour elles du moment que le Saint Esprit se mettait à renverser les limites confessionnelles et les bornes vénérables séparant les uns des autres les enfants du même Père! Et cela se faisait, au début, soit dans de grands rassemblements soit dans de petits groupes locaux, avec une joie intense de "retrouvailles". Pratique " oecuménique" de fait mais sans se soucier du label oecuménique de l'oecuménisme ecclésiastique officiel.

Mais du même coup, les uns et les autres se voyaient déstabilisés et remis en question dans leurs croyances et leurs pratiques, aussi bien du coté catholique que du coté pentecôtiste, luthérien, réformé et c... Et les responsables divers n'échappaient pas à cette dynamique salutaire.

Alors la peur vint très vite. Aux yeux des hiérarchies pastorales et théologiques il devint urgent de mettre de l'ordre dans ce beau désordre. En particulier les évêques catholiques, sous la houlette de Paul VI tout en proclamant que ce Renouveau était " une chance pour l'Église" ( sous entendu "catholique" ) répercutaient partout ce slogan: " Que chacun reste dans son Église !". Les leaders luthériens et réformés s'y mirent aussi, persuadés sans doute que cette " ecclésiologie-là rejoignait celle du Nouveau Testament. Des formateurs fort peu réformateurs surenchérissaient même en disant " que chacun soit profondément enraciné dans son Église !".

Ce fut vite fait. Le Saint Esprit, toujours discret et soucieux de la liberté de tous se trouva encore attristé et mis en échec. Les " récupérateurs" normalisèrent vite la situation. Et nous voici avec 3 " Renouveau" séparés: le catholique le pentecôtiste le luthéro-réformé"!!

Passeurs de frontières et transgresseurs d'injustes barrières, signalez-vous !

7- Nomadisme ou fidèle appartenance

Dans notre pratique de l'unité lorsque nous vivions à Castres, une sérieuse objection nous était faites par de nombreux amis: " Le dimanche, on vous voit aller tantôt au culte réformée  tantôt à la messe catholique, tantôt à l'assemblée pentecôtiste tantôt à l'église évangélique libre....Vous faites donc du "nomadisme ecclésial". Vous êtes , tels des nomades, en déplacement perpétuel, sans point fixe ni racines. Vous papillonnez ! Arrêtez donc cette errance car vous donnez le mauvais exemple."

Réponse: " Ce n'est pas notre faute si les frères en Christ qui habitent à Castres persistent à se fragmenter et à se diviser. Mais puisque telle est la situation, quant à nous, nous allons vers chaque "fragment", en quête de communion fraternelle avec tous. Car c'est à tous que nous " appartenons" librement. Non au sens d'une "super-Eglise" à créer ( dénomination nouvelle !) mais en ce sens que, dans chacune de ces assemblées divisées, nous avons des frères et des soeurs authentiques qui aiment le Seigneur. Nous " appartenons", par la foi qui nous est commune, à la même famille qu'eux tous. Et nous ne supportons plus que le Diviseur ( Satan ) et les clercs diviseurs nous divisent. Nous continueront dans cette pratique de l'unité et nous conseillerons aux autres de faire comme nous.

Et le mot d'ordre sera:


" Bien tenir les mains des frères nouvellement reçus de Dieu mais sans lâcher les mains des frères reçus de Dieu dans le passé".
 

Car enfin, voyez à quel point est absurde le morcellement actuel du Corps du Christ; tous les chrétiens changent "d'Église" pour un oui pour un non. Un salutiste qui va habiter dans une ville où il n'y a pas de poste de l'Armée du Salut fréquentera une Église protestante présente en ce lieu. Un pasteur réformé deviendra sans problème un pasteur luthérien en Alsace. Un protestant isolé dans un village catholique ira à la messe chaque dimanche. Les catholiques d'une maison de retraite vont au culte protestant et les protestants vont à l'eucharistie. Les uns et les autres suivent les émissions religieuses à la Télé, le dimanche matin. Quant aux théologiens, biblistes ou exégètes il y a des siècles qu'ils collaborent... Et sans eux tous je ne pourrai écrire aucun de ces Cahiers! Oui, vous dis-je, nos discours sont absurdes.

8- Pour la réelle communion fraternelle:

En 1983,  à la veille des synodes régionaux de l'Église réformée le théologien Jacques Ellul signait dans le journal " Réforme" un article intitulé " Supprimons l'Institution". Vous en trouverez le texte 9320-sedistancer.htm car ce document vaut la peine d'être connu.

" L'institution" dont il s'agit ici est la personne morale, la structure ecclésiastique et l'organisme cultuel fondés et établis officiellement pour être reconnus, classés et contrôlés par le Pouvoir politique. Cet organisme administratif ne saurait être confondu avec le " Corps du Christ", organisme divin et Saint dont la vie est L'Esprit Saint, donné à des personnes physiques. Confondre les deux est la vielle hérésie du régime de " Chrétienté" hérité de nos pères.

Or les deux se trouvent tellement imbriqués l'un dans l'autre " qu'on ne s'en sort pas". Inconsciemment les responsables d'Église jouent sur les deux registre en même temps.

Mais il faut en sortir individuellement, personnellement, en se souvenant qu'il n'existe de " communion" qu'entre des " personnes physiques". Parler de communion entre " Églises" est inexact et trompeur, si le mot " Église" désigne ici les " dénominations", par définition réalités abstraites et formelles.

Une " personne "( " physique") est, selon le Dico, " un individu qui a une conscience claire de lui-même et qui agit en conséquence, étant donc capable d'aimer et d'être aimé. Ce n'est qu'avec de telles personnes que ma propre personne peut vivre en " communion fraternelle" par la foi en Jésus. Dans ma ville, je suis par exemple en communion avec R. et M.D. ( réformés ), B.( évangélique) et Cl. ( catholique), Françoise ( catholique ) G. et Ev. ( salutistes ) et c ....

Par contre, puis-je être " en communion" avec l'U.N.A.C.E.R.F. ( =Union nationale des associations cultuelles de l'Église réformée de France )? Non, Bien sûr ! Pourquoi? Parce que cet organisme administratif n'est pas une " personne physique" que je peux aimer et qui peut m'aimer. C'est une "personne morale", c'est à dire " un groupement et un établissement titulaire d'un patrimoine collectif et de droits et d'obligations mais n'ayant pas d'existence corporelle ( exemple État, syndicat, association... ) ( Dico Petit Robert ).

Conséquence : La juxtaposition de ces organismes juridiques et formels empêche, localement, la vraie et pleine communion des chrétiens.

9 - Que faire, personnellement ?

Prenons comme hypothèse celle-ci: je suis un jeune retraité ( 60 ans) fréquentant une église protestante. Sans tapage, en évitant de " scandaliser", je ne participerai pas à ce qui gère et consolide la structure " d'association cultuelle". Je ne coopérerai pas aux assemblées générales statutaires ni aux votes des budgets. Je n'accepterai pas de " siéger " au conseil presbytéral ni d'être "délégué synodal" . Je ne m'inscrirai pas comme "membre de l'association cultuelle" ( loi 1905 ) et il me sera indifférent qu'on me catalogue dans une catégorie de " membres ( " actifs", " responsables", " électeurs", " sympathisants", " honoraires",, voire..." distancés" ( ! ) Je donnerai de l'argent à cette assemblée car je ne veux nullement la mortifier; mais d'une façon parfaitement anonyme et secrète. Je prendrai part avec joie à sa "Sainte Cène" mais je fuirai systématiquement " ventes", kermesses"," journées paroissiales", ne croyant pas un mot du slogan " La grâce est gratuite mais l'Église a un coût".

- " Mais alors " me dira-t-on" " Comment assurer l'avenir des Églises?"- " Leur seul avenir " répondrai-je " , c'est de disparaître, par le souffle de l'Avènement du Seigneur".

10 - Mais Jésus a institué.... 

..la Cène, la " Sainte Cène", le " Repas du Seigneur", " l'Eucharistie", " la Divine Liturgie", " l'Agape Pascale", " le Partage du Pain"... Autant de mots différents pour désigner la même réalité: ce repas que le Messie ressuscité préside en tous lieux de la terre.... "jusqu'à sa Venue" . Cette institution-là, non seulement il ne saurait être question de la supprimer mais, au contraire, nous devons tous l'honorer, la sanctifier, la réformer, la valoriser,y prendre part dans la joie et l'unité. Pour faire ce que Jésus prescrit de faire. Voici donc un des récits de l'institution de la Cène ( en latin: " repas du soir"):

" Et quand ce fut l'heure, il se mit à table et les apôtres avec lui. Il leur dit: " j'ai tellement désiré manger cette Pâque avec vous avant de souffrir.... Il reçut alors une coupe et après avoir rendu grâce il dit: " Prenez-là et partagez entre vous. Car je vous le déclare: je ne boirai plus désormais du fruit de la vigne jusqu'à ce que vienne le Règne de Dieu. " Puis il prit du pain et, après avoir rendu grâce, il le rompit et le leur donna en disant: " Ceci est mon corps donné pour vous. Faites ceci en mémoire de moi." Et pour la coupe, il fit de même après le repas, en disant: " Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang versé pour vous".

Évangile de Luc 22 . 14 à 20 )

11 - Communion sans frontières,

ni barrières injustes qu'il faut abolir. Pour voir clairement le caractère inadmissible de la situation de division ecclésiale qui perdure, il faut considérer ce qui se passe au niveau de " l'église locale". Rappelons que cette expression veut dire: l'ensemble des disciples de Jésus qui vivent dans une localité donnée. Par exemple la petite ville de Mazamet ( Tarn) . Mais c'est partout, dans le monde, le même scandale, la même anomalie gérée comme chose normale par les bergers de l'unique Troupeau du Christ.

A l'intérieur de la sainte communauté du Christ vivant, une et indivisible, nous avons délimité des frontières séparant les uns des autres les membres du Corps. Ce sont les frontières dénominationnelles ou confessionnelles ( les catholiques à part, les réformés à part, les salutistes à part, et c... ) Nous avons construit des barrières, des murs de la honte, entre des " communions" ( ! ) donnant lieu à des " communautés" séparatrices, concurrentes et forcément rivales. C'est une aberration et c'est une caricature du Corps du Christ, donc de Jésus lui-même. 

Or la preuve en est faite en permanence par la profanation que nous infligeons tous, au Repas du Seigneur ( que le Nouveau Testament nous apprend à appeler la communion car c'est le centre du culte chrétien, c'est même le culte communautaire lui-même, le mode d'assemblée et d'unité voulu par Jésus).

Que signifient donc nos " Repas du Seigneur" où les uns tiennent les autres à distance, ou bien les " excommunient", ou bien englobent et intègrent des tas de non-croyants sous prétexte d'être "larges d'esprit" et " ouverts"? Que signifient ces accueils à la communion, ces " premières communions" dont on sait, d'avance qu'ils signifient le plus souvent sortie hors de l'Église et point final à la réelle communion en Christ? Tout cela est peut-être du recrutement illusoire pour le protestantisme ou le catholicisme mais rien de tout cela n'honore le Père et ne sert le Règne du Messie Vivant. Nos exclusions réciproques n'ont rien à voir avec les légitimes diversités voulues par l'Esprit Saint ni avec nos coopérations "oecuméniques" dans des oeuvres caritatives ou des services accomplis ensemble.

C'est la " communion eucharistique" qui doit être tout de suite réformée et, point central de la repentance personnelle, le lieu de ma résistance et de ma pratique nouvelle. Et puisqu'il faut transgresser l'ordre établi, transgressons !

 12 - Transgresser sans provoquer.

Voici une ligne de conduite que j'estime pouvoir recommander:

- D'une part, n'agissons pas en provocateurs qui agressent sans amour fraternel les frères qui exercent la charge pastorale. Par exemple si je vais à la messe paroissiale, où on me connaît, je ne vais pas ostensiblement me lever pour aller communier. Je connais, en effet, les règles épiscopales qui réservent aux catholiques la participation au Repas du Seigneur. Je m'interdirai donc d'user de ma liberté " en Christ" pour défier mon confrère prêtre et le mettre dans l'embarras. Je dois le respecter et l'aimer.

- D'autre part, j'encouragerai mes frères et soeurs catholiques qui y sont prêts " en conscience", à transgresser les réglementations injustes et à passer outre aux intimidations ou blâmes qu'ils pourraient subir. Mais je les presserai d'agir ainsi avec amour pour leurs guides spirituels. Et je leur conseillerai même de témoigner courageusement de leur démarche auprès de leur curé lorsqu'ils se confessent.

Mais il leur faut l'appui de quelques frères !

13 -" En église", à la maison.

C'est dans une maison, en petit groupe, qu'il faut organiser chaque semaine un " Repas du Seigneur" où se pratiquera cette pleine communion fraternelle voulue par le Seigneur. Entre quelques protestants, catholiques et évangéliques par ailleurs assidus aux assemblées de leurs " Églises" respectives.

Pour une bonne réunion qui ne sera pas de "l'oecuménisme de juxtaposition" mais de l'authentique unité "dans le Saint Esprit". Là, on vivra régulièrement "en Église" , devant Dieu notre Père et sous la présidence du Seigneur ressuscité, réellement présent et agissant. C'est lui qui "valide" ce repas.! Alors la liberté, l'égalité et la fraternité seront effectivement vécues en profondeur et portées à un haut niveau par les " charismes" distribués par l'Esprit. Alors sera abolie la ruineuse distinction entre "clercs" et "laïcs". Alors s'esquissera un peu cette " société alternative" que Jésus nomme son " Royaume". Dans l'Amour ( " agapé", ce sera " l'agapé pascale" pour hâter la Parousie de Jésus.

 Ce " Repas de la Pâque" est très différent de ces tentatives " d'églises de maison" qui ont souvent lieu, très bénéfiques d'ailleurs. Ces " ecclésiales", églisettes, " cultes de maison", " groupes bibliques", A.D.A.P. ( assemblées dominicales sans prêtre), " communautés de base" et c.... sont en général organisées à l'intérieur d'une dénomination. Elles ont leur place dans l'organigramme de telle " Église" et sont annoncées au culte ou à la messe. Quoique ouvertes à tous, elles restent le plus souvent sous le contrôle des autorités de telle "Église". Par exemple les responsables des diverses " ecclésiales" de Mazamet se regroupent et se préparent bibliquement,t sous l'autorité du pasteur de l'Église réformée.

Par contre les réunions hebdomadaires " en église" autour de la table du Seigneur se veulent indépendantes de toute " Église" et libres de toute tutelle ou contrôle ecclésiastique.  Autogérés par les participants venant de toutes les dénominations, elles ne peuvent appartenir à une " Église" particulière. C'est pourquoi ces réunions ne sont annoncées nulle part en chaire, le dimanche. C'est leur précarité ! Mais c'est le prix de leur liberté, de leur créativité et de la réelle unité de leurs membres. Aussi bien la présence d'un prêtre ou d'un pasteur à ces " Repas du Seigneur" est-elle peu souhaitable car il s'y sentirait sans doute mal à l'aise.

14 - En liberté surveillée.

Pour conclure cette série de propositions, voici un bref récapitulatif de nos " principes" en cours d'application, depuis une dizaine d'années:

- C'est pour manger le " Repas du Seigneur" que nous nous assemblons " en église".

- Cette assemblée doit être composée de personnes séparées par leurs " Églises" mais rapprochées par leur amour de Jésus.

- La présence des catholiques est essentielle, faute de quoi ces rencontres d'unité seront supprimées.

- " L'autorité extérieure" à laquelle nous tentons de nous soumettre est le Nouveau Testament. C'est lui qui nous enseigne ce qu'est l'église locale et son assemblée eucharistique ( à la fois par les enseignements du Maître et de ses apôtres, et par la pratique des églises au long du 1° siècle ).

- La liberté de parole ( pour lire, pour enseigner, pour présider, pour partager, pour contester..) est essentielle. Ainsi que le respect absolu de chaque conscience.

- Cette liberté est " surveillée" par l'amour fraternel et la soumission mutuelle. Elle n'est pas sous le contrôle des clercs. Les prêtres et les pasteurs ( en exercice ou à la retraite comme l'auteur de ces textes ) qui participent à la réunion sont, en particulier, sous haute surveillance fraternelle.

- Tous les participants prient pour le Retour du Seigneur et aspirent aux " dons distribués par le Saint Esprit ( selon 1 Corinthiens chapitres 11 à 14 )

 

L'Église au Maroc 

A l'exemple des premières communautés, les chrétiens se réunissent dans les maisons

Nous sommes une quinzaine réunis dans te salon de l'appartement de l'un d'entre eux. On boit du thé à la menthe et on prend des nouvelles des uns et des autres. Puis on commence à chanter des cantiques en arabe. Il y a des hommes et des femmes, des intellectuels et des ouvriers, des jeunes et des vieux. Ils s'entretiennent des difficultés qu'ils ont à être chrétiens dans un milieu musulman. Au Maroc, l'Église est clandestine : constitutionnellement, on ne peut pas être marocain et chrétien. Le responsable qui m'a accompagné a attiré mon attention sur une voiture garée devant l'immeuble avec deux hommes à l'intérieur : « Ce sont des policiers en civil qui surveillent ceux qui fréquentent l'Église. Ça ne nous dérange pas, on n'a rien à cacher. La situation était plus tendue il y a une dizaine d'années mais, avec le nouveau roi, la pression est moins forte. On est aussi protégé par nos relais à l'étranger. Quand un missionnaire a été arrêté, l'ambassade du Maroc aux États-Unis a été submergée de mails de protestation. Vingt-quatre heures plus tard, il était libéré. »

Comme il était de coutume dans les synagogues à l'époque du Nouveau Testament, les membres de l'Église me proposent de leur adresser un message : « Toi qui es venu de loin pour nous rendre visite, as-tu une parole à nous faire partager de ta part de Dieu ? » L'hospitalité arabe n'est pas un vain mot. Ensuite, je les interroge sur leur vie en Église, comment ils ont découvert l'Évangile, quelles sont leurs attentes, leurs espérances... Ils me font partager des chemins de conversion étonnants, qui laissent une part aux rêves et aux prémonitions. Ils me parlent aussi des problèmes d'unité entre ceux qui sont plus vindicatifs vis-à-vis de l'État - « La liberté religieuse n'est pas une concession, c'est un droit naturel que nous devons réclamer» -, et ceux qui sont plus prudents - « Regardez comment faisait Jésus, il ne réclamait rien, il ne faisait que témoigner, souvent même il demandait la discrétion aux" personnes qu'il avait guéries." Je les regarde et mon esprit est traversé par une image : un groupe de chrétiens qui se réunit dans des maisons, qui rassemble des hommes et des femmes de toutes conditions sociales, qui vivent dans un environnement hostile, qui sont visités par l'Esprit et qui ont des problèmes d'unité... j'ai devant moi une Église qui ressemble étrangement à celle du Nouveau Testament. 1 A.N.

Bientôt pour l'Arrivée de Jésus ce sera le Rassemblement final et définitif des enfants du Royaume.

suite : 9500--reve-realite.htm  

Georges SIGUIER  1920--2016
 (Pasteur, Église réformée de France)  


 

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