Préliminaires.
Avant propos.
Après un premier
texte sur " le civisme de Jésus", un
deuxième sur " la politique de Dieu", nous nous
efforceront de comprendre maintenant " la politique du
Messie".
Les convictions
sous-jacentes
à ces
écrits sont à dire et à
résumer brièvement. le lecteur en sera
d'autant mieux averti.... sauf si, d'entée,
il rejette sans tolérance ces quelque "
aveux":
*Je crois en "
Adonaï YHWH", en son Messie
Jésus de Nazareth et en leur
Esprit de sainteté
* Dans cette
foi-là, je crois donc ce que disent d'eux
mêmes les écrits de la Bible
juive et ce que l'Évangile dit au-sujet de
lui-même, selon les apôtres et les
prophètes de Jésus: C'est la Parole
de Dieu qui est là..
* Je tiens donc pour
fondamentales et réelles la sainteté
et l'autorité divine des écritures,
ainsi que l'inspiration de leurs
rédacteurs.
*Dans cette même
foi j'estime que ce que nous voyons dans ces
écrits correspond à ce que
Dieu lui-même a voulu y mettre, pour que nous
voyons les choses comme il les
voit.
*Je pense donc que,
grâce à l'activité secrète de
l'Esprit Saint, cet ensemble biblique est
une Parole cohérente. Tout en
étant un recueil de paroles tout-à- fait
humaines, plurielles, diverses, en une riche
variété de genres littéraires et de
langages, chaque livre véhiculant à sa
façon le Message divin.
* Je crois essentiel,
d'autre part, de distinguer nettement "
l'Évangile" de la " Loi, les
Prophètes et les autres écrits",
donc de respecter la " nouveauté" radicale de
Jésus ( notamment en matière
d'éthique politique ).
* Quant au Jésus
qui parle à la première personne du
singulier ( " je suis"...) soit dans l'Apocalypse soit
dans le 4° Évangile, je crois qu'il est le
même Jésus que le Jésus parlant en
Galilée, ou à Jérusalem, selon les
trois premiers Évangiles: La différence,
à mon avis, entre les deux " Jésus" est la
suivante: le Seigneur qui parle dans l'Apocalypse, par
exemple, parle là comme il parlait dans les
assemblées charismatiques au cous du 1°
siècle. Il parlait par
l'Esprit, c'est à dire par la bouche des
hommes et des femmes qui "
prophétisaient".
* Enfin, je crois que
l'Esprit Saint seul témoigne en
vérité de Jésus. Sans l'Esprit
personne ne peut réellement connaître celui
dont toute la bible parle. Ce qui n'exclut pas, bien
sûr, que la Bible soit " le patrimoine de toute
l'humanité"" et un élément de
culture offert à tous, en toute "
laïcité" !
Veuillez excuser la
longueur de ce " credo": je tenais à rappeler que
ce qui suit a été écrit non par un
observateur ( " objectif" !! ) de la Bible mais par un
croyant, situé à
l'intérieur de la foi
chrétienne.
Les Idées
Principales
de cet essai peuvent
être résumées en sept
point. Chacun d'eux peut, en même temps,
donner lieu à une protestation critique contre les
idées et les pratiques courantes dans
l'Église d'aujourd'hui:
A: la
politique
1:
L'Évangile n'est pas seulement un
message religieux. Il est la bonne nouvelle d'une
Nouveauté d'ordre politique qui va créer
une terre et une cité
humaine nouvelles.
2:
La personne et l'oeuvre du Messie de Dieu
sont politiques. Elles créent un
monde nouveau, une terre
enfin guérie du mal et de la mort.
3:
Le " corps du
Christ", né de l'abaissement et de
l'élévation de Jésus, n'est pas un
conglomérat de sociétés religieuses
et ecclésiastiques. Il est la communauté,
locale et mondiale, des militants du "
Royaume de Dieu", porteurs de l'avenir du
monde.
B: L'avenir
eschatologique.
4: La Promesse
divine du Retour du Messie ressuscité et de
l'ultime avènement du Règne n'est pas un
élément secondaire de
l'Évangile. C'est le sommet de la politique
du Messie. C'est l'apogée et le couronnement de sa
victoire. C'est la finalité et le
pôle d'attraction de toute
l'Histoire. Pourquoi en faire si peu de cas
dans l'Église ?
5: Le Christ
ressuscité n'est pas monté au ciel pour y
rester éternellement et pour nous y enlever le
moment venu ! C'est une terre nouvelle qui
nous est promise et c'est là que
sera notre vie éternelle.
C: l'éthique
ecclésiale et la morale
chrétienne.
6: Le Messie
ressuscité n'a pas fondé l'Église au
sen de " Christianisme" ou de " religion
chrétienne". Il a fondé le " Royaume
de Dieu", société
politico-religieuse antithèse et alternative de la
société humaine mondiale,
société perdue et sans avenir.
7: En
matière de politique et de
civismechrétiens, la repentance et
la réforme sont indispensables: revenir à
la double pratique, primitive et normative, de
l'Amour. Cet amour, non conformiste et
subversif, est: 1° celui que Jésus porte
à ses ennemis, et aux
nôtres. 2° celui que Jésus donne
comme règle des relations mutuelles entre
chrétiens, injustement et scandaleusement
cloisonnés en dénominations.
*C'est la morale
d'anticipation du Royaume dont la plénitude va
arriver. De toute façon ! et bientôt!
Portons-nous donc ensemble au-devant de ce merveilleux
Avenir qui vient, par Jésus seul.
"
Voici, dit le
Seigneur,
je
vais créer un ciel nouveau
et
une terre nouvelle où la justice
régnera.
Et
(
pour cela )
je
vais créer
une
Jérusalem débordante
d'enthousiasme et de joie".
( Prophétie
d'Esaïe 65. 17 à 19
)
|
Georges SIGUIER 1920--2016
(Pasteur, Église réformée de France)