Médiation.
Qu'est-ce qu'une " médiation"
ici ? Je la définirai ainsi: entre deux domaines
complètement séparés, la
médiation est l'intervention indispensable
de quelque chose ou de quelqu'un qui va permettre
la relation et le contact. Sans ce "
médiateur" les rapports réciproques entre
ces deux parties séparées seraient
impossibles. Le schéma ci-dessous illustre
cela:
Schéma N° 1
A et B sont tout a fait
séparés à moins que C ne se place
entre les deux, au milieu, pour les unir.
A l'inverse je désignerai par le mot
" communion" un contact direct, complet et
parfait entre deux réalités, notamment
entre deux personnes, qui n'ont pas besoin d'une
médiation pour être unies. Par exemple
l'homme et la femme dans la relation
conjugale. C'est ce que veut illustrer le
schéma N° 2.
Shéma N° 2
Ici, pas de médiation:
on est " en communion"
Notons ici qu'à l'intérieur
de l'Eglise, l'instauration de médiateurs (
prêtres, sacerdoce, sacrements.....) est contraire
à une bonne communion puisqu'elle rétablit
le système de relations aboli en Christ. Ces
médiations vont devenir un écran, une
barrière entre Jésus et les membres de son
Corps.
Lorsque sera venue la cité
divine sur la terre nouvelle, lorsque la "
Jérusalem d'en haut" sera substituée
à ce monde moribond, c'est une communion parfaite
qui unira Dieu aux créatures nouvelles du monde
neuf. Il n'y aura plus nécessité de
médiations, plus besoin d'intermédiaires
indispensables. C'est ce que dit le livre de
l'Apocalypse, avec le language métaphorique qui le
caractérise:
" Mais de
temple je n'en vis point dans la
cité, car son temple c'est le
Seigneur, le Dieu tout-puissant, ainsi que
l'Agneau ( Jésus)..... Les serviteurs de
Dieu verront son visage et son Nom
sera inscrit sur leur front."
( Apocalypse 21. 22 et 22. 4 )
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"La communication avec le Seigneur sera
immédiate" ( note de la T.O.B.) Elle sera
communion totale et constante, " en
Christ". Or dés à
présent, le don et le ministère du
Saint Esprit permettent à l'Eglise
fidèle de vivre déjà
cela. Christ en effet, selon l'ensemble des
témoignage du Nouveau Testament, est
désigné comme l'unique Médiateur
entre Dieu et les hommes ( ce monde ). Et il l'est de
trois façons: d'abord comme Roi et
Seigneur, ensuite comme Prophète (
ou Parole de révélation divine), enfin
comme grand Prêtre ( ou sacrificateur
): triple fonction d'intermédiaire
nécessaire entre les êtres
humains et le Dieu Saint.
Au long de la première alliance, en
Israël, ces trois ministères étaient
en général séparés et
exercés par des personnes
différentes. Par exemple, à
l'époque de la royauté, à
Jérusalem il y avait le roi ( le " bras de Dieu"
en quelque sorte ); puis il y avait le prophète, (
la " parole de Dieu"); enfin il y avait le prêtre
chargé d'offrir les sacrifices rituels, (
représentant de Dieu devant le peuple et
représentant du peuple devant Dieu, en somme le "
réconciliateur" grâce à " l'effusion
de sang" ( Hebreux 4. 14..... ) Entre ces trois
médiateurs indispensables se répartissait
donc la volonté médiatrice du Seigneur,
c'est à dire son désir d'un bon et juste
contact entre Lui et son peuple saint. C'est la
fidélité de tous qui devait assurer la
pérennité de l'Alliance. Celle-ci fut
malheureusement sans cesse mise à mal et sa
violation mena à la tragédie.
Or en la personne du Messie Jésus,
et très spécialement au moment de sa mise
à mort à Jérusalem, les trois
ministères ont été réunis "
en son corps". Et non seulement unis mais
aussi accomplis à la perfection: Jésus est
le Roi, le Prophète,
le Grand Prêtre. ( Hebreux 7. 27- 9.
10 ....)
Or ce souverain sacrificateur a tout
changé dans le monde en acceptant d'être
lui-même la victime sacrifiée
!!! Sans entrer dans des explications
détaillées, je voudrais ici seulement
montrer que cet accomplissement de la politique
théocratique ( ou Dieu est souverain ) du Seigneur
d'Israël opère un tel renversement de l'ordre
des choses que désormais toutes les politiques de
ce monde se trouvent en contradiction flagrante avec la
politique de Dieu. Toute harmonie entre les deux est
dorénavant exclue, à cause du " sang
de la croix". Vouloir les harmoniser devient
dés lors une tentative diabolique, puisque c'est
la négation du sens même de la mort du
Messie. En effet, sur la croix, Jésus a
été non seulement le sacrificateur en
offrant le sacrifice pour le grand pardon , mais aussi la
victime volontairement offerte pour ce sacrifice. Ce
n'est pas le sang d'autrui qui coule au pied de la croix:
c'est son sang ! Dés lors, est jugé et
banni tout ce qui pouvait être domination,
puissance ou violence dans l'exercice des trois fonction
des médiateurs. L'unique et éternel
Médiateur ( 1 Timothée 2.5 ), Jésus,
juge et abolit tout cela. Et ainsi le Royaume
de Dieu commence !
Le Royaume de Dieu sur la terre est
fondé par un acte renversant: la renonciation par
Jésus au droit légitime de se sauver
lui-même, à tout emploi de la violence
meurtrière et au moindre recours à la
puissance divine pourtant à sa disposition. (
Matthieu 26. 53 ). Et pourquoi cela
? Uniquement par amour: par amour pour
ses ennemis et pour ses amis mais en même temps
pour son Père auquel il offre une
déchirante obéissance. ( Matthieu 26. 42
). En posant ce fondement-là, Jésus,
par sa mort, anticipe ce qui sera la vie sociale et
politique du Règne éternel sur la terre
nouvelle. Or c'est ce même fondement qui,
désormais, doit être la seule base sur
laquelle doit se construire toute la morale individuelle
et communautaire du peuple messianique, vivant dans ce
monde jusqu'à l'Avènement final."
Personne ne peut poser un autre
fondement": ni le juif disciple du Messie
Jésus ni le non-juif :( le " païen") disciple
du même Messie Jésus. ( 1 Corinthiens 3. 11
)
Voilà comment toute politique de ce
monde est mise en opposition
irréductible avec la politique de Dieu,
" scandale pour les juifs, folie
pour les païens". C'est ou Dieu
ou César, c'est ou
César ou Jésus, mais pas les
deux ensemble, car " nul ne peut
servir deux Maîtres."
"L'appartenance" à ce monde dans la
Nuit et " l'appartenance " au Jour qui va se lever
s'excluent réciproquement, en ce qui concerne le
service de la Politique proprement dite. En
condensant sommairement le Pouvoir politique dans les
trois Pouvoirs régaliens, je crois avoir
montré que le fidèle de Jésus n'y a
pas de place:
1° parce que le Pouvoir
exécutif, par définition dominateur
et coercitif, exige du chrétien qui
l'exerce de ne plus être disponible pour le meurtre
légal.
2° parce que le Pouvoir
législatif, par essence, dit un
droit et promulgue des lois qui justifient et
accréditent la raison d'Etat et la Défense
nationale, votant le budget qui prévoit sagement
l'assassinat de masse d'ennemis éventuels et en
fait un devoir pour le chrétien comme pour tout
autre citoyen.
3° parce que le Pouvoir judiciaire, le
Pouvoir de la Loi avec ses sanctions, doit, par sa
mission même, être un justicier et
ignorer la miséricorde et la grâce, dont
l'amour pour les ennemis.
En face et en opposition il y a le " juge"
étrange nommé Jésus de Nazareth qui
vient se placer du coté et à
coté du coupable que la loi condamne
à la peine de mort: